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Odilon Talbot

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J. O. TALBOT ENR.















RECHERCHE D'UN ÉDITEUR











Conception et réalisation


J. O. TALBOT ENR.















SUJETS À CARACTÈRE POLITIQUE













Conception et réalisation

J.. O. TALBOT ENR.

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ANNÉES 1965 -1972

RECUEIL D'ARTICLES

COLLECTION OF ARTICLES

COLECCIÓN DE ARTICULOS

Boucherville, le 27 janvier 1996

Monsieur/Madame,

Ayant cumulé un recueil d'articles et de correspondances pour la période 1960-96, je me permets de publier électroniquement celui-ci maintenant que la technologie l'a rendu possible en attente d'une offre raisonnonable d'un éditeur.

Il s'agit de très nombreux échanges épistolaires témoignant du contexte québécois à partir du vécu d'un professionnel.

En raison du grand nombre d'écrits et la diversité des sujets abordés un choix pourrait conduire au traitement d'un sujet en particulier.

Je demeure à votre disposition et vous prie d'agréer, Madame/Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

RECUEIL D'ARTICLES

ET CORRESPONDANCES

COLLIGÉS CHRONOLOGIQUEMENT

RÉDIGÉ PAR ODILON TALBOT

Tous droits réservés

&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& Ce recueil d'articles rédigés au cours de nombreuses années de vie professionnelle à titre d'ingénieur et d'administrateur au sein d'entreprises privées et parapubliques (souvent d'envergure) est le reflet des préoccupations de l'auteur. Ces commentaires articulés témoignent aussi de ses activités personnelles, sociales et politiques. La gamme des sujets souvent effleurés est vaste et s'échelonne de 1965 à 1996. Les sujets ont été traités brièvement pour fins de publication dans des quotidiens locaux compte tenu de la conjoncture. Certains articles même publiés n'apparaissent pas ici n'ayant pu être retracés. Une certaine évolution ou cheminement intellectuel peut être observé au cours des ans ainsi que plusieurs constantes. L'intérêt à l'avènement d'une société québécoise de plus en plus autonome et indépendante constitue un des éléments de continuité de ce texte. Un souci marqué pour la justice sociale et l'équité nous anime également.

&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& A

CARACTÈRE

POLITIQUE

COMMENTAIRES LAISSÉS À MON DOSSIER AU BELL TÉLÉPHONE, ÉTÉ 1965

Les commentaires suivants sont adressés de la part d'un canadien français travaillant pour le Bell au cours de l'été comme étudiant ingénieur pour la région de l'Est du Canada.

1. Les Canadiens anglais ne sont pas intéressés à apprendre le français et se sentent humiliés lorsqu'ils le parlent. Par ailleurs, nous leur fournissons rarement l'occasion de parler le français.

2. Certains canadiens français souffrent d'un complexe d'infériorité tandis que d'autres sont plus anglais que les Anglais eux-mêmes.

3. A Montréal, le travail est effectué en anglais, ce qui réduit les chances d'avancement des canadiens français. Etant canadien français, nous considérons naturel de nous exprimer en français.

4. Dans un rapport d'appréciation de notre surveillant, on souligne une faiblesse à s'exprimer en anglais. Par ailleurs, nous observons que certains anglais ne s'expriment pas en utilisant un anglais "shakespearien". On nous considère comme des immigrants même si nous sommes chez nous.

5. Notre compagnie étant une compagnie d'utilité publique retirant ses revenus des francophones aussi bien que des anglophones devrait accepter que son personnel soit francophone, parle français à tous les niveaux hiérarchiques au moins selon le prorata de ses revenus.

6. Nous utilisons dans ce texte le pluriel parce que nous considérons que ces remarques s'appliquent à plusieurs employés.

7. Nous présentons ces remarques en toute impartialité et sans trace d'émotivité.

8. En d'autres termes, un ingénieur canadien français aura à subir cette situation s'il accepte de travailler pour le Bell, l'an prochain.

9. Cependant, nous apprécions le climat de compréhension et de dialogue existant dans la compagnie dans son ensemble.

Ce texte est une version française des commentaires laissés à mon dossier au Bell

LE CONTEXTE CANADIEN FRANÇAIS

D'UN QUÉBÉCOIS ÉVEILLÉ

LE 15 DÉCEMBRE 1969

A- MON MILIEU DE TRAVAIL

I- A majorité Canadienne anglaise

Il nous est loisible d'observer que la majorité des postes importants sont occupés par des Canadiens anglais alors que notre entreprise est une propriété américaine située en territoire canadien français ou québécois. Les départements de Finance, de Planification et de Contrôle de la compagnie sont administrés par des Canadiens anglais afin de conserver le contrôle de la compagnie et d'en déterminer les politiques.

Des postes importants nécessitant de nombreux contacts avec des groupes essentiellement québécois et requérant des connaissances spécialisées sont confiés aux immigrants. La plupart de ces immigrants, exerçant leur profession à un niveau supérieur dans la compagnie, ne possèdent qu'une connaissance très élémentaire du français, le français n'étant que de très peu d'utilité dans l'administration de la compagnie à ce niveau.

Par conséquent, les postes de manoeuvre, les fonctions auxiliaires et d'agent de liaison sont réservés aux Québécois. Un nombre infime de québécois accèdent à des postes supérieurs et se doivent d'être parfaitement bilingues.

