1.Le christianisme est né de la religion juive. Sa base est la TORAH, les Prophètes, etc. (Cf.)
2.Jésus lui-même ne prétend pas fonder de «nouvelle religion». Comme les PROPHÈTES avant lui: il veut rappeler l'idéal religieux d'Israël. C'est par la suite qu'il y aura rupture entre juifs et «chrétiens»
3. Quelle est l'«idéal religieux» (ou la foi ) d'Israël? (voir aussi le dernier cours). Il y a UN Dieu. Il est BON. Il a créé l'univers et l'humanité avec amour. Il a créé l'humanité libre
4. De ce fait, la CRÉATION est bonne (puisque venant d'un Dieu bon). MAIS elle peut être une tentation pour les humains (comparer avec la MAYA indienne
5. De fait, les premiers humains (Adam et Ève) ont voulu ignorer Dieu, lui désobéir. Le PÉCHÉ s'est introduit dans le monde (il s'agit d'un mystère difficile à expliquer). Et, avec le péché, la mort, la souffrance sont entrées dans le monde. Cela a blessé la nature (et la nature humaine)
6. Dieu a pourtant continué d'aimer sa création (et l'humanité). Il est intervenu dans l'histoire (comparer à l'idée d'«éternel retour»)
7. Il s'est choisi un (petit) peuple: ISRAËL pour être la «Lumière des Nations». Il l'a libéré d'Égypte (où il était esclave)... Il lui a donné une TERRE PROMISE...
8. Il lui a donné une LOI (une torah) (10 commandements) comme signe de «pacte» (d'ALLIANCE)
9. Comme son peuple avait la tête dure, il l'a guidé par les PROPHÈTES (qui rappelaient constamment l'«idéal»)
10. Il lui a aussi promis un MASHIAH ( MESSIE), quelqu'un de choisi, "marqué par une onction" (en grec: CHRISTOS => CHRIST) pour établir son règne
11. C'est sur ce fond de scène qu'arrive Yeshua, juif, fils de Myriam et Iosef, de Nazareth
12. Au temps de Yeshua, plusieurs attendaient, espéraient la venue de ce MESSIE (d'autant plus que le pays d'Israël était dominé par les Romains -(voir Astérix ...en moins drôle...)
13. Un prophète, YOHANNAN (= Jean), appelait les gens à se convertir. En signe de leur désir de se convertir, il les plongeait dans l'eau (grec: baptizein) en signe de purification) . Cela donnera le rituel (sacrement) du BAPTÊME
14. Jésus se fait baptiser par Jean (le «Baptiseur» -- ou Baptiste). Puis, il entreprend une prédication. Des disciples le suivent
15. Quel est le contenu de sa prédication? Convertissez-vous (= changez vos vies, vos coeurs) parce que le règne de Dieu s'en vient. Croyez en cette Bonne Nouvelle que je vous apporte: Dieu est NOTRE PÈRE
16. Son mashiah s'en vient régner sur terre, apporter la paix, le bonheur, etc. Il va venir comme le JUGE de la parabole (Matthieu 25) (Importance des ACTIONS)
17. L'important n'est pas tant la LOI que l'ESPRIT de la LOI, i.e. l'AMOUR - Par ex.: le sabbat est fait pour l'homme, pas l'inverse
18. - Par ex.: la femme adultère
19. Jésus ne vient pas pour les «bien portant» mais pour les «malades»; pas pour les «straight» mais pour les «marginalisés»; pas pour les «justes» mais pour les «pécheurs»
20. Jésus utilise souvent des PARABOLES, i.e. des images pour faire comprendre. Ex. ???
21. Jésus accomplit des MIRACLES, i.e. des signes destinés à susciter la conversion [«si je suis capable de guérir un corps, je suis aussi capable de pardonner les péchés... ] Mais... seul DIEU peut pardonner les péchés!! Qui donc est-IL, celui-là, pour oser dire ça??
22. La prédication de Jésus attire des foules considérables. Cela irrite les autorités religieuses...
23. Rappelons le contexte: c'est celui d'une occupation militaire romaine brutale du pays d'Israël. Il y a des mouvements révolutionnaires (politico-religieux) (cf. ZÉLOTES, Barabbas)
24. Jésus est condamné à mort dans ce contexte, accusé de soulever les foules contre les Romains. Il est crucifié (supplice romain humiliant, etc.), mis dans un tombeau. Trois jours après, plusieurs de ses disciples disent: «il est ressuscité!»
