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Voici quelques extraits d'un manuscrit que j'aimerais publier. Ledit manuscrit est rédigé en français et pourrait être publié dans d'autres langues. La table des matières a été fournie à la première page internet. Si vous appréciez cet écrit, vous pouvez encourager l'auteur en lui manifestant financièrement votre appui à l'adresse suivante:

Here are extracts of a manuscript that I would like to publish. The said manuscript is written in french and could be translated in other languages. Please refer to page internet one for the table of contents. If you appreciate this text, you could encourage the author in showing your financial support at the following address:

Aquí son presentados extractos de un manuscrito que quiero publicar. Por favor referirse a la página internet uno para el índice. Si usted aprecia este texto, un financiero apoyo será bienvenido.

Odilon Talbot, 861, rue Jean-Collet, Boucherville, Québec, J4B 3J1

XI- LA PROFESSION PROPREMENT DITE

Jacques avait publié quelques articles à caractère professionnel tel celui traitant de la gestion de projets en milieu scolaire dans une revue spécialisée en enseignement professionnel, un autre relatif à l`ingénierie et à la formation administrative ainsi qu`un second article intitulé "L`ingénieur a le devoir de participer à l`éclairage des choix de société" dans la revue à l`adresse des ingénieurs. Dans ce dernier article, il référait aux valeurs fondamentales de l`Ordre soit la responsabilité, le compétence, l`éthique et l`implication sociale.

i) L`administrateur élu

Afin de se rapprocher des membres de sa profession d`ingénieur, il participa à une assemblée générale annuelle de la section régionale locale et il fut élu au conseil d`administration à titre de secrétaire. La qualité et la diversité de ses actions bénévoles au niveau régional lui valurent d`être élu au Bureau québécois de l`Ordre à titre de représentant montréalais. Dans cet Ordre, il s`impliqua au sein de commissions et de comités. Il fit valoir plusieurs idées: la "bisexualisation" du nom de l`Ordre, l`insatisfaction face à la diffusion d`un périodique unilingue anglais aux membres, les critères d`acceptation des dépenses des administrateurs, la familiarisation progressive avec le code Morin et l`utilisation accrue des procédures d`assemblées délibérantes par les diverses instances, la reconnaissance internationale du titre d`ingénieur québécois, la présentation de tous les membres du Bureau dans l`annonce annuelle dans les journaux, ...

Toutefois, il semblait être en milieu adverse; les dirigeants lui confièrent aucune tâche sauf celles qu`il se fit confiées directement par le Bureau, par l`ensemble des administrateurs. Suite à une première réunion, le responsable de la Commission à laquelle Jacques appartenait le réprimanda pour avoir débattu au Bureau de sujets discutés en Commission et il s`abstint de faire rapport. Heureusement que Jacques avait été élu directement par les membres. Si le président était élu directement par les membres, il y aurait moins de "grenouillage", de tractations au Bureau et peut-être aussi au siège social surtout si les postes de président et de directeur général étaient fondus en un seul. Toutefois, un malheureux choix pourrait s`avérer doublement pénible. Au niveau régional, il avait évolué dans un climat de confiance et ses nombreuses et diverses compétences et expériences étaient mises à contribution. Au Bureau, c`était le contraire! On lui refusait toute responsabilité et tout crédit pour ses actions et ses propositions. Ces dernières devaient la plupart du temps être refusées ou reportées aux calendes grecques au niveau d`une commission au lieu d`être éventuellement soumises au Bureau car Jacques considérait avoir été élu au Bureau et non à une simple commission où toutes ses idées avortaient généralement. Jacques ayant soumis quelques propositions soit au Président, soit au Comité administratif, croyait que ses propositions seraient ajoutées à l`ordre du jour d`une commission ou du Bureau préférablement et que la documentation afférente serait incluse au cahier de travail de la Commission ou du Bureau mais tel ne fut pas le cas. Un tel processus serait de nature à encourager les administrateurs à s`impliquer plus libéralement dans la gestion de leur corporation. Un dossier devait être confié à chaque administrateur et les nombreuses tâches de représentation de l`Ordre requéraient beaucoup de la part des cinq membres du Comité administratif et surtout du Président. Des responsabilités auraient pu avantageusement être délégués aux nombreux autres élus. Les organisations régionales bénéficieraient, expérience à l`appui, d`un encadrement plus élaboré. Il s`inquiétait du grand nombre d`employés du siège social qui avaient quitté l`Ordre ces dernières années. Compte tenu de son profil de carrière, il pensait que ses confrères manquaient d`expériences diversifiées, de connaissances et quelques fois de maturité dans l`exercice de ces fonctions d`administrateurs. Le principal dirigeant de l`Ordre provenait d`une grande entreprise de services où il était bien vu de s`impliquer socialement et professionnellement et un copain avait dit à Jacques qu`il n`avait pas été promu souvent en raison de son ancienne implication dans l`association professionnelle des ingénieurs, tout comme Jacques. Néanmoins, ce dernier fit confiance au temps, à ses confrères et à ses habilités. Il avait souligné à ses confrères qu`il était "actuellement" disponible pour assumer les tâches qu`ils voudraient bien lui confier. Il mentionnait que généralement, il étudiait une organisation, son fonctionnement en y jouant un rôle dans le conseil d`administration et qu`il y demeurait peu longtemps surtout si ses responsabilités n`étaient pas accrues. Pour sa part, il considérait objectivement un mandat de trois ans comme un long mandat.

Il avait soumis bon nombre de ces commentaires en répondant à un sondage interne effectué par l`Ordre auprès de sept mille membres. Une initiative louable du sondeur permit aux dirigeants de consulter les commentaires des membres sondés car ces commentaires avaient été colligés. Il s`expliquait mal que les réponses des sans-emplois avait-il compris, étaient exclus de l`analyse des résultats. Il croyait qu`il en était de même lors de l`enquête salariale. Jacques aurait aimer que les données pertinentes aux sans-emplois soient compilées, analysées et distribuées aux administrateurs. Pour toutes ces raisons, Jacques avait présenté sa candidature à la présidence sinon au comité administratif malgré que ce geste paraissait présomptueux à prime abord et non conventionnel car il était d`habitude d`apprendre les us et les coutumes du Bureau afin et avant de les perpétuer. Il avait soumis par télécopieur son programme électoral aux administrateurs en insistant sur des orientations québécoises, une ouverture sur le monde, une délégation des tâches, l`utilisation du code Morin, une formation et une expérience administratives, ... Nonobstant ces quelques observations, Jacques croyait que sa corporation professionnelle n`était probablement pas moins bien administrée que d`autres de part les informations publiées dans les médias. N`eut été qu`il aurait dû démissionner comme administrateur élu au Bureau, Jacques aurait peut-être postuler le poste de directeur général après consultations. L`ancien dirigeant avait obtenu le poste immédiatement après avoir laisser son poste d`administrateur en l`absence de concours et ce geste lui fut reprocher à l`assemblée générale par un ancien titulaire de ce poste. A titre d`administrateur délégué pour représenter le Bureau, il avait suggéré qu`un discours-type, un canevas soit préparé pour les quinze assemblées annuelles prévues dans les régionales afin de normaliser le contenu de ces présentations et de faciliter le travail des administrateurs. Il dut rédiger son propre discours en l`absence d`appui du siège social. Son fils lui fit remarquer que cet état de faits était à son avantage compte tenu qu`il pouvait facilement le faire. Finalement, le discours-type lui parvint juste avant l`assemblée et il présenta son propre discours qui cadrait mieux aux activités et aux valeurs locales.