Présentement, l'on prévoit le congédiement de plusieurs centaines d'employés à notre entreprise dû à une carence de contrat et afin d'augmenter le profit de l'entreprise en réduisant les dépenses d'opération. Nous sommes curieux de savoir quel sera le pourcentage d'employés congédiés représentant l'élément canadien français.

II- Attitude au travail

Les Québécois éprouvent de la difficulté à participer au travail d'équipe, la langue de travail étant l'anglais. L'assimilation des Québécois aux milieux anglo-saxons se fait de plusieurs façons. Par exemple, les cours de formation sont donnés en anglais, les communiqués sont publiés seulement en anglais à plusieurs niveaux dans la compagnie ainsi que les procédures et autres documents officiels de la compagnie. Dans la presque majorité des cas, les travaux doivent être publiés en anglais. Les facteurs mentionnés ci-haut et de nombreux autres ne contribuent en rien à motiver nos Québécois à participer activement à l'essor de leur peuple.

Il nous a été souvent possible d'observer que certains administrateurs encouragent une compétition sévère entre les Québécois et cela pour d'autres objectifs que l'obtention d'un meilleur rendement. L'accessibilité par les Québécois à l'information ayant trait à la planification et au contrôle de la campagne tel budget, bilan financier, personnel, prévisions, étant des plus difficiles, on comprendra que l'on ne peut facilement développer des compétences dans ces domaines.

Une des raisons pour laquelle le droit de joindre une union, un syndicat est refusé aux employés de bureau consiste en la crainte des dirigeants de l'entreprise d'être forcés de promouvoir d'une façon équitable canadien français et canadien anglais.

Un autre point à mentionner est que les dirigeants de l'entreprise voient d'un mauvais oeil un administrateur qui s,'entoure essentiellement de Québécois étant alors difficile d'influencer individuellement les membres de ce groupe. Les dirigeants de l'entreprise surveillent étroitement l'évolution de tels groupes.

L'autorité et les décisions étant prises par nos confrères de langue anglaise, il est naturel qu'ils surveillent leurs intérêts. Ainsi, il est très difficile de déterminer si les Canadiens français dynamiques et à forte personnalité sont congédiés dû à leur incompétence ou à leur ingérence dans l'administration de l'entreprise. Il nous a été donné d'observer que ces individus étaient laissés à eux-mêmes sans tâche définie durant de nombreux mois et finalement étaient congédiés au rythme de un canadien français et un canadien anglais fin de ne pas susciter trop d'animosité nationaliste. Cependant, le nombre de canadien français étant très limité à des postes supérieurs, on comprendra qu'il se fallait que quelques congédiements pour nettoyer les cadres de l'élément canadien français.

Être marié semble une condition nécessaire à l'obtention d'une promotion de quelque importance. Un administrateur marié serait plus stable, plus fiable et surtout moins indépendant à cause de sa situation familiale. Cependant, certains célibataires manifestent des intérêts des plus variés et font preuve de flexibilité et d'une capacité étonnante d'adaptation.

III- Influences étrangères

Notre entreprise quoique située au Québec n'en est pas moins administrée par des Canadiens anglais. Nous soulignions le fait que nos dirigeants s'entourent évidemment de leurs confrères de langue anglaise et s'attirent l'appui des anglais et américains en insistant sur les problèmes de communication résultant des contacts avec des gens de langue française (Dieu sait quel endoctrinement anti-francophone les angloxaxons tout comme les francophones reçoivent au niveau primaire et secondaire et cela en Amérique autant qu'en Europe). Nous remarquons aussi que de nombreux postes sont assumés par des canadiens de d'autres provinces. Apparemment, il est plus économique et rentable de former du personnel qualifié anglophone. Par conséquent, nos Canadiens français doivent se contenter de postes de second ordre au joindre des rangs des chômeurs. D'autre part, nous avons observé le marque de participation de certains membres d'une société ou groupe les conduisant à dépenser leur énergie d'une façon négative ou néfaste au groupe auquel ils appartiennent et à eux-mêmes. Nous sommes impressionnés par l'esprit d'entente et un certain code d'éthique d'inspiration nationaliste canadienne anglaise tout spécialement appliqués lors de situations critiques.

Un des avantages primordiaux de l'affiliation québécoise à d'importantes corporations consiste en une accélération du développement technologique, économique et sociologique du Québec.

Nos investisseurs ont généralement intérêts à augmenter les tarifs ou prix de vente locaux afin d'accroître leur revenu. Il est souvent la politique de la compagnie mère de pratiquer et d'encourager la rotation du personnel d'une succursale d'activités moindres à une autre plus occupée. Il en résulte quelques fois une majoration des salaires en tenant compte des conditions locales du marché du travail.

La participation directe ou indirecte des dirigeants et employés au profit de l'entreprise constitue un mobile de nature à stimuler ces derniers à fournir un effort additionnel afin d'en augmenter la productivité.

Nos confrères de langue anglaise éprouvent de sérieuses difficultés les méthodes modernes de planification et de contrôle de la fabrication.

