L'émotion soulevée par le décès tragique de Lady Di, à la fin de l'été 1997, nous a convaincus -- s'il en était besoin -- de l'immense impact des médias sur notre imaginaire. Pour le meilleur comme pour le pire, ceux-ci nous donnent le sentiment de connaître -- parfois presque intimement -- des gens, petites stars ou grandes vedettes, qui ignoreront toujours, eux, notre propre existence. Mais il n'empêche: nous, nous les avons connus, écoutés, adorés. Regrettés.

Au début de la télé, dans les années cinquante, quand l'imagination devait encore s'accomoder du «direct» noir et blanc, un homme, par sa seule manière de raconter, rivalisait à lui seul avec tous les «effets spéciaux» de Lucas ou Spielberg :

 

Le Père Ambroise

 

Prêtre délinquant et marginal, éternel boy scout

qui avait «vu le monde» et qui savait, en se coiffant simplement d'une chéchia

ou d'un chapeau de paille tirés de son coffre aux trésors, conduire des imaginations d'enfants au beau milieu d'un souk nord-africain ou d'un bazar des Caraïbes; tout comme ses mots parvenaient, avant les gadgets de l'ère des «effets spéciaux» ou les outrances d'Indiana Jones, à les faire frissonner de plaisir à la recheche de quelque Rivière perdue .


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