Jacques présenta une brève conférence à une assemblée annuelle à titre de représentant du Bureau. Au début, il était nerveux et il prit de l`assurance au cours de la conférence. Un copain lui dit qu`il avait parler un peu rapidement ce que Jacques avait essayer d`éviter en réduisant son débit et récitant son discours d`une façon décontractée. De plus, ce copain avait observé que Jacques n`utilisait pas son langage usuel. Jacques s`était voulu près des ingénieurs cependant son niveau de langage devait respecter ou s`apparenter au niveau du langage officiel, écrit. La présidente lui dit que le texte qu`il avait rédigé avait été élégamment et harmonieusement présenté. Le président d`un association similaire présent manifesta son appréciation très favorable à ce petit discours et il aurait préféré Jacques au conférencier déjà délégué pour son assemblée annuelle mais Jacques ne souscrivit pas à cette avance. Chaque année, il s`efforçait de parler en public et les occasions n`étaient pas nombreuses. Il savait que pour être plus à l`aise, naturel, il lui fallait récidiver souvent, parler souvent en public! Pouvoir présenter ses opinions en public représentait un atout important pour Jacques qui ne manquait pas d`originalité et de ressources en ce domaine. De plus, il croyait bénéficier d`une certaine maîtrise de la langue et d`une tonalité vocale efficace. Sa voix était prenante, elle portait et, en cette occasion, pour créer un climat plus détendu il s`était placé en retrait, à quelques pouces du microphone afin d`atténuer, de réduire la portée de sa voix pour ce petit discours à caractère officiel et d`un certaine durée. En signe d`appréciation, Jacques reçut un excellent digestif afin de compléter un bar relativement bien garni à cet égard tel que son ancien président régional avait eu le loisir d`observer au cours d`une visite à son domicile.

Jacques percevait l`atteinte de quorum lors d`assemblée annuelle des régionales comme problématique malgré le fait que rarement les membres présents d`en demandait la vérification. Ces associations étaient déjà chapeautées par l`Ordre. A l`assemblée annuelle de l`Ordre, une centaine de membres généralement assistaient, soit environ le tiers de un pour-cent des membres. A la régionale Plein-Sud, plus de cinquante ingénieures et ingénieurs avaient participé à cette activité, soit environ 1, 2 pour-cent et à la régionale Richelieu, ils furent environ une dizaine représentant plus de cinq pour-cent des membres inscrits au tableau de l`Ordre. Ainsi, les deux régionales n`avaient pas atteint leurs quorums respectifs de soixante et de quinze membres d`après les status malgré un taux de participation largement supérieur à celui de l`Ordre comme tel. Jacques suggérait que le nombre de membres assistant aux assemblées annuelles soient inscrit et que ces assemblées soient reconnues légalement, entre autres, afin d`encourager ces bénévoles actifs et aussi pour améliorer l`image de ce palier auprès des membres. La procédure habituelle était de faire adopter les résolutions de l`assemblée annuelle à la prochaine activité regroupant un nombre de membres excédant les exigences du quorum. Pourquoi jouer le jeu de l`autruche? Une de ces régionales avait tenu des élections en raison du grand nombre de bénévoles postulant les postes disponibles au Conseil administratif, signe évident de vitalité. La décision de placer en tutelle une régionale devait être prise et basée sur plusieurs facteurs dont le taux de participation aux nombreuses autres activités offertes tout au cours de l`année ainsi que la détermination des membres d`une région. Voulaient-ils se regrouper différemment? Les procédures de création de régionales avaient été respectées et des remises en cause étaient toujours possibles. En assumant une représentation de l`Ordre auprès des régionales, en s`identifiant au vécu des régionales et en essayant de suggérer des changements, des améliorations au système actuel quelques fois décrié, il constata suite à la lecture du procès-verbal de la dernière assemblée annuelle de l`Ordre que le quorum était de cinquante et qu`au manuel préparé à l`intention des régionales le quorum exigé était de soixante. Il ne pouvait s`expliquer cette différence. Le quorum régional aurait pu être inférieur à celui de l`Ordre avec ses 33 0000 membres et il suggéra la révision du quorum.

Ayant l`opportunité de présenter quelqu`un à un poste de responsabilités, il se vit pressé par un professionnel intégré au système fédéralisme et une autre professionnelle moins expérimentée et sensible à la défense de la langue française. Sa préférence allait à cette dernière néanmoins question de disponibilité, le premier obtint l`autorisation de son organisation public à caractère fédéraliste. Dans le secteur privé où oeuvrait la potentielle candidate l`obtention d`une telle autorisation était problématique et, de plus, cette dernière jouait bénévolement à ce moment un rôle important de soutien dans cette même organisation et à un niveau hiérarchique moins élevé. En principe, les nominations au Bureau l`étaient pour de potentiel président de l`Ordre, des ministrables enfin le plus possible ce qui selon Jacques les avantageaient lors des élections.

Trop souvent au Québec, les mesures prises n`étaient que l`imitation, l`adaptation des décisions prises, des mesures adoptées aux Etats-Unis et au Canada anglais. Notre société québécoise était prise dans un étau nord-américain et bientôt américain (incluant le sud). Les dirigeants québécois hésitaient beaucoup avant de s`engager dans de nouvelles voies. Le simple fait d`ajouter le mot ingénieure au nom de l`Ordre des ingénieurs du Québec en était un mince exemple. Le terme "engineer" en anglais incluait le masculin et le féminin. Par conséquent, au Québec, il nous fallait les deux mots ingénieur et ingénieure pour traduire notre culture québécoise en la matière même si en France le terme masculin, ingénieur, incluait le féminin selon plusieurs intervenants. Dans un autre domaine, les libéraux au pouvoir à Québec réajustaient, alignaient les dépenses en éducation et municipales sur celles de l`Ontario, l`Ontario étant le gabarit officiel de nos dirigeants.

Une autre problématique qui attira son attention lors de débats à une commission de l`Ordre fut le taux élevé d`abandon des jeunes au secondaire. De plus, la décision d`une carrière en génie se prenait à ce stade de la formation, croyait Jacques. Si un étudiant était faible en sciences et en mathématiques pour diverses raisons, il ne choisirait pas le génie. De plus, sans diplôme secondaire, les possibilités d`emploi étaient très réduites surtout en ces années. Il se demandait si le ministère de l`Education du Québec ne devait pas favoriser leur promotion en cette période de développement personnel majeure et quelques fois perturbée temporairement. Certains pourraient performer plus sérieusement lorsque plus matures, plus conscients de cette exigence sociale. De similaires remarques furent reprises par le Conseil canadien des ingénieurs dans la revue unilingue anglaise, Engineering Digest. A sa " mesure", Jacques avait parfois l`impression de contribuer au développement de ses confrères du Bureau.

Jacques fut indisposé par une plainte relative à l`appui d`un conseil d`administration régionale à sa candidature comme administrateur à l`Ordre des ingénieurs. Par ignorance ou par mesquinerie (faux principes), on décria cet appui au lieu de le considérer comme un geste positif et normal de la part d`administrateurs, de directeurs régionaux. Il fut reconnu par les autorités que Jacques n`avait enfreint aucun règlement. Par contre, un administrateur allant en élection eut droit à la page couverture du périodique et de plus à titre de président, il se classa seulement deuxième aux élections. Jacques réalisait qu`il était difficile de tout réglementer et que le bénévolat devait se vivre dans un atmosphère créatif, positif où les participants bénévoles se développaient, se réalisaient en accomplissant des activités qu`ils considéraient bénéfiques pour la société, leur entourage, leur profession. On lui apprit que quatre des anciens présidents de l`Ordre avaient perdu leur emploi alors qu`ils exerçaient cette fonction; celle-ci assumée bénévolement en particulier étaient des plus exigeantes requérant des jours complets d`absence de son travail. D`ailleurs, une ingénieure avait déjà été rémunérée par son employeur lui permettant d`occuper ce poste à plein temps. En ce milieu, il constata à nouveau que les québécois fédéralistes et nationalistes québécois neutralisaient, jusqu`à un certain point, leurs énergies facilitant les promotions d`allophones, d`immigrants généralement fédéralistes et, ici, au comité administratif, l`on retrouvait seulement un déplumé en génie d`une université québécoise sur quatre. Il n`était pas surprenant qu`on devait surveiller le nombre d`administrateurs présents au Bureau afin de s`assurer du quorum. Bon nombre de nominations reflétaient les antécédents professionnels du principal dirigeant; ils étaient des gradués de la même université et souvent ils avaient occupé un emploi dans cette importante compagnie de services où ce dirigeant avait oeuvré. Il était plus facile de recruter quelqu`un de sa propre alma mater et de son ancien et principal employeur, croyait Jacques. Cependant, il aurait préféré qu`une plus vaste consultation soit menée afin d`assurer une meilleure représentation de l`ingénierie dans les milieux universitaires, industriels, gouvernementaux, etc. De plus, les nominations fréquentes effectuées à l`Ordre de personnels originant des milieux politiques fédéraux étaient orchestrées par la direction générale et les membres du comité exécutif. En tant qu`administrateur, il s`agissait simplement d`entériner ces choix, ces décisions; une opération de "rubber stamping" compte tenu du peu d`alternatives offertes. La composition du Bureau et les cadres devaient idéalement refléter l`image de la société québécoise et ses tendances. On alla même, jusqu`à choisir, pour représenter une corporation professionnelle québécoise un déplumé seulement d`une institution étrangère à sa connaissance et d`autres nominations de même acabit étaient à prévoir. Pourquoi pas un dirigeant principal sans formation administrative et bénéficiant d`une diplômation de troisième degré universitaire strictement dans un ou des domaines techniques?