De nombreuses équipes furent mises sur pied afin d'accélérer l'établissement de ces méthodes constituant la première étape vers l'automatisation. Malheureusement, le personnel local ne contribue que très peu à ces efforts si l'on considère le nombre de conseillers invités, le nouveau personnel à l'emploi de la compagnie et nécessaire ainsi que l'apport financier accordé à ces activités. Cette situation ne contribue pas à encourager les efforts et la collaboration des employés locaux.

Notre entreprise ne produit que des éléments d'unités lesquels antérieurement étaient produites au complet au Québec. Il est possible que cet état de chose corresponde au résultat d'une politique américaine d'achat des usines compétitrices.

Certains employés se plaignent de l'état des locaux et des conditions de travail, les propriétaires ou le bureau chef étant éloigné de l'entreprise et peu sensibilisés à ces problèmes.

IV- Différentes générations

Un facteur qui influence considérablement le jugement des administrateurs est leur âge. C'est ainsi qu'un administrateur n'ayant qu'une piètre connaissance des méthodes modernes de planification et contrôle parce qu'il n'a pas su s'intéresser et se renseigner à un âge avancé pourra difficilement seconder et promouvoir l'application de telles méthodes. D'ailleurs, nous avons cependant beaucoup de respect et confiance en des administrateurs expérimentés mais plus de responsabilités devraient être confiées d'une façon processive à de jeunes administrateurs qualifiés. Souvent, ces jeunes administrateurs sont intéressés à se familiariser avec des méthodes considérées comme révolues et dépassées afin d'assurer la continuité et le recyclage du personnel mais se heurtent malheureusement au manque de collaboration de leurs aînés qui manifestent une crainte naturelle d'être dépromus.

Certains jeunes éprouvent de la réticence à utiliser plusieurs méthodes peu scientifiques et modernes préconisées par leurs aînés. Cette attitude est souvent interprétée comme une preuve d'immaturité.

V- Différents niveaux d'instruction

Les différents niveaux d'instruction des administrateurs trop souvent contribuent à accroître l'incompréhension et les problèmes de communication. Une remarque que l'on entend fréquemment d'administrateurs ayant été promus de manoeuvre à leur présent poste est que d'autres administrateurs ne pourront arriver à une conclusion ou ne solution valable sans une préparation ou expérience équivalente. Souvent, un tel administrateur montre peu de respect à l'égard d'une connaissance théorique. Ici encore, il est tout naturel qu'un administrateur louange ses attributs de préférence à ceux de son voisin s'il espère une promotion à un niveau supérieur.

Ainsi donc, un milieu administratif à majorité d'expérience pratique s'élira généralement des représentants d'expérience équivalente à l'échelon administratif supérieur. Il en va de même des questions d'âge et de langue.

En résumé, une des principales causes du faible taux de productivité et des piètres progrès dans l'application des méthodes modernes de planification et de contrôle consiste en la divergence des intérêts personnels des employés et administrateurs lesquels essaient de retirer, chacun à leur façon, la rémunération pécuniaire maximum par l'application de ses propres connaissances.

B- MILIEU SOCIOLOGIQUE

I- Milieu sociologique proprement dit

Ayant vécu durant plusieurs années dans une région exclusivement francophone, je réalise qu'il est très difficile pour les habitants de ces secteurs de la province et du pays de concevoir et constater l'influence grandissante et considérable de la société anglophone n'étant que très indirectement et progressivement affectés par cette invasion anglophone. D'autre part, ces secteurs représentent la majorité de la population québécoise. Il est donc naturel que la population québécoise soit lente à prendre connaissance de ce phénomène et à s'élire des représentants capables de prendre leurs responsabilités et les décisions qui s'imposent.

Il m'est difficile de concevoir qu'il nous faille demander sinon "quémander" l'approbation d'un gouvernement fédéral représentant des intérêts à très forte majorité anglophone dans l'administration de nos affaires et l'établissement d'une politique québécoise.

On se plaît à répéter que le niveau d'instruction de nos Canadiens français est inférieur à celui des Canadiens anglais. Cette évaluation dite réaliste de notre niveau d'instruction sert trop souvent hélas d'excuse à nombre de nos difficultés et insuccès. Il nous est cependant permis de douter de la compétence de nos confrères canadiens anglais professant au Québec.

Les relations extérieures du pays ont été presque exclusivement assumées par nos confrères de langue anglaise. Malheureusement, leurs sentiments d'effroi à l'égard de la moindre affirmation à caractère nationaliste québécois furent reflétés à l'étranger, tout comme dans les secteurs canadiens à majorité anglophone. Nos administrateurs à majorité anglophone responsables des liens et contacts avec les établissements financiers à l'étranger auront sûrement tendance à attirer ces mêmes investissements ainsi que des investissements additionnels dans d'autres provinces s'ils se considèrent eux-mêmes forcés de travailler en français et songent à quitter la province. Il est donc prépondérant que les Québécois assument leur propre représentation à l'extérieur.

Dans de nombreux milieux canadiens français à caractère très religieux ou speudo-religieux, a-t-on trop longtemps cru à la malhonnêteté de toute personne jouissant d'une certaine sécurité matérielle et dévalorisé les valeurs matérielles alors que notre clergé lui-même apprécie toute contribution financière. Il est difficile d'aider autrui l'on conviendra lorsque l'on est soi-même nécessiteux. Trop souvent a-t-on loué toute attitude de soumission sans encourager une critique constructive de façon à favoriser l'épanouissement de la personnalité de nos individus. Il n'est point nécessaire d'être Voltaire pour questionner la validité de certaines coutumes religieuses datant de plusieurs milliers d'années. D'autre part, nul ne saurait minimiser la validité pour nous Canadiens français d'exploiter nos ressources agricoles et minières mais on aurait tort de négliger d'autres domaines d'activités adaptés à notre société moderne, tels nos industries de base id sidérurgie, etc.

