Réflexion de début d'année de Georges Convert,
du Relais Mont-Royal
Religion et peuple-nation, SUITE 3
Vous aurez remarqué que je ne parle pas de notre entrée dans le troisième
millénaire. Je suis plutôt agacé par l'exploitation qui est faite de ce
passage à l'an 2000. Les chrétiens ont-ils conscience que ce millenium ne
concerne vraiment qu'eux-mêmes, c'est-à-dire moins d'un être humain sur
trois? Que, de plus, il est à peu près certain que Ieshoua est né 4 ou 7
ans avant le début de notre ère et qu'enfin, notre calendrier actuel
n'ayant pas chiffré un an 0, le vrai passage au troisième millénaire n'aura
lieu qu'à la fin de l'an 2000! Alors pourquoi cette frénésie de certains,
si habilement exploitée par les marchands de toutes sortes?
N'est-ce pas pour nous divertir des vraies questions: le chômage (conçu hélas comme une
réalité inéluctable), les nationalismes intolérants, la solitude mortelle
de tant de nos prochains? Ne vaudrait-il pas mieux centrer notre attention
sur le moment présent qui est finalement le seul qui existe? Voilà donc ce
que je nous souhaite: vivre le Ðmaintenant et icið, avec ceux qui sont nos
prochains (et par les moyens actuels de communication la terre est devenue
un village), pour le charger de bonté, malgré toutes les épreuves et nos
propres limites. C'est ainsi que nous pouvons contribuer à ce que "le monde
ne devienne pas pire", pour reprendre l'expression du regretté André
Cruziat.
Cette année aura été marquée tout spécialement pour moi par la mort
soudaine de Jacques L¦w. Je rends grâce pour tout ce que ce grand croyant
m'a apporté pendant les 40 ans où nous avons cheminé ensemble sur les
traces de Ieshoua. Il nous a appris que Dieu est Intelligence, tout autant
qu'Il est Amour. Au temps de sa conversion, il écrivait: "Je pensais que le
monde était vide, que l'on ne trouverait jamais la clef des choses." C'est,
devant des cristaux de neige, qu'une intuition s'est emparée de lui: non
pas une preuve scientifique (on ne peut pas plus prouver Dieu qu'on ne
prouve l'amour) mais "une intuition d'autant plus forte qu'elle ne se
raisonnait pas, qu'elle ne se démontrait pas; c'était comme une main que
l'on saisit dans la nuit et dont on ne sait à qui elle appartient, mais
qu'elle est certitude d'une présence.
SUITE 4...
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