A titre de secrétaire de la régionale, Jacques avait rédigé tôt le compte rendu de l`assemblée annuelle et sollicité sa révision à deux reprises au cours de l`année par les autres membres du comité administratif. Comme il le prévoyait, ce ne fut qu`à l`approche de l`assemblée annuelle suivante que l`on s`intéressa à ce document déjà prêt depuis plusieurs mois. Le compte rendu aurait pu être acheminé avec l`ordre du jour et accompagné de l`avis de convocation. Jacques pensait que l`on doutait du contenu du compte-rendu et qu`après avoir entendu l`enregistrement de l`assemblée annuelle, ils avaient décidé de le distribuer à l`assemblée annuelle auquel seulement quelques membres assistaient au lieu de le distribuer à des milliers de membres. Dans le compte-rendu, on soulignait l`accueil favorable du principal dirigeant de l`Ordre à l`élection du secrétaire de la régionale. Ainsi, des dirigeants régionaux ayant déjà subient les foudres, les reproches, les avertissements répétés du Président de l`Ordre relativement à leurs appuis à l`un des leurs lors d`une élection, ils étaient littéralement et pratiquement apeurés d`appuyer Jacques en publiant son compte-rendu préparé à titre d`ancien secrétaire de la régionale. Un membre du personnel du siège social avait même parlé de conflits d`intérêts! Tous ces détails étaient mise en relief par Jacques afin de souligner un exemple de climat désagréable, non constructif, à certains égards, que l`on retrouve occasionnellement en exerçant un bénévolat dans une organisation donnée à un moment donné. Heureusement que les bénévoles y acquéraient des connaissances et une certaine expérience. Jacques, ici, se voyait refuser les résultats, les fruits de son travail jusqu`à un certain point et les bénévoles voyaient leur dynamisme freiné par un manque de discernement des dirigeants. Ces derniers avaient accepter les reproches d`éléments statiques de l`organisation face à un action créatrice, pro-active des régionales. En donnant complètement raison aux auteurs de ces reproches, ils avaient dû subir, par surcroît, une plainte de l`un d`eux auprès du ministre concerné. Un candidat défait et déçu à une élection aurait pu se présenter aux élections suivantes et il ne le fit pas. Cet état de fait constituait une autre illustration que la réalité se rapproche de la fiction sinon la dépasse! Cette situation n`était pas exceptionnelle aux yeux de Jacques; Le niveau de connaissance du fonctionnement d`organismes et de jugement politiques des bénévoles conduisaient fréquemment à de telles conséquences. A quelques mesquineries près, les bénévoles étaient bien intentionnés cependant les conséquences des blâmes étaient de préférence, le plus souvent, assumés par les membres à la base de la pyramide du pouvoir, hiérarchique. Il était presque surhumain de se défendre contre les instances centrales d`un organisme.

Jacques avait publié un article dans les premières pages du Plan relativement aux choix de société et soumis un projet d`entrevue afférent à la gestion de projets, sa spécialité, qui était resté sur les tablettes de la nouvelle directrice des communications depuis son élection comme administrateur. Son vice-président avait commenté qu`il ne fallait pas publier les articles de Jacques parce qu`il s`agissait de lui et Jacques avait répliqué qu`il ne fallait pas ne pas les publier parce qu`il s`agissait de lui à l`amusement des autres membres de la Commission. Un lecteur du périodique se plaignit, d`ailleurs, d`un article complaisant relatif à un logiciel de gestion de projets.

Suite à une consultation personnelle auprès du contentieux de l`Office des professions du Québec, OPQ, relative à un appui régional à l`occasion de son élection au Bureau et préalable à une réunion mensuelle du Bureau, Jacques apprit qu`un candidat défait avait écrit au ministre en titre, fort de l`appui du Président de l`Ordre et du Bureau. Trois mois s`étaient déjà écoulés et personne du Bureau et du siège social ne l`avait porté à son attention. Quel climat épanouissant! Jacques avait déjà suggéré que la correspondance importante soit présentée aux administrateurs. Avant de suggérer l`ajout du mot ingénieure au le nom de l`Ordre, il avait aussi consulté l`OPQ et de plus l`Office de la langue française afin d`éviter des faux pas. En insistant, il obtint un exemplaire de la correspondance avec le Ministre en titre qui encourageait le plaignant à s`adresser à l`assemblée annuelle. Ce dernier ne se présenta pas à l`assemblée annuelle mettant ainsi fin à cette grossière histoire d`un mauvais perdant.

Fait inusité, cinq administrateurs, par hasard, étaient issus de la même promotion et représentaient deux disciplines différentes. Il était probable, croirait-on, qu`ayant vu le nom d`un confrère, Jacques, avait décidé de présenter sa candidature. Pourtant, ce n`était pas le cas car il avait été sollicité par l`administrateur sortant qui devint le principal dirigeant de l`Ordre. A l`occasion du vingt-cinquième anniversaire de sa promotion de Polytechnique, il suggéra le bref texte humoristique suivant pour publication dans la revue l`Ingénieur:

Une promotion de grand cru! Un des aspects de la promotion peut-être ainsi présenté: Un cru à saveur administrative si l`on en juge par le nombre de membres de cette promotion siégeant au Bureau de l`Ordre des ingénieurs du Québec. Un cru au bouquet aromatisé par un engagement au service de la profession. Un cru d`une robe aux couleurs de leur alma mater, école de génie des plus importantes.

Son rôle d`administrateur élu était revalorisant d`autant plus qu`il n`avait pas été d`abord nommé, il avait été élu alors que huit candidats briguaient les suffrages à seulement trois postes. Il avait bénéficié de l`appui de plus de deux mille confrères et il s`était classé deuxième au scrutin devançant quelqu`un qui venait d`être nommés au Bureau. Etant gradué de Polytechnique, la plus grande école de génie au Québec et au Canada, avantageusement connu dans plusieurs grandes entreprises, jouissant d`une certaine facilité d`expression ainsi que d`une image agréable, il avait réussi à se faire élire à ce poste. De plus, il aurait préféré être plus actif professionnellement proprement dit, pouvoir parler de contrats, d`engagements professionnels! Dans les circonstances, il essayait de profiter des avantages de cette situation!