Habiter un Québec florissant et administré par la majorité anglophone alors que le salaire moyen de Canadiens français est le deuxième plus bas au pays correspond, en se servant d'un exemple simpliste, à habiter un appartement au sous-sol d'une résidence de Westmount sans avoir le souci de l'administrer au lieur de posséder sa résidence mais de dimension réduite. A notre humble avis, une plus grande participation des Canadiens français à l'administration de leurs affaires résultera en une augmentation du salaire moyen.

Il est évident qu'un éventuel transfert des responsabilités devrait se faire d'une façon progressive mais à un rythme accéléré.

Il nous apparaît que les Québécois n'ont pu suivre et seconder les nouvelles politiques de promotions économiques du gouvernement provincial des années 64, 65 et 66. Cependant, ils ont été favorablement impressionnés par notre performance lors de l'Expo 67. Peut-être que le québécois prêt à faire ses premiers pas vers l'épanouissement de son potentiel mais nous exprimons des réserves à cet égard. Toutefois, il semble impératif que le peuple québécois réagisse et s'affirme avant d'être assimilé d'une façon systématique et planifiée par des forces de pressions extérieures à l'instar de la Louisiane.

II- Influences gouvernementales

Nous avons précédemment effleuré ce sujet toutefois nous voudrions mentionner les points suivants.

A notre humble point de vue, les gouvernement fédéral, provincial et municipaux représentent les intérêts des électeurs en général mais aussi des noyaux sociaux situés sur le territoire électoral et doivent prendre en considération les intérêts des sociétés, gouvernements, organisations à caractère économique avec lesquels ils ont contracté des obligations.

Nous n'osons croire qu'un canadien français comme Premier ministre du pays puisse rendre justice aux Québécois par l'intermédiaire d'un tel système. Ceci dit sans aucun préjudice à la compétence de nos administrateurs canadiens français au gouvernement central dont le nombre est marginal quoique peut-être représentatif de la population du Québec et leur salaire très alléchant relativement à ce que notre province puisse offrir.

Ainsi l'administration de la ville de Montréal maintient qu'elle n'est pas subventionnée par des intérêts financiers mais elle a quand même contractée des obligations financières qu'elle se doit non seulement de respecter mais d'en tirer le maximum de profit. Nous savons très bien qu'un nombre limité de moyens de financement autres que les marchés canadiens et surtout américains s'offrent avantageusement aux Québécois. Une situation similaire existe au niveau des gouvernements fédéral et provinciaux.

L'influence de l'état sur la publicité est très importante. Il nous apparaît que les récentes manifestation dans la région montréalaise furent plus violentes et elles ne sont pas seulement dues à d'importance de la population mais aussi au fait que les Montréalais vivent quotidiennement et généralement dans un milieu de travail contrôlé par la minorité anglophone du Québec.

Dans le domaine des échanges internationaux, le Québec se voit dicter sa politique extérieure par un gouvernement représentant des intérêts à très forte majorité anglophone ce qui semble contraire aux politiques établies par la majorité des groupes ethniques dans le monde.

Il nous faudra peut-être sacrifier ou majorer notre droit d'association ou de participation à titre de province canadienne ce qui réduirait les forces de pression dans les domaines économiques du Canada et du Québec, c'est-à-dire que les marchés canadiens de consommation seraient alors de moindre importance.

D'autre part, nous constatons que le gouvernement provincial possède peu d'information pour planifier et contrôler les affaires et l'avenir de son peuple comparativement à l'information disponible aux administrateurs fédéraux. De nos jours, il faut à tout administrateur compétent soucieux de bien accomplir sa tâche, une information exacte, très récente concernant ses principales fonctions e.g. finance, échanges commerciaux et financiers, emplois disponibles dans différentes spécialités, main-d'oeuvre actuel, diverses pronostiques et statistiques, etc. Il nous semble évident qu'un gouvernement ne saurait sauvegarder les intérêts de ses membres sans posséder de tels outils de travail.

Notre gouvernement provincial a assigné une très grande priorité aux investissements accordés aux complexes routiers de même qu'aux bouts de chemin récemment construits dans de nombreuses régions de la province et tout spécialement dans les régions les plus politiquement rentables.

Nous aimerions souligner l'influence ou l'impact de la situation géographique du gouvernement fédéral. A notre humble avis, de nombreuses industries secondaires sont nées d'associations avec le pouvoir central dans la province voisine à un taux plus accéléré que dans d'autres provinces dont le Québec. La formation du personnel qualifié et les recherches ont servi beaucoup plus les intérêts de notre province voisine que les nôtres. Que doit-on penser des répercussions économiques de la canalisation du Saint-Laurent sur l'économie québécoise et particulièrement des activités du port de Montréal! Le gouvernement central semble plus généreux à l'égard des agriculteurs des provinces de l'Ouest que celle de l'Est pour de dites raisons de rentabilité. Il semblerait que nous, Québécois, n'ayons pas réussi à intéresser le gouvernement central à nos activités d'ordre économique.

Dans les domaines commerciaux de premières importances, tels l'acier, l'industrie automobile, l'avionnerie, les industries de base et autres, le gouvernement américain joue un rôle de premier plan tandis que nombre de nos entreprises pourraient avantageusement bénéficier de l'appui gouvernemental et de l'exclusivité du marché canadien ce qui permettraient à ces dernières de développer leurs propres produits et d'entrer en compétition sur les marchés internationaux.

La léthargie de l'économie canadienne comparativement à l'économie américaine est due à plusieurs raisons dont notre dépendance économique et historique de l'Angleterre au lieu de s'inspirer du dynamisme américain. Nous prétendons que les pays d'Europe ne pourront, que dans un avenir lointain, rivaliser avec le système américain à cause de leurs méthodes, installations et mécanismes sociaux désuets. Par conséquent, ils se doivent de s'unir et trouver les moyens de conserver leurs compétences.

Un autre sujet intéressant est l'influence de compagnies bénéficiant de l'exclusivité du marché de consommation canadien telles brasserie, marchands de tabac, téléphone, etc sur l'économie québécoise et la part du revenu qu'elle en retire.

Une compagnie nationalisée, l'Hydro-Québec, constitue un levier économique puissant si proprement utilisé. On apprenait dernièrement que cette organisation refusait le défi de construire un autre complexe hydro-électrique quoique bénéficiant de l'expérience, l'équipement et le personnel spécialisé nécessaires! Quelles forces de pression ou raisons pourraient motiver une telle attitude? Certains maintiennent généralement que de nombreux contracteurs indépendants contribuent largement à la caisse électorale des partis et surtout de celui au pouvoir. D'autres croient que le personne de cette compagnie, jouissant de sécurité d'emploi, ne voit d'aucune nécessité les efforts additionnels pour conduire un projet d'une telle envergure à bonne fin. D'ailleurs, leur performance au cours des derniers mois ne leur inspire peut-être pas tellement confiance!

Devrions-nous être surpris de l'établissement de la firme français "Michelin" dans un secteur anglophone du pays? Non! Nos amis, les français, en se servant du Québec comme tremplin n'alunissent pas mais mettent pieds en sol nord-américain pour une seconde fois avec deux siècles de retard, malheureusement. Ils peuvent, semble-t-il, enrichir notre culture canadienne française et sauront très probablement réserver leurs investissements pour les secteurs du pays où la culture française ne représente aucune valeur d'échange (bargaining power). Cependant, nous aurions tort de nous surprendre de l'application de telles méthodes, typiquement occidentales.

En définitive, nous, Canadien français, nous nous sommes créés un modèle trop simplifié et une image très esquissée et démodée de notre rôle dans différents domaines.

III- Liberté relative

Professant dans une compagnie administrée par des canadiens anglais, un québécois ne peut mentionner qu'il préfère s'exprimer dans sa langue maternelle et la promouvoir sans prévoir des représailles par des personne ou intérêts interposés.

La récente attitude de la ville de Montréal en dit long sur la liberté d'expression des groupes et par conséquent des individus, les groupes étant généralement formés d'individus... On nous a dit que cette mesure était inspirée par le souci de maintenir l'ordre établi. A notre humble avis, les autorités locales se doivent de représenter et de seconder les désirs de leurs électeurs en votant des lois et adoptant des mesures visant à solutionner à la base les problèmes soulevés. Nous soutenons que ces méthodes draconiennes sont beaucoup plus dangereuses pour la population que la manifestation populaire. Une telle attitude de la part des autorités indique un manque d'imagination à trouver des solutions et de flexibilité. Ces remarques s'adressent ou peuvent s'appliquer à tout gouvernement.

Toute personne occupant une position de moindre importance se voit surveillée afin de déceler toute affinité aux associations québécoises à caractère nationaliste ce qui nous semble contraire aux plus élémentaires droits et principes de survivance nationale. Quelqu'un peut donc conclure que les taxes versées par les citoyens accordent et permettent à certaines personnes de les empêcher de se prévaloir de leurs droits les plus fondamentaux.

IV- Son évolution

Nous osons espérer qu'au niveau de nos gouvernement, nos représentants sauront trouver les solutions qui permettront le plein développement des Québécois dans tous les domaines.

Une plus grande objectivité pour l'étude et l'analyse de notre condition actuelle ainsi que des méthodes et solutions disponibles sont fortement recommandables. Un choix judicieux des solutions est d'importance capitale pour la survivance et l'épanouissement de notre nation.

Il est vital que les efforts de notre peuple soient dirigés à la revalorisation de notre société. Seuls des administrateurs compétents et convaincus de l'importance de leur rôle pourront exploiter les situations, découvrir les potentiels en tout domaine et encourager l'initiative des éléments les plus dynamiques.

L'assainissement du milieu politique sera le résultat d'une population mieux renseignée sur les aspects économiques, technologiques, sociologiques, politiques et par conséquent, en meilleure position de juger de la compétence et du sérieux de leurs représentants au niveau des différents gouvernements.

Pour tout peuple, nous souhaitons la reconnaissance des droits d'association et de libre-échange avec différents pays afin de sauvegarder son indépendance au plus haut degré possible.

Nous espérons que nos enfants n'auront pas à travailler dans un milieu à majorité anglophone où ils doivent se dérober à leurs devoirs de citoyens de canadien français pour s'assimiler dans un milieu anglophone afin de bénéficier des éléments vitaux nécessaires à la survivance, au confort matériel et à l'épanouissement de notre personnalité de Québécois.

Ces espoirs que nous nourrissons semblent être directement en conflit avec une thèse souvent soutenue dans notre milieu de travail voulant que les canadiens français ne représenterons qu'un infime pourcentage de la population dans dix ans.

C- CONCLUSION

Ces remarques quoique d'ordre général ne décrivent que d'une façon superficielle et fragmentaire le contexte actuel dans lequel évolue le Canadien français travaillant dans une entreprise américaine localisée à Montréal.

Nous espérons que des recherches seront poursuivies sur les aspects économiques, sociologiques, politiques et technologiques de notre société québécoise.

AUTRES REMARQUES FORMULÉES À CE MOMENT MAIS NON-CIRCULÉES

Comment ne pas contester notre société actuelle lorsque l'on a moins de quarante ans et, à plus forte raison, moins de trente ans et que l'on examine "froidement" et rationnellement les caractères fondamentaux de notre système social en s'exprimant simplement et s'inspirant d'exemples banals.

La recherche de nos origines constitue un des mobiles sociaux importants. Les différentes théories énoncées par divers groupes sociaux, leurs répercussions sur les pratiques religieuses (la religion) différant profondément et, d'autre part, ces théories étant trop souvent enseignées d'une façon dogmatique amènent les jeunes à ne plus croire qu'en la charité, l'amour du prochain au sens général, la reconnaissance et l'acceptation de notre ignorance tout simplement.

Il nous semble difficile d'admettre qu'un seul homme sur terre puisse puiser à la source de vérité et qu'il soit très fréquemment italien (pape) sans reconnaître la possibilité que ce choix puisse être influencé par la forte représentation italienne au Vatican. Il n'est pas surprenant que Henry VIII en est décidé autrement.

Personnellement, j'apprécie le confort matériel mais réalise aussi le coût de ce dernier en termes d'acceptation, conformité et adhérence au régime actuel sous toutes ses formes.

Le 19 janvier 1970

Monsieur René Lévesque Parti Québécois Montréal

Monsieur,

Je me permets de vous faire parvenir ces quelques remarques concernant mon milieu de travail et sociologique à titre de témoignage.

Je suis ingénieur de profession ayant poursuivi des études postuniversitaires au Royaume-Uni.

Sincèrement vôtre,

P.S. J'apprécierais conserver l'anonymat

L'INGÉNIEUR CANADIEN FRANÇAIS À LA NORTHERN VIS À VIS DU "FRANÇAIS-LANGUE-DE-TRAVAIL

Des efforts sont présentement tentés au département C261, Système d'Administration de Projet (Project Management System) pour faire une réalité du moto "français-langue-de-travail".

Le département C261 contribue à la planification et au contrôle de projets tels que SP-1, SF-1, ... ainsi que d'autres projets exécutés à l'extérieur de la division de commutation ("Switching").

Il y a quelques mois, l'un d'entre nous produisit et distribua la copie française de son rapport mensuel sur l'état d'avancement du projet avec consentement tacite du chef du département. La copie française fut donc expédiée aux participants d'expression française du projet concerné, et la copie anglaise aux participants d'expression anglaise.

Pourquoi un tel geste, à notre connaissance sans précédent dans la compagnie?

Il y a un an environ on a assisté à des déclarations et des approbations de principe au niveau du gouvernement provincial et des dirigeants d'entreprises. Tout ce remue ménage dans les hautes sphères de la direction de nos destinés a résulté en actions assez limitées et plutôt symboliques ; nomination d'animateur culturel français d'origine non québécoise (c'est-à-dire très difficile pour le dit personnage de saisir l'essence du problème), version bilingue d'une multitude de documents certes, mais de document de nature paraopérationnelle, etc.

On veut bien reconnaître en ces gestes une démarche positive vers la francisation. Mais à ce point-ci de nos réflexions, nous nous demandons qui en définitive fera d'une "langue de culture" une langue d'opération et de travail? Qui sinon ceux-là même qui opèrent et travaillent pour cette compagnie ! Qui donc sinon nous-mêmes ? qui donc sinon nous tous qui parlons français !

De là le geste posé toute restreinte que soit sa portée; L'injection de la copie française d'un rapport officiel dans le complexe opérationnel de la compagnie.

Le geste provoqua des réactions qui dans l'ensemble caractérisent bien les groupes et intérêts en cause.

Du côté français, on enregistra d'abord un mouvement de surprise; nos confrères réalisèrent la possibilité d'opérer en français dans un environnement technologique et administratif essentiellement développé dans le contexte anglo-saxon nord américain. Ce qui jusqu'alors n'était perçu que comme un rêve coloré prenait l'allure d'une conquête possible.

On nous inonde de toute part, de textes techniques français, de lexiques anglais français, on déterra le document officiel de la compagnie, etc. dont nous ignorions l'existence jusqu'alors. Des suggestions sur la traduction de tel ou tel terme, etc. Bref une multitude de petits gestes posés par des gens qui prennent soudainement conscience de la possibilité et de la nécessité de s'affirmer comme membre de la société canadienne française mais retenu encore par cette peur singulière de s'emparer de ce qui leur appartient de droit. La leçon à tirer de ce type de réaction: le geste posé a suscité chez ceux-là des sentiments profonds d'appartenance.

Un autre son de cloche de la partie française devait se faire entendre, celui-là négatif mais très significatif tout de même; à un niveau plus élevé de la hiérarchie, une personne nous fit savoir que l'on ne considérerait la copie française que si l'on y était obligé. A ce niveau même sil'on est canadien français on préfère opérer en anglais exclusivement.

Du coté anglais les réaction furent beaucoup plus prosaïques: on insista surtout sur les répercussions des points de vue coûts et temps si un tel geste devait se généraliser au niveau du département d'abord puis de la compagnie ensuite.

En somme une vulgaire question de "piastre".

Et bien qu'on le sache et qu'on se le dise: le fait français au Québec et au Canada existe depuis longtemps est là non seulement pour rester mais pour se développer; le mouvement est irréversible en soi. Dans les années 60, ce mouvement social s'est conjugué à la vague universelle de remise en question de nos systèmes de valeurs. Ce phénomène le rend doublement indestructible. Il ne servira à rien de nous éblouir par une étude montrant la non rentabilité du fait français dans le domaine industriel. On oubliera entre autre dans une telle étude l'efficacité accrue des employés francophones travaillant dans leur langue maternelle.

Qui sommes nous: commis, ingénieurs, techniciens, scientifiques, dessinateurs. "La science est universelle, mais les scientifiques ont des racines". La science dans son sens le plus précis est universelle et humaine, elle n'est pas de culture française. Les hommes d'ici, les travailleurs de ce pays sont de culture française. Ils veulent participer, contribuer, partager mais en restant humains c'est-à-dire ici et maintenant québécois d'expression française.

O. Talbot St-Catherine

J.G. G

" R. B "

Présenté également en anglais dans le journal des Ingénieurs de la Northern Electric (AINE) COMMENTAIRES EFFECTUÉS SUITE À MON DÉPART DE NORTHERN ELECTRIC EN MAI 1971

J'ai laissé Northern Electric après un an et deux mois de service.

UNE DES PRINCIPALES RAISONS DE MON DÉPART

A titre de canadien d'expression française, je me suis affirmé en préparant des rapports sur l'état d'avancement de projets dans les deux langues officiels du pays. Cependant, je fus dans l'obligation de discontinuer cette pratique sous l'ordre de mon chef de département. Par conséquent, une des principales raisons m'ayant conduit à quitter Northern Electric fut l'impossibilité de m'affirmer comme canadien d'expression française. Toutefois, tout au cours de ce processus, j'ai renseigné l'administration de mes activités ainsi que celles de deux confères.

Il me fut difficile d'envisager un futur prometteur à la compagnie en tant que canadien d'expression française qui espère un jour faire respecter son caractère culturel francophone et se refuse à une assimilation progressive mais certaine.

J'ai été accusé par le groupe d'administrateurs nommés et payés par la compagnie comme animateurs culturels et responsables de l'enseignement aux adultes, de m'attirer une publicité tapageuse et d'employer des méthodes radicales dans l'application du français comme langue de travail. Il semblerait que ces personnages ayant évolué dans un milieu de travail anglophone durant plusieurs années, se satisfassent très facilement des moindres concessions faites par la compagnie et s'imaginent mal un milieu de travail francophone. Ils seraient sûrement mal considérés ayant accepté d'une façon tacite d'usage de l'anglais comme langue de travail jusqu'à maintenant.

QUELQUES REMARQUES CONCERNANT L'ADMINISTRATION

Très peu de gérants de service administrent le leur d'une façon pragmatique en se fixant de objectifs réalistes, en révisant les progrès accomplis et en décidant des palliatifs à apporter. Généralement, ils se contentent de constater les délais encours relatifs aux différentes phases d'un projet et créent d'autres comités. Trop souvent, les membres de ces comités se délèguent alternativement les tâches conduisant à la solution véritable de différents problèmes.

Heureusement que les résultats les moindrement intéressants obtenus par la compagnie sont publiés et que l'état d'avancement de différents projets est considéré comme confidentiel ou que la distribution ou la publication de ces rapports est jugée préjudiciable aux intérêts de la compagnie, autrement l'image de la compagnie projetée à l'extérieur ne serait pas très impressionnante. Personnellement, je crois que tout citoyen honnête a le devoir de dévoiler de telles opérations, sachant que ces compagnies sont financées par les deniers publics.

De nombreux systèmes de commutation furent développés par NE depuis que la compagnie discontinua la reproduction des dessins de Western Electric, mais très peu de ces systèmes semblent fonctionner efficacement.

A titre d'exemple, considérons le système SF-1. Un imposant nombre de modifications de type A considérées comme indispensables au bon fonctionnement du système soit quatre-vingt environ furent et devront être effectuées au cours d'une période d'un an, si l'on considère que des dizaines de centrales sont installées dans plusieurs pays.

Un élément des plus importants de ce système a occasionné plusieurs troubles opérationnels; c'est-à-dire le commutateur minibarre. Des modifications sommaires furent apportées à ce commutateur sans toutefois l'améliorer considérablement. Malheureusement, ce même commutateur sera aussi utilisé pour les systèmes couramment en production et en voie de développement tel SP-1 à deux et à quatre fils.

D'autre part, les systèmes de commutation SP-1 à deux et à quatre fils, respectivement au stage de production et de développement auront tenir occupé le personnel de ces services mais il est hasardeux de développer deux systèmes similaires sans avoir établi la rentabilité et l'efficacité du premier. D'ailleurs, le taux de développement et de production du deuxième système ne semble pas être supérieur à celui du premier tel que l'on pourrait s'y attendre. C'est donc dire que de nombreuses erreurs seront répétées avec le deuxième système, l'intervalle séparant la production de ces deux systèmes étant très faible ou court.

Que dire des progrès accomplis par le développement et la fabrication des circuits condensés (circuits packs) faits à partir des circuits intégrés! Là encore, de nombreuses modifications aux circuits condensés sont constamment apportées même au cours de la fabrication des centrales dites commerciales.

Par contre, il est très difficile sinon impossible pour la compagnie de connaître rapidement au moment présent, si tel ou tel changement a été apporté à une centrale ou non. On vous le dira seulement si on aurait dû le faire.

Le rôle joué par les gérants de projet en est un essentiellement de coordonnateur. L'élément de planification et de contrôle des coûts est exclu de leurs juridictions. Certains gérants de projets décrivent leurs tâches comme étant celle d'assigner à une autre personne la solution des problèmes qui leurs sont présentés. Ma courte expérience m'a démontré que la façon dont les coûts sont contrôlés est totalement arbitraire et incohérente.

Souvent le gérant de projets exploitera un conflit inter-divisionnaire et les multiplications des tâches qui en résultent pour accroître son influence sur les diverses organisations en cause sans trancher le litige en prenant la décision appropriée.

Je n'ai pu déceler que quelques applications marginales des méthodes conventionnelles et modernes de génie industriel. Peut-être parce que les aînés se protègent en accusant les jeunes gradués de dévier de la présente méthode de travail et par conséquent de ne pas suivre les procédures existantes de la compagnie.

S'ajoutant aux difficultés d'ordre technique, les conflits d'intérêts personnes constituent un obstacle majeur à la rentabilité de la compagnie. Chaque administrateur vante les procédés qu'il peut appliquer trop souvent, indépendamment des procédés mieux adaptés et plus scientifiques.

La moyenne d'âge des employés et spécialement des administrateurs est élevée par conséquent les nouveaux employés sont congédiés au cours des périodes difficiles de la compagnie.

Il fait plaisir, à l'occasion, de travailler avec de jeunes administrateurs dynamiques. On m'a dit que je ne pourrais être promu sans un minimum de huit années d'expérience incluant mon expérience antérieure acquise ailleurs.

Les communications entre francophones majoritaires au niveau administratifs inférieur, localisé au Québec, et les anglophones majoritaires au niveau supérieur semblent pénibles et constituent une des raisons contribuant à la faible productivité de certaines usines. Ici, la relation des deux groupes ethniques en est une de serviteurs à dictateurs lorsqu'il s'agit de facteurs importants tels les facteurs économiques. Un problème similaire existe dans les échanges entre les diversifies usines où les administrateurs refusent de dialoguer, ou ne sont pas invités à participer à la prise de décisions. Toronto détient de plus en plus de contrôle de la production des principaux composants des systèmes tandis qu'Ottawa, Recherches Bell Northern détient celui de la recherche alors que les usines et les entrepôts situés à Montréal sont des constituantes de deuxième ordre.

Le nombre considérable d'immigrants constitue un indice du haut degré d'intégration des immigrants au milieu anglophone et de l'accueil qu'ils y reçoivent. Evidemment, une immigration importante suppose, jusqu'à un certain point, une main-d'oeuvre à coût modique. Malheureusement, cet état de chose ne tend pas à renforcer l'influence du groupe francophone au sein de la compagnie. Si les canadiens français contrôlaient l'immigration, comme ça semble de plus en plus évident, eut-être seraient-ils plus accueillants à l'égard des immigrants, réalisant que le contrôle des destinées du pays est en leur pouvoir et qu'ils peuvent être secondés par une population plus importante composée de divers groupes ethniques.

Maintenant, quelques mots concernant le genre de travail exécuté et assigné aux ingénieurs de la région de Montréal tout spécialement. Peu de travaux effectués par les ingénieurs se rapportent de près à la recherche mais plutôt à l'adaptation de systèmes de commutation en voie de développement, de fabrication et d'installation.

En ce qui concerne l'Association des Ingénieurs de NE, sans être pessimiste, j'exprime certaines réserves tant pour les chances de cette association de devenir un outil de négociation valable entre employés et employeur dans le contexte actuel que pour celles de la Fédération de Associations de Génie, la plus considérable à caractère anglophone au Québec et jusqu'à un certain degré bilingue.

Compte tenu de cet état de chose, il n'est pas surprenant que le bureau de direction ait récemment fait appel à un administrateur américain pour améliorer la position financière de la compagne, à titre de président.

En terminant, j'ajouterai que j'ai apprécié plusieurs aspects des conditions et méthodes de travail à la compagnie ainsi que mes activités en tant que membre de l'exécutif de l'AINE

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