25. Notons ceci: ce ne sont pas tous les juifs qui, alors, croyaient en la RÉSURRECTION des morts. Cette croyance remonte à l'époque de la révolte des Maccabées (2e s. av. J.-C.)
26. Notons également que la résurrection n'est PAS la réincarnation. La réincarnation est une chose qui «va de soi» et à laquelle on cherche à échapper. La résurrection est l'effet d'une pure décision de Dieu («nouvelle création»)
27. Jésus, ressuscité, s'adresse à ses disciples: je vais partir, et revenir; entretemps, je vais vous envoyer le SAINT ESPRIT. Portez la ev angelion au monde (i.e., en grec, la «bonne nouvelle») (ce qui a donné: l'Évangile)
28. Quelle est-elle, cette «bonne nouvelle»? Que le règne de Dieu est très proche puisque Dieu a ramené d'entre les morts celui qui avait annoncé sa venue
29. La veille de sa mort: Jésus avait partagé le pain et le vin:. «Faites ceci en mémoire de moi...» l'EUCHARISTIE: à la fois rituel (SACREMENT) et idéal de vie chrétienne (partage, etc.)
30. Avant de disparaître de la vue de ses disciples, il a confié à son disciple SIMON-PIERRE d'être le chef, après lui. Pierre deviendra episcopos (i.e. «surveillant» -- ce qui donnera «évêque» en français) des chrétiens de Rome. Plus tard, on dira aussi le PAPE (= «père») et le «souverain pontife» (titre jadis porté par le chef de la religion romaine)
31. Les disciples poursuivent l'enseignement de Jésus. Quatre d'entre eux vont les consigner dans des textes destinés à leurs communautés respectives (MATTHIEU, MARC, LUC, JEAN . Cela donnera: LES Évangiles)
32. Notons qu'il ne s'agit PAS de journalisme mais déjà de THÉOLOGIES différentes (i.e. de réflexions sur le sens de tout ça). Doù des accentuations différentes. Ex.: Luc et la naissance merveilleuse de Jésus (ça va de soi pour les Grecs à qui il écrit)
33. Un de ces disciples a une importance particulière: SAUL , qui prendra le nom de PAUL. Au départ, c'est un juif très anti-chrétiens, qui fait la chasse à ceux-ci. Mais Paul fait l'expérience d'une rencontre de Jésus ressuscité. Il se convertit et devient un des plus importants propagateurs de ses enseignements. Paul aide les communautés (les «églises») à s'organiser (en Méditerranée, Asie Mineure, etc.). Il leur écrit souvent: des conseils, des réflexions, etc. Ça donnera les ÉPÎTRES de (saint) Paul
34. Paul insiste: le message de Jésus est pour TOUS (pas pour les seuls juifs). Cela donne lieu à la première «querelle» théologique, entre PIERRE, qui soutient qu'il faut être juif pour être chrétien, et PAUL, qui soutient que non. L'intuition de Paul finit par prévaloir
35. Nous assistons alors, à travers ces réflexions, à la naissance d'une première théologie: Jésus est un VRAI HOMME mais il est aussi FILS DE DIEU (le PÈRE), égal à Dieu. C'est LUI le MESSIE promis par les prophètes d'Israël
36. Le PÈRE, son FILS et le SAINT-ESPRIT promis par Jésus en partant forment une TRINITÉ (UN Dieu en TROIS personnes)
37. Par sa mort, Jésus a RACHETÉ l'humanité du péché (originel)
38. Pour être sauvé: il faut suivre le message de Jésus, être baptisé, adhérer à l'Église...
39. Notons que les 1ères communautés chrétiennes attendaient pour BIENTÔT le retour de-J.-Christ. D'où, un premier réflexe: ça ne vaut pas vraiment la peine de «s'organiser»...( Idem pour Jésus?)
40. Mais, avec le temps, on prend conscience que le retour du Christ n'est peut-être pas pour bientôt. Il faut donc s'organiser, prendre des décisions sur le comportement (morale). Ex.: par rapport à: l'armée, l'impôt aux Romains, l'esclavage, la place des femmes, la sexualité...
41. Très vite: les chrétiens seront persécutés (par les Romains) pcqu'ils refusent la religion romaine. C'est une époque de MARTYRS ( d'un mot grec qui signifie «témoins» -- de la foi)
42. En plus, nous sommes dans un contexte de DÉCADENCE de l'Empire romain (cruauté, baisse de moralité, etc.)
43. Une conséquence de tout ça: une influence ASCÉTIQUE sur le christianisme dont les sources sont: la morale sexuelle juive; la philosophie grecque, en partic. le stoïcisme
44. Une autre conséquence: plusieurs «fuient» «le monde» et vont vivre en ermites au désert: ce sont les «MOINES» (de monos = «solitaires»). D'autres se regrouperont en communauté, selon une règle. Ex.: s. Benoît et les Bénédictins
45. C'est le début d'un idéal de vie religieuse (impliquant 3 vÎux: pauvreté, chasteté, obéissance). Pendant + de 1000 ans ce sera l'«idéal» de la vie chrétienne prôné par l'Église
46. Très tôt, par ailleurs, il y aura des divergences de vues entre les chrétiens. Un courant «orthodoxe» (i.e.«opinion juste») dominant VS des courants «hérétiques» (i.e. «erronés» -- du point de vue des «orthodoxes», bien sûr)
47. Par ex.: Le DOCÉTISME (du grec dokein: paraître) pour qui Jésus un vrai homme
48. Par ex.: l'ARIANISME (de Arius) pour qui Jésus dieu
49. Cela donnera lieu à des CONCILES (i.e. des réunions des chefs des communautés (ÉVÊQUES) pour trancher (Par ex. à Nicée (Turquie actuelle), en 325, on adopte le CREDO de Nicée)
50. On assiste aux premiers SCHISMES (i.e. ruptures), celui des Églises MONOPHYSITES (du gr: monos = 1 seule et physis = nature) : Jésus n'est QUE DIEU avec «apparence» humaine
51. Les premiers siècles de l'ère chrétienne sont une époque de turbulences. L'Empire romain est en décadence. Les «Barbares» l'envahissent de plus en plus (3e-5e siècles)
52. On assiste à une division de l'Empire romain: l'OUEST (avec Rome comme centre) et l'EST (avec, comme capitale, Byzance, qui deviendra Constantinople et + tard Istanbul)
53. Au 4e siècle, l'empereur romain CONSTANTIN se convertit au christianisme. De persécutée, l'Église chrétienne devient dominante (et persécutera elle-même les juifs...)
54. En l'an 476, les «barbares» prennent Rome. L'Empire (Ouest) est complètement désorganisé. Ses institutions politiques, juridiques, etc. sont plus ou moins anéanties
55. L'Église, alors, prend largement la relève. Pendant des siècles, c'est elle qui assurera la plupart des «institutions» (éducation, hôpitaux, assistance sociale, mariage, etc., etc.) et maintiendra la «civilisation»
56. Vers l'an 800, on assiste, en Europe occidentale (France & Allemagne actuelles) à un effort de restructuration politique de l'Europe avec Charlemagne, dont le but est de rétablir un «Empire romain» chrétien. Pendant longtemps, par la suite, on assiste à des conflits constants entre PAPE et EMPEREUR
57. Cette époque médiévale en est une de grande FERVEUR religieuse populaire ... C'est le «temps des CATHÉDRALES»... ... et des PÈLERINAGES -- à travers l'Europe; en «Terre Sainte»...
58. Mais... les MUSULMANS, apparus entretemps, ont conquis cette «terre sainte»... Cela sera la principale cause des CROISADES, i.e. de guerres pour reprendre les «LIEUX SAINTS» (Israël, Palestine) conquis par l'islam
59. Notons que ce phénomène est complexe, mêlant la ferveur religieuse, une canalisation des mécontentements sociaux et des ambitions de conquêtes (chevalerie, etc.)
60. Pendant ce temps, l'Orient chrétien (dont le centre est Byzance-Constantinople) s'est développé à sa manière, selon une sensibilité et une culture différentes. On assiste à de virulentes querelles théologiques entre l'Est et l'Ouest, notamment autour de la question de l'autorité du PAPE
61. Cela aboutira au «grand schisme d'Orient», en l'an 1054 , qui donnera ce qu'on appelle les Églises ORTHODOXES (ou orientales)
62.Celles-ci sont «autocéphales» (du grec auto = soi-même et céphalè = tête), i.e. autonomes. Le PATRIARCHE (évêque) de Constantinople n'est que le «premier entre des égaux»
63. En 1453, les Turcs musulmans conquièrent Constantinople (Istanbul). Pendant des siècles, il y aura une domination musulmane de l'Orient chrétien
64. Il faut essayer de se représenter, pendant des siècles, l'Église présente PARTOUT. C'est ce qu'on appellera la CHRÉTIENTÉ médiévale. Forcément, il y aura beaucoup de corruption, d'abus de pouvoir, etc., etc.
65. Notons qu'on a connu quelque chose de ça, au Québec, jusqu'à il n'y a pas si longtemps...
66. Pendant tout le MOYEN ÂGE plusieurs mouvements de «réforme» visent à retrouver l'intuition (ou la pureté) de départ du christianisme. Tout y est souvent mêlé: revendications sociales, politiques, religieuses, etc.
67. Certains de ces mouvements s'intègrent à l'Église «officielle»: Par ex.: François d'Assise et de nouveaux ORDRES RELIGIEUX (non retirés «du monde»)
68. D'autres mouvements sont plus radicaux et seront combattus par l'INQUISITION (+ juifs...)
69. Vers 1500 surgit un peu partout en Europe la RÉFORME PROTESTANTE. En Allemagne avec Martin LUTHER; en Suisse et en France avec Jean CALVIN (Huguenots). Henry VIII et l'Église anglicane: mélange de catholicisme et de protestantisme
70. Quelles sont les principales caractéristiques de la RÉFORME? - la contestation de l'autorité absolue du pape - l'insistance sur l'idée du salut PAR LA FOI SEULE (et non par les «oeuvres»)
71. - l'insistance sur l'idée d'accéder à Dieu sans intermédiaires (prêtres, etc.) via BIBLE - l'idée de PRÉDESTINATION (certains prédestinés au SALUT, d'autres non)
72. - une simplification liturgique, etc. (VS «excès»; moins de «sacrements») - une certaine rigueur morale (en réaction au «laxisme» reproché aux «catholiques»)
73. Avec le temps, on assiste à une prolifération des «Églises» protestantes et, plus tard, des mouvements et sectes
74. On y trouve divers «modèles» d'organisation: - épiscopal (proche de celle de l'Église catholique) ex.: les Églises anglicane, luthérienne - presbytéral : l'Église est dirigée par des «anciens» (presbyteroï) Ex.: Églises calvinistes - congrégationaliste: la «congrégation» («paroisse») est autonome et démocratique
75. L'Église «catholique romaine» réagit à la Réforme protestante au moyen de la CONTRE-RÉFORME catholique (Concile de Trente - 1545-1563). Cela donne lieu à divers redressements, meilleure formation du clergé, etc.
76. Mais des GUERRES DE RELIGION entre catholiques et protestants déchireront l'Europe aux 16e - 17e s. (voir par ex., en France, le film La Reine Margot)
77. Notons qu'il y aura aussi des conflits à l'intérieur du protestantisme. Par ex.: les protestants calvinistes sont opprimés par l'Église anglicane en Angleterre. Plusieurs émigreront en Amérique du Nord (les «Pèlerins du Mayflower (PURITAINS)
78. L'époque de la RÉFORME et de la CONTRE-RÉFORME est aussi celle de la RENAISSANCE: C'est une période de grands bouleversements dans la culture de l'Occident:. C'est la naissance de la SCIENCE occidentale - ce qui amènera des conflits avec l'enseignement de l'Église (Ex.: Galilée)
79. C'est le début des grandes explorations (Amérique, etc.) qui élargissent l'horizon occidental. Cela entraînera un effort colonisateur et MISSIONNAIRE (par ex.: en Nouvelle-France)
80. On assiste également à l'apparition de nouvelles idées politiques, notamment au 18e s., appelé «Siècle des Lumières». Des penseurs contestent de + en + ouvertement la religion, vue de + en + comme une «superstition», en tout cas, comme une affaire «personnelle»
81. Ce mouvement d'idées finira par se traduire en Révolutions politiques (notamment en France où l'Église est prise à partie, liée à l'«Ancien Régime»). Il aboutira avec le temps à l'idée de SÉPARATION de l'Église et de l'État
82. Les Églises s'adaptent souvent difficilement à l'ère post-révolutionnaire, «moderne». Par ex., le développement de la démocratie et du mouvement ouvrier au 19e s. On observe des résistance fréquente des Églises chrétiennes et en particulier de l'Église catholique (contre les idées «modernes», «de gauche»)
83. Au 20e s. se développe un Mouvement ÎCUMÉNIQUE (d'abord chez les protestants) qui vise un effort de réunification des églises chrétiennes «séparées»
84. Le concile VATICAN II et après: tendances divergentes (droite/gauche) au sein des Églises; défis de l'INCULTURATION (notamment dans le tiers monde)
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