Un soir, Jacques accompagnée de son épouse vit un confrère qu`il avait déjà côtoyé dans deux entreprises et ils discutèrent, autour d`un café, de sa situation personnelle et professionnelle. Son ami l`avait laissé et il recherchait une autre occupation comme il disait "il était en transit". Jacques comprit que même chez les professionnels le plein emploi, objectif sociétal important et souhaitable, représentait toujours un défi pour la profession comme telle. De plus, les professionnels "hors circuit ou système" souffraient d`isolement. Annoncer que l`on recherchait un nouveau défi à des confrères même susceptibles de pouvoir vous aider n`était pas une entreprise très valorisante même si nécessaire et le plus tôt possible suite à la mise en disponibilité. L`entreprise privée incluant le génie-conseil offrait fréquemment des emplois précaires et liés souvent directement aux activités, aux marchés de l`entreprise. Les corporations professionnelles devraient protéger le public et aussi promouvoir les intérêts des membres. Un volet de cette protection incluait la documentation quantitative et qualitative non seulement de la situation des membres dans l`ensemble et également de ceux en difficulté temporairement, par exemple. Documenter ces cas requérait beaucoup de courage en l`absence possible de solutions partielles ou encore adéquates. Jacques considérait que ce défi devait être relevé et prioritairement pour la relève professionnelle. Jouer à l`autruche ne pouvait que contribuer à la quiétude de nantis qui eux-mêmes fréquemment avaient joui d`appuis de confrères à un moment ou à un autre de leur carrière. Les professionnels changeaient à quelques reprises d`employeurs pour mieux se réaliser et le plus rapidement possible.

Jacques observait un haut dirigeant qui encourageait sinon initiait des querelles entre les confrères d`une université pour mieux promouvoir ses propres confrères. Présenté gentiment pour ne pas dire innocemment, ces mesures produisaient des résultats surprenants et elles s`avéraient efficaces. Souvent, en plaçant quelqu`un sur la défensive, vous le neutralisiez et vous permettiez à d`autres d`être promus. Ce dirigeant avait probablement appris ces méthodes auprès des anglophones. Pour permettre au nouveau directeur général de se familiariser avec le fonctionnement du Bureau, il y assista sans y participer, seulement à titre d`observateur, d`apprenti, semble-t-il, sans être rénuméré. De plus, il faisait la lecture des compte-rendus des réunions du Bureau, des commissions, des comités de la dernière année et il était former par l`ancien directeur général. Un membre de la direction générale lui disit qu`il se devait d`apprendre. Jacques aurait aimer qu`on fut aussi indulgent à son endroit. Ce personnage se devait d`être fédéraliste et préférablement libéral en sus d`être issu de la même université que celle du principal dirigeant sortant, choisi par un conseiller en recrutement, pensait-il. Les nouveaux gradués du Bureau du Premier ministre du Québec, à la Régie des installations olympiques, à Télé Métropole et ailleurs jouissaient probablement de traitements similaires attachés au cordon beylical libéral. Les conseillers en recrutement ou en placement, à son humble avis, prenaient largement en considération les affinités des candidats au parti exerçant le pouvoir politique.

Après un an au Bureau, ses confrères constataient que son énoncé politique présenté à titre de candidat à la présidence était sérieux, réalisable et souhaitable. Son vice-président avoua aux membres de sa Commission qu`il aurait dû voter pour lui aux élections s`étant déroulées à ce niveau. Jacques ne savait pas s`il se présenterait à nouveau à la présidence ou à une vice-présidence cependant de tels commentaires étaient de nature à le motiver en ce sens. On l`avertit qu`il s`agissait d`une tactique électorale visant à susciter son appui.

De plus, il dut dénoncer que la publicité même préliminaire de l`activité la plus importante de l`Ordre, l`assemblée annuelle, effectuée dans le périodique de la profession car elle apparaissait un milieu du périodique et non au début. Plusieurs membres n`avaient pas lu l`annonce suite à une première lecture de la revue tout comme Jacques. Cette activité n`en fut pas moins un succès complet. Le taux de participation tripla. Lors d`une réunion du comité d`orientation, conférence téléphonique le principal dirigeant était décrit comme se roulant par terre, mort de rire ce qui témoignait de son peu de confiance dans le programme établi. Ce dirigeant pourtant le plus expérimenté du groupe sinon de l`Ordre semblait dépassé par l`expertise de certains membres du comité et du service des Communications. Ce dirigeant avait prolongé sa vie active à l`Ordre suite à une première retraite et il devait recevoir de nombreux témoignages d`appréciation ainsi que la responsable des Communications. Le Forum, premier volet de la Journée de l`Ingénieur (re), fit objet de couverture de presse et attira quatre cent ingénieures et ingénieurs suite à près de cinq cent inscriptions. Le sujet du Forum avait toutefois été rétréci, s`avérait plus pointu et un peu moins près de la profession comme telle. On devait quand même admettre que les principaux dirigeants avaient leurs mots à dire et qu`ils devaient en contre partie assumer les conséquences de leur leadership, de leurs initiatives. L`assemblée annuelle fut des plus animées et les membres demandèrent que le président de l`OIQ soit élu par un vote auprès des membres à l`aide du courrier cependant même après un recomptage des votes, le débat fut poursuivi et finalement suite à ce débat, un autre vote fut tenu et infirma la position antérieure; le président serait élu l`an prochain par les administrateurs à nouveau. Les dirigeants de l`Ordre avaient paniqué devant l`éventualité d`une élection du président directement par les membres. Jacques avait voté pour une élection par les administrateurs toutefois après un vote positif de l`assemblée favorisant l`élection par les membres tel que stipulé également par la loi, il se rallia facilement à cette option. Il était important que les membres adoptent les modalités démocratiques de leur choix. Un confrère de sa promotion avait déjà soumis cette même proposition l`année précédante sans aucune objection, opposition. Même à l`Ordre, la conjoncture évoluait. L`influence des anciens présidents de l`Ordre était déterminante en de telles situations. Les dirigeants actuels apparaissaient souvent dépassés par les événements et ils s`appuyaient fortement sur l`expérience de ces derniers. Il aurait été souhaitable que les dirigeants en fonction réagissent à la lumière de données plus récentes tout en consultant leurs prédécesseurs lorsque possible. Jacques avait subi lui-même le poids de semblables décisions en d`autres circonstances. En tant que membre du comité d`orientation de l`organisation, Jacques avait insisté pour que l`assemblée soit dirigée par un modérateur familier avec les procédures d`assemblée délibérantes afin d`éviter toutes contestations à l`issu des débats. L`ancien Président intervint après la prise du vote recompté par des scrutateurs de la salle à la demande d`un membre de l`assemblée et relatif aux modalités d`élection. Le président de l`assemblée aurait dû le rappeler à l`ordre ou suggérer une reconsidération du vote avec l`appui des deux tiers de l`assemblée et une demande originant d`un membre défavorable à la proposition battue, défaite tel que Jacques se rappelait de ces procédures. L`ancien Président intervenait après avoir vu la proposition défaite car chaque année cette proposition passait telle une lettre à la poste, expression plus ou moins vraie. Le modérateur et le Président de l`Ordre essayaient de conduire et de contrôler l`assemblée. Un ancien Vice-président de la Chambre des communes avait été reconnu compétent pour assister le Président à titre de modérateur. Les procédures à la Chambre des communes étaient mieux définies que celles d`une assemblée générale d`une corporation où les procédures d`assemblées délibérantes étaient utilisées selon l`expérience des participants en cette matière. Il était difficile pour le Président ou le modérateur de rappeler cet ancien Président cité souvent en exemple et qui avait parrainé, semble-t-il, plusieurs administrateurs et bénévoles. Malheureusement, les membres furent pressés de laisser la salle en raison des modalités de réservation de celle-ci. Même à titre de simple administrateur, Jacques observait avec désarroi certaines mesures et actions entreprises et conduites par son Ordre.

Suite à la présentation d`un groupe à l`exécutif (slate), Jacques ne présenta pas sa candidature. Ici encore, le futur président dit à Jacques que le choix du président se décidait dans les urinoirs et Jacques ne manifesta aucun intérêt pour cette activité. Les administrateurs étaient nombreux et plusieurs siégeaient depuis quelques années constituant un noyau relativement stable. Plusieurs anciens vice-présidents étaient en attente de la présidence et, pourquoi pas, d`anciens présidents. Il eut quand même élections à presque tous les postes; quatre sur cinq et tous les membres de l`équipe furent élus. Le Président élu était un gradué d`une université ontarienne et, comme par hasard, également déplumé de l`alma mater de l`ancien et du nouveau directeur général. Deux de ses confrères de promotion, arrivés au Bureau avant lui, appuyaient ce fédéraliste, semblait-il ou ils croyaient que leur tour d`accéder au conseil administratif était arrivé après avoir attendu au moins l`année "réglementaire". La situation étant ce qu`elle était, Jacques dévoila son bulletin de vote à son confrère afin de l`assurer qu`il avait voté pour lui et fournit la liste des dossiers actifs de son ancienne commission à l`autre qui se présentait comme membre de la nouvelle équipe. Le nouveau président, son ancien président de commission n`avait su attirer aucun membre de son ancienne commission à sa suite et à l`exemple de Jacques, il oeuvrait à son compte. Les ingénieurs comme d`autres professionnels s`intéressaient à leurs situations financières. Un ancien président alla jusqu`à montrer quelques billets verts, dollars pour illustrer sa pensée en assemblée générale. Les ingénieurs participant peu à la vie politique, à la vie sociétale étaient d`autant plus près de leur travail et de la rénumération afférente. Conséquemment aux élections, la Rive-Sud avait perdu le directeur général par intérim, le président, le vice-président aux Affaires corporatives et elle avait gagné un nouvel administrateur. En n`accédant pas à la vice-présidence à sa deuxième année, Jacques compromettait presque irrémédiablement ses chances d`être président à la dernière année de son mandat. Il n`avait jamais envisagé un second mandat. Cette année encore, il avait choisit la commission des Affaires professionnelles. L`an dernier, il avait obtenu la commission du Développement et de la Planification. Il adoptait la solution de facilité; celle de laisser le conseil exécutif de décider quitte à en subir les conséquences au lieu de composer pragmatiquement avec les leaders probables, les groupes, les "slates". Ce qui n`était pas toujours facile ou ne produisait pas nécessairement de résultats ou les résultats escomptés. L`an dernier celui qui l`avait défait à la vice-présidence l`avait choisi comme membre de sa commission. Celui-ci avait neutralisé ses actions ou essayé et il le ferait sûrement à un autre niveau. Il ne semblait pas plus à l`aise que l`ancien président dans l`utilisation des procédures d`assemblées délibérantes et il n`avait pas répondu à deux simples questions qui lui étaient personnellement adressées à l`assemblée annuelle. Les réponses furent fournies par la directrice des Communications. Ainsi, Jacques à respecter les autres, ses confrères, il n`avançait quère! Sa présence en hauts lieux aurait pu être bénéfique et même plus rentable que celle de bien d`autres. Jacques éprouvait de la difficulté à s`en convaincre et à se motiver dans un tel climat. Au cours du déroulement des élections, Jacques se réjouissait de pouvoir relayer car il n`était pas sur les rangs, pas candidat à aucun poste. Après une année durant laquelle certains avaient brandi à maintes reprises le spectre de sa démission, refuser de considérer normalement ses propositions et peu solliciter sa candidature à divers postes, il avait cru sage de ne pas participer activement aux élections. Il préférait agir comme simple administrateur évitant ainsi l`administration courante lui permettant de soumettre des propositions relatives au sous-emploi des jeunes et des ingénieurs inactifs ou partiellement actifs, des organismes plus québécois d`accréditation des programmes de génie et des conditions d`admission, ... et de publier son autobiographie "romancée". Il fallait peut-être mieux procéder à la base lentement à la promotion de mesures nationalistes québécoises compte tenu des dirigeants actuels. Un seul membre du conseil exécutif était de Montréal pour assurer une représentation aux nombreuses événements et ce dernier s`était dit très accaparé par son travail, toutefois, ils en avaient discuté en formant une équipe. Les dépenses du Président pourraient être plus élevées cette année en frais de transport Abibiti-Montréal. Malgré tout, l`émergence d`un président de n`importe quel point du Québec, lui apparaissait important! Au sujet de la revue anglaise, Engineering Digest, dont seulement l`éditorial deviendrait possiblement bilingue, Jacques n`approuvait pas une distribution aux ingénieurs québécois sans leur propre demande. Un sondage aurait pu éclaircir la question. Même, l`éditorial bilingue dans la revue le Plan n`était pas justifié car la loi exigeait une connaissance de travail du français aux professionnels exerçants au Québec. Une annonce du Plan parue dans les deux langues lui apparaissait comme un autre manque de respect de la loi. Jacques avait reçu une lettre d`appréciation de sa participation au colloque des dirigeants de l`Ordre. On lui en promit une autre au sujet de l`organisation de la Journée de l`ingénieur et de l`assemblée annuelle.

Jacques subissait en partie les conséquences de son arrivée cavalière au Bureau. En suggérant sa candidature dès le départ, il antagonisa certains membres du Bureau d`autant plus qu`il s`agissait d`un groupe relativement nombreux et stationnaire. C`était le résultat d`une expérimentation, d`un divertissement d`un administrateur expérimenté et un peu las sinon blasé. Son entêtement à vouloir modifier le nom de l`Ordre lui mérita des rancoeurs et suscita de l`animosité à son égard. Là encore, Jacques ne détesta pas l`expérience de secouer ses confrères et même certaines de ses consoeurs. Conséquemment, les leaders en fonction avaient beau jeu d`exploiter cette situation. De plus, Jacques se résignait mal à jouer le rôle de vice-président alors que des décisions, des orientations pro-québécoises aurait pu être définies par le président et que le candidat à la présidence était fédéraliste, croyait-il. Déjà, à titre de vice-président, il aurait eut accès à plus d`informations et il aurait participé à la prise de décisions plus nombreuses et d`une façon plus étroite, plus directe. Qu`il était impatient ce Jacques! Impatience, présomption, diversion qui traduisaient un non conformiste, une maturité plus ou moins consommée, une crainte mal cachée d`insuccès, une sensibilité individuelle hérissant la susceptibilité de certains membres, possiblement. Malgré tout, il recevait de plus en plus des marques d`appréciation à ses actions, ses recommandations, ..., il cheminait à un rythme peut-être identique à celui qu`une approche conventionnelle aurait donnée mais à ce stade de sa vie, il obtenait une plus grande satisfaction à procéder ainsi. Le mot politique signifiait pouvoir dans le vrai sens du mot; incluant vraiment les secteurs d`activités le moindrement important.

Jacques s`était porté indirectement à la défense de l`ancien président qui subissait les foudres de tous les administrateurs en raison d`un comportement des plus cavaliers sinon irrespectueux. Jacques estimait qu`il défendait à sa façon, et de façon maladroite, certains principes et qu`il effectuait la promotion d`une certaine excellence opérationnelle. Pourtant, il avait une bonne raison de se réjouir de sa déconfiture car il avait adopté une attitude très ferme à un moment donné à son égard. Il avait compris son cheminement intellectuel et il n`en était pas été surpris mais il ne partageait pas ses conclusions. A nouveau, il en était un peu de même.

Après le départ officiel de cet ancien dirigeant, l`ancien président admit qu`il aurait dû simplement prendre sa retraite de sa compagnie d`utilités publiques sans poursuivre sa vie professionnelle à l`Ordre. Son propre départ à titre d`ancien dirigeant l`émut énormément! En rétrospective, l`ex-président ne s`illusionnait plus sur l`apport de ce cadre! Néanmoins, il se devait de respecter les nombreuses années de service de cet ancien pilier de l`Ordre qui continuerait probablement d`influencer les nombreux dirigeants qu`il avait recrutés. D`autres honneurs l`attendaient sûrement.

Chaque année à l`approche des élections, Jacques était approché, discrètement sollicité pour agir comme président de la Régionale. Ces gestes le flattaient beaucoup et ils les interprétaient comme des marques d`appréciation. Cependant, il préférait poursuivre son travail au Bureau même à titre de simple administrateur attaché, représentant le grand territoire métropolitain. Au delà, des liens entre confrères d`une même promotion et autres considérations, Jacques comptait jouer son rôle d`administrateur; participer franchement aux débats d`une commission, de comités, s`il y avait lieu, c`est-à-dire s`il y était nommé, et du Bureau. Comme l`année dernière, il continuerait à promouvoir l`identité québécoise, l`ouverture sur le monde, etc. Certaines de ses idées avaient été appliquées; par exemple, l`annonce officielle dans les journaux de la composition complète du Bureau et non seulement du conseil exécutif ou administratif.

Il attendait une réponse positive d`un éditeur et afin d`informer les membres du Bureau de la parution d`un ouvrage, Jacques avait préparé en avance le projet de proposition suivant: "Les membres du Bureau ont été informés de la rédaction d`un essai par un des administrateurs élus au Bureau. Les points de vue exprimés le sont à titre personnel par Monsieur Jacques Laberge et ses opinions ne reflètent pas nécessairement les positions officielles du Bureau. Toutefois, nous soulignons la contribution littéraire d`un ingénieur à la société québécoise. Il nous y présente un cheminement personnel, familial, professionnel et sociétal. Une annonce de ce livre sera publiée dans un prochain Plan à titre d`appui."

Au risque de se faire ridiculiser, Jacques pensait à un Club Défi afin de regrouper les ingénieurs disponibles, dresser une liste des participants volontaires, échanger des informations, organiser des rencontres où les ingénieurs se présenteraient, se regrouperaient, s`entraideraient, ... avec ou sans le concours des employés de l`Ordre. Il avait commencé à semer l`idée et un confrère administrateur fut prêt à le seconder.

L`annonce officielle aux bénévoles par l`envoi d`un bulletin à leur adresse de l`élection des membres du Comité administratif et, en particulier du président, fut présentée sous un jour politique, à la provinciale. On y referait aux liens, d`abord, avec un ministre et ensuite à ceux avec le premier Ministre du Québec et de plus aux institutions canadiennes. En principe, l`élection des comités administratifs est effectuée par les membres du Bureau et, ici, cette élection avait des allures de nomination politique. Il était possible, normal que des membres du Bureau communiquent avec des politiciens toutefois en faire l`étalage à ce moment précis laissait croire qu`ils avaient influencé les membres du Bureau avec leurs contacts politiques. Dans un contexte où les membres avaient demandé dans un premier temps, l`élection du président par eux-mêmes. Jacques entrevoyait la possibilité de l`accroissement de l`insatisfaction en présentant ainsi les résultats des élections. Les élus comptaient sur l`apathie, l`inexpérience des membres et des bénévoles dans l`administration d`organismes communautaires, politiques, professionnels, ... Cette situation contribuait à politiser les postes de dirigeants de l`Ordre et à éloigner, à évincer des candidats, des ingénieurs-administrateurs intéressés d`abord à leur profession et offrant une position pas nécessairement identique à celle du gouvernement ou à celle que le gouvernement aimerait promouvoir. Jacques notait que comme par hasard le ministre mentionné avait été celui à qui la plainte relative à un appui régional avait été adressée. En surcroît, le gouvernement québécois semblait associé directement le choix d`un dirigeant d`Ordre professionnel à un niveau de compétence professionnelle dans un champ d`activité donné. Ils semblaient incapables de décider de la compétence professionnelle sans référence politique. Le système était probablement aussi biaisé sinon plus pour ne pas dire plus que celui de l`ancien régime Duplessis. Le pouvoir appartenait à une même équipe depuis plusieurs années et le voilier gouvernemental québécois voguait péniblement sous les nébuleuses forces politiques libérales dont les origines étaient externes au Québec, d`Ottawa. La forte emprise du Premier Ministre sur son parti, l`officieux partage des pouvoirs entre les deux grands partis et la quasi-absence d`opposition officielle auguraient de moins en moins en faveur de l`affirmation du Québec, du Québec comme société distincte et de l`indépendance du Québec. Dans son comté, l`élu semblait s`associer, relever essentiellement des dirigeants du parti gouvernemental. Sa formation le conduisait à emprunter tous les moyens pour défendre ses intérêts. Jacques souhaitait que ses intérêts coïncidaient avec ceux du comté et du Québec. Il avait dû apporter officiellement une correction à son bulletin de député distribué dans le comté; il s`agissait plus que d`erreurs de frappe et Jacques constatait à nouveau que personne n`était parfait seulement perfectible malgré les sérieux efforts pour projeter une image publique impeccable. Les dirigeants du parti gouvernemental bénéficiaient ainsi de sources de renseignements, de ressources additionnelles, d`appuis insoupçonnés ce qui ne se traduisait pas nécessairement en résultats concrets pour le comté. Peut-être qu`après les prochaines élections si leur candidat était élu, ils seraient généreux. A défaut d`avoir été élu dans le comté de Jacques, le premier Ministre s`était allié un élu issu de ce comté. Décidément, la politique touchait à tout! Même les Ordres professionnels!

Jacques poursuivit sa tâche d`administrateur notamment en relevant une offre d`emploi d`ingénieur de bureau, dénomination peu compatible aux exigences de la profession, que les procédures d`assemblées délibérantes n`avaient pas été respectées lors de la dernière assemblée annuelle, dans une lettre du Président une référence à sa nomination plutôt qu`à son élection, en refusant d`appuyer l`embauche du beau-père du Président, en s`enquérant des éléments nouveaux apportés par le groupe-conseil formé au sujet du projet Soligaz ainsi que de l`importance de maintenir le BAPE, en suggérant l`ajout du mot groupe d`experts dans le sommaire du rapport relatif au BAPE au lieu de groupe-conseil car le mot groupe-conseil n`apparaissait pas au rapport même et des échanges entre les membres sans emploi, en s`enquérant du bien-fondé de verser à l`avance les redevances au Conseil canadien des ingénieurs et en prônant la mise sur pied de bureau québécois d`accréditation des programmes de génie et des conditions d`admission en génie. Il fut nommé au comité d`orientation de l`assemblée annuelle pour une deuxième année et représentant du Bureau auprès de l`association des Ingénieurs-conseils du Québec notamment à leur assemblée annuelle, au tournoi de golf des régionales Plein-Sud et Haut-Richelieu et à une conférence organisée par la régionale Plein-Sud. Son ancien président lui souligna personnellement son appréciation pour son rôle jouer dans l`organisation de la dernière assemblée annuelle toutefois même si Jacques n`avait pas envisager de s`impliquer dans ce dossier, il notait qu`il aurait pu présider ce comité dont le nouveau président était célèbre pour ses apartés. De plus, il suggéra son implication aux assemblées annuelles des Ingénieurs-conseils du Canada et des ingénieurs de la Colombie-Britannique et il attendait une réponse ce sujet ayant manifesté son intérêt aux affaires externes de l`OIQ et s`étant inscrit à des sessions de perfectionnement en relations publiques offertes par l`Ordre. Lors de ses représentations externes de l`Ordre, il aurait aimer refléter les spécificités québécoises relatives à la langue, exclusion des géologistes et géologues, etc tel que vécu. Toutefois, il se demandait si ses confrères du comité administratif lui feraient confiance en tant que représentant du Bureau à l`extérieur du Québec le sachant indépendantiste. En tant qu`élu, il se devait de jouer un rôle d`administrateur! Jacques nota ainsi que d`autres confrères que des tableaux comparatifs des dépenses et des prévisions avaient été préparés pour des périodes différentes ne facilitant en rien une comparaison. Un tableau statique du nombre des membres ne put être expliqué. A son niveau dans la pyramide hiérarchique, il profitait des tribunes dont il disposait et il semblait que son champ de manoeuvre était plus vaste qu`à la présidence, par exemple, où les débats les plus importants se déroulaient à moins de dix et se termineraient sans doute rapidement dans le cas de nouvelles mesures nationalistes québécoises, lui semblait-il. Ici encore, il visait à maximiser les opportunités qui lui étaient offertes compte tenu de ses humbles moyens et de l`importance de ses appuis.

Un séminaire de perfectionnement en relations publiques s`avéra intéressant et stimulant pour Jacques. Il enregistra une présentation de trois minutes suggérant la "québétisation" de l`accréditation des programmes de génie et du contrôle de l`admission en génie, il souligna de nombreux points . A la corporation des médecins, le président agissait aussi comme directeur général tandis qu`à l`OIQ, il s`agissait de deux individus dont l`un était élu. Les médecins semblaient bien représentés depuis quelques années par ce porte-parole. Jacques s`inquiétait de la diminution des ressources "médiatiques", des moyens en communications audiovisuelles dans les régions québécoises. Il questionnait les interventions de l`OIQ au sein de groupe-conseil à vocation politique qu`en à son image publique. Une entrevue simulée avec deux journalistes où il jouait le rôle de l`ingénieur en chef lui permit d`expérimenter une attitude un peu agressive et d`en évaluer les résultats au cours d`un séminaire de perfectionnement en relations publiques. Les journalistes pouvaient commenter le climat de l`entrevue! Une conférence prononcée par un consultant et traitant de la qualité totale permit à Jacques de se remémorer divers concepts souvent d`origine asiatique; juste à temps, zéro défaut, cercle de qualité, ... visant l`accroissement durable de la production et par tant de la prospérité des entreprises québécoises. Le conférencier se referait au ministre de l`industrie et du commerce ainsi qu`au premier ministre dans la promotion de ses services de conseil en gestion. Plusieurs participants considéraient l`approche de qualité totale comme une "mode" et aux dires du conférencier des avantages d`une telle approche originaient des modifications apportées aux procédés avec le concours de la force ouvrière incluant celui du syndicat et de la direction. Jacques avait été délégué à cette occasion pour représenter le Bureau. Jacques se méfiait des interventions de l`Ordre au niveau strictement politique, par exemple, comme membre d`un groupe tactique. Il préconisait une implication suite à la préparation de mémoires , ... et à des études de dossiers effectuées par des comités, des groupes de travail. Improviser individuellement dans les champs d`intérêts reliés à la profession lui semblait inacceptable car l`approche collective basée sur le travail d`un comité même si elle faisait quand même place à une certaine improvisation, elle s`appuyait sur les expertises, les expériences afférentes disponibles. De plus, le principal dirigeant élu s`était donnée comme mandat d`aider le plus important cadre. Jacques espérait qu`il ne s`agissait pas d`une situation souvent décrite en anglais par l`expression: "The blind leading The blind" ou "l`aveugle guidant l`aveugle". Il s`agissait sûrement d`un énoncé sévère mais qui lui semblait pertinent.

A titre de représentant du Bureau auprès de l`Association des ingénieurs-conseils du Québec, Jacques assista à une rencontre des membres des conseils d`administration des deux organismes. Les ingénieurs-conseils s`inquiétaient à juste titre des conséquences de l`annonce d`une enquête effectuée par l`Ordre au sujet du stade olympique. L`Ordre ne disposant pas de moyens pour vérifier en détails les travaux d`ingénierie effectués pour ce projet et ayant en principe jouer son rôle au cours des ans. Même des experts disposant de peu d`informations et de temps pouvaient difficilement critiqués efficacement les travaux des ingénieurs québécois associés pendant des années à ce projet, semblait-il. Le temps, l`avenir le dirait! L`enquête, terme inquisiteur que l`on suggérait de remplacer par inspection, conduite par l`Ordre pouvait conduire à des conflits flagrants, ouverts ou publics entre les membres de la profession, de ses sous-groupes car le milieu journalistique était à l`affût des moindres informations relatives à ce sujet d`actualité depuis de nombreuses années et les ingénieurs de part leur formation présentaient généralement franchement leurs observations laissées à l`interprétation souvent de gens peu ou mal renseignés, distants ou désintéressés de la réputation des compétences locales aux niveaux régional et international. Effectuer la promotion des compétences locales contribuait à la vente des services d`ingénierie, de la technologie au plan international. Ici, la conception générale originait de Taillibert mais la conception détaillée relevait du génie québécois et l`on se devait d`en effectuer la promotion. Dans ce dossier, M. Bibeau semblait anxieux de rentabiliser les installations olympique étant très près du dossier et le ministre Villerant défendait leur sécurité. Les deux constituaient une équipe, leurs actions se complétaient!

L`objectif d`une telle investigation devait d`être précisés autrement le public que l`Ordre visait à protéger serait dans l`expectative de résultats importants d`une démarche beaucoup moins d`envergure qu`escomptée. Il s`agissait de vérifier jusqu`à un certain point la reconnaissance professionnelle, les qualifications professionnelles des intervenants au dossier olympique. Dans ce dossier comme dans bien d`autres, les ingénieurs devaient assumer leur rôle d`intervenant social, de présenter leur point de vue directement à population tout en protégeant l`image de la profession. Le mot crédibilité fut mentionné à quelques reprises comme qualité du porte-parole de l`Ordre relativement au dossier du stade. Possiblement, un ingénieur non impliqué au chantier olympique, un représentant des membres de l`Ordre et non d`employeurs ou de groupes d`intérêts, un membre élu.

Jacques revint à la charge dans un dossier qui lui tenait à coeur, celui de la reconnaissance professionnelle réciproque entre le Québec et particulièrement les états américains limitrophes. A la surprise du Président de l`Ordre, il fut secondé par le Président de l`Association des ing.-conseils. A nouveau, Jacques dut utiliser comme argument que l`Ontario avait déjà conclu quelques ententes similaires. Le Président gradué d`une université ontarien semblait l`ignorer. Ce Président avait semble-t-il rencontrer l`ancien président d`Alliance-Québec, apparaissait peu imprégné de la culture québécoise et, par conséquent, il lui était difficile d`effectuer la promotion des intérêts de la majorité des membres de l`Ordre des ingénieurs du Québec. Ses références et sa grille d`analyse étaient surtout canadiennes et peu de membres du conseil administratif et du Bureau étaient enclin à lui aider à parfaire ses connaissances à cet égard. Un membre du conseil administratif admirait le Président pour son aisance à exprimer ses points de vue car il originait d`un milieu ontarien, semble-t-il, par tant canadien, à majorité anglophone. Cet administrateur d`origine québécoise qui avait été soumis à d`autres contraintes sociétales était plus réservé et aspirait à un épanouissement personnelle semblable. Jacques avait aussi noté qu`oeuvrant dans la fonction publique, il savourait toute manifestation d`avancement et défendait presque de façon protocolaire les moindres prérogatives de ses fonctions.

En définitive, Jacques aurait un rôle restreint plutôt social dans le dossier de l`AICQ. Il était quand même heureux d`avoir obtenu un appui important dans l`élargissement du rôle de l`OIQ au plan international d`abord avec son important voisin. Jacques fut informé par le directeur général du refus de l`Ordre de réaliser une étude des avantages et des inconvénients de la "québécisation" de l`accréditation des programmes de génie et de la définition des critères d`admission. Il avait aussi souligner le besoin d`établir des ententes de réciprocité avec les états américains limitrophes à l`instar de l`Ontario. Il insista pour obtenir une prise de position d`une instance de l`Ordre regroupant des élus: la Commission des affaires professionnelles, le comité administratif ou préférablement le Bureau. Réagissant à une lettre du principal cadre de l`Ordre, Jacques formula ainsi ses observations et ses attentes en tant qu`administrateur de l`Ordre dans le dossier de la gestion des programmes d`ingénierie et de la représentation internationale.

"Monsieur le Président,

Récemment, Monsieur Silvio De Laval, secrétaire et directeur général de l`Ordre me faisait part de son refus d`étudier la possibilité d`une plus importante implication québécoise dans l`accréditation des programmes de génie, des conditions d`admission en génie et des relations professionnelles au niveau international entre autres.

La demande d`une étude à la commission des Affaires professionnelles au sujet de la québétisation partielle, progressive ou complète des fonctions ci-haut mentionnées, à mon humble avis, devrait être examinée par la commission des Affaires professionnelles dans un premier temps et ensuite par le comité administratif et surtout par le Bureau.

Cette démarche vise à mieux protéger les intérêts des ingénieurs oeuvrant au Québec en assurant entre autres une meilleure visibilité de nos professionnels en milieux internationaux. Les ingénieurs québécois sont les plus compétents pour assurer la protection et la défense des intérêts du public et des ingénieurs québécois.

Le 12 du dernier mois, l`Association des ingénieurs-conseils du Québec encourageait l`Ordre à conclure des ententes de réciprocité avec les états américains et particulièrement les états limitrophes. Ici, encore, l`OIQ se modèlera, je l`espère quand même, sur l`exemple ontarien comme en maints dossiers au lieu de répondre aux besoins locaux. Plusieurs ingénieurs et scientifiques appuient la souveraineté sinon l`indépendance du Québec. Deux importants dirigeants québécois s`exprimaient récemment, Messieurs Larkin Kerwin de l`Agence spatiale et Ouimet de Pratt & Whitney et ils considèrent que leurs entreprises sont déjà prêtes à faire face à ces éventualités.

Je suggère que l`Ordre adopte une attitude "proactive" dans ce dossier comme en d`autres matières. A l`exemple des autres intervenants au Québec: gouvernements, entreprises, syndicats, ..., l`Ordre se doit d`être prête à vivre la souveraineté et préférablement l`indépendance du Québec si la population en décide ainsi.

En terminant, sans vouloir minimiser l`importance et la bonne volonté des cadres de notre Ordre, j`insiste pour obtenir une réponse originant en première instance des administrateurs élus de l`Ordre. Monsieur le Secrétaire de la Commission me comprendra car il a manifesté en plusieurs occasions un grand soucis, intérêt aux orientations politiques des ingénieurs élus au Bureau.

Je compte sur votre appui en la dite matière, je demeure à votre entière disposition et je vous prie d`agréer, Monsieur le Président, l`expression de mes sentiments distingués."

Il obtint la préparation d`une étude en Commission et le rapporteur de sa Commission parla d`une lettre complémentaire. Décidément, une importante distorsion résultante des pressions du principal cadre de l`Ordre devait être contrée par Jacques. Le moindre gain dans l`affirmation québécoise devait être doublement gagné! Un des arguments inspirant sa démarche en cette matière était la suivante: Une ouverture, une approche multilatérale au plan international était préférable à une démarche essentiellement bilatérale surtout avec un partenaire important et issu de souche ethnique différente; le Canada anglais. De plus, les éléments politiques, les élus d`un organisme devaient pouvoir influencer les orientations et les débats de cette entité. Un ordre professionnel constituait une institution autonome pouvant s`autogérer tout en respectant son propre cadre juridique. Lors d`une présentation de la présidente désignée du Conseil canadien des ingénieurs, Jacques ne fit aucune intervention réalisant que le débat devait d`abord être mené à l`OIQ. Elle lui dit qu`elle rédigerait son éditorial dans l`Engineering Digest en français; Jacques croyait qu`elle se verrait offrir des éditoriaux bilingues et préférablement une version anglaise de son éditorial si rédigé en français. En Commission, il avait soutenu que les dirigeants québécois au Conseil canadien des ingénieurs n`y seraient pas éternellement et qu`il préférait sacrifier les intérêts personnels de quelques rares québécois à ceux de la majorité de ceux-ci.

Jacques percevait une faiblesse dans la structure de l`Ordre où onze administrateurs représentaient l`immense région de Montréal englobant l`île et ses banlieues sans territoire défini pour chacun individuellement. Un parrainage même officieux d`une régionale ou d`un secteur aurait permit à un administrateur de se familiariser et de se maintenir à l`écoute directement des soucis des ingénieurs et de leurs dirigeants régionaux. Evidemment, ce travail de bénévole était laissé à la discrétion de l`administrateur. Déjà, plusieurs régionales existaient: Plein-Sud, Lanaudière, Laval-Laurentides, Richelieu, Haut-Richelieu et d`autres étaient en voie d`être créées à partir du Comité des affaires professionnelles de Montréal. Antérieurement, une telle structure existait et elle avait été remplacé par la Commission des régionales présidée par le Président de l`Ordre. En tant qu`administrateur, Jacques voyait néanmoins ce besoin de responsabiliser géographiquement, sectoriellement le rôle de l`administrateur. Dans les régionales où un seul administrateur était élu les rapports s`avéraient généralement plus étroits.

Pour protéger les intérêts des ingénieurs québécois en rentabilisant la présentation de documents au public en général, Jacques favorisa un quotidien fédéraliste rejoignant plus de québécois qu`un périodique spécialisé même si son propriétaire demeurait dans sa région. L`élément anglophone était rejoint par un quotidien bien implanté dans le milieu. Ici encore, en supposant des frais semblables pour la diffusion d`un message aux francophones et aux anglophones, l`Ordre puisait dans les revenus soutirés des francophones pour rejoindre le milieu anglophone minoritaire. Les associations des ingénieurs ontariens et canadiens n`en faisaient pas autant! Ses confrères au Bureau et également au conseil administratif réalisaient la pertinence des propos de Jacques et tout en respectant le plus possible le status quo, ils s`évertuaient à accommoder, implanter progressivement ses suggestions, ses recommandations. Leur statut personnel n`était pas menacé, croyait Jacques. Ils décidaient rationnellement de leur rôle respectif! Un confrère ingénieur lui disait qu`à titre de membre du Bureau, il devait défendre les intérêts des ingénieurs comme tels. Jacques mentionna sommairement quelques unes de ses démarches en tant qu`administrateur. Il était difficile d`identifier l`instigateur de mesures car les procès verbaux ne précisaient pas les noms des intervenants sauf ceux des membres du comité administratif. Jacques espérait qu`aux dossiers officiels et, par contre, peu consultés, ses propositions , ses résolutions, ses documents s`y retrouveraient. Une fois de plus, il constatait que l`ajout des noms aux procès verbaux aurait probablement stimulé la participation des autres membres du Bureau. Ceux qui lisaient généralement toute la documentation acheminée quelques jours (trois ou quatre) avant la tenue des événements étaient reconnus comme tels et Jacques appartenait à ce groupe.

Une autre réunion de sa commission des Affaires professionnelles lui permit de soumettre un rapport, une étude décrivant les activités du conseil canadien des ingénieurs qui devraient, à son point de vue, être rapatriées à l`Ordre des ingénieurs du Québec afin d`accroître la visibilité, la représentativité des ingénieurs québécois au niveau international, entre autres. Cette étude fut brièvement discutée et la Commission refusa de la présenter comme document d`orientation au Bureau. Toutefois, Jacques avait obtenu une brève étude (deux pages) du directeur concerné qui soulignait le caractère autonome de l`Ordre en cette matière. Il fut quand même relativement heureux de ce résultat compte tenu de l`état du dossier. Un dirigeant lui souligna en "douce" qu`il devrait conserver en réserve ce matériel politique. Jacques avait l`habitude de s`adapter aux circonstances et de contribuer de son mieux aux débats nationaux, professionnels et autres.

A cette réunion, il soumit un programme d`une émission télévisée visant à rejoindre le public à l`instar du programme "Comment ça va?" initié par les médecins. Plusieurs ordres, corporations, associations scientifiques et technologiques seraient appelés à collaborer. Cette proposition serait soumise, référée à la commission de la Planification et du Développement, son ancienne commission. De plus, il souligna que le terme ingénieur en horticulture avait été fortuitement utilisé dans un grand quotidien.

En après-midi, au Bureau, un ambitieux et coûteux projet de mise en marché des ingénieurs, de la technologie fut discuté. Il ne fallait pas répéter seulement les thèmes gouvernementaