haïkus  / danse


spectacle présenté les 15 et 16 mai 2001, à l'Agora de la danse,
dans le cadre du 7
e Mondial de la littérature

volet : «Oser le corps»
(idée originale et direction artistique : Sylvain Dodier)

danse : Marc Boivin /  haïkus : Guy Ménard 

chorégraphie : Guy Ménard et Marc Boivin

photos : Stéphanie Boucher


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Shiva Nâtarâj,

seigneur de la danse, danse

-- et le monde existe!

 

 


Haïkus, courts poèmes d'inspiration japonaise,
comptant généralement trois vers de 5, 7 et 5 syllabes chacun.

Raréfaction -- et contrainte -- délibérée des mots, donc,
pour tenter de saisir l'instant -- l'intuition, ou l'émotion --
et parfois, moment de grâce,
de laisser la danse les disperser dans l'espace.

Depuis l'aube des temps, l'être humain
-- cette «machine à fabriquer des dieux» --
a tenté de rencontrer ceux-ci en dansant.
En «osant le corps», pourrait-on dire.
On peut d'ailleurs se demander si les seuls dieux
encore croyables, de nos jours,
ne ressemblent pas à ceux auxquels Nietzsche pensait
lorsqu'il affirmait qu'il ne saurait croire
qu'en un dieu qui comprendrait la danse.

 

tel...

 

... Dionysos,

enivrant Zorba d'amour

et de sirtaki!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

nuits de Bahia,

quand Xangô revient hanter

la transe des nègres

 

 

 

 

 

ivres de vertige,

jusqu'à brouiller la frontière

entre l'homme et Dieu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auschwitz, Kosovo,

danse macabre, cri rauque,

chairs crucifiées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mutants de la nuit,

offrant leur peau à l'extase

d'un D.J. en transe

fastes d'airs anciens
tristes comme l'exil, beaux
comme des chaconnes

éphèbes de Sparte
livrant leurs corps nus au rythme
des gymnopédies

 

sabbats de satyres,
sarabandes de sorcières,
sambas sataniques

 

leur âme au Diable
pour que leur corps danse, encore,
un vieux rigodon

 

l'été se déhanche,
sur la montagne magique,
au tamtam des faunes

 

squattant l'air du temps,
se shootant, entre deux trash,
des rêves destroy

n'attends plus Ziggy,
ma belle, il ne viendra plus
danser, lui non plus

 


 

le dieu qui a régné sur l'Occident pendant des siècles,
on le sait, n'a pas toujours été très tendre envers le corps.

Envers la danse.

Lui ou... ses prêtres.

Pourtant...

 

 

 

 

 

 

debout, devant l'arche,

cher au coeur de Dieu, David,

lui aussi, dansait !

 

 

 

 

 

 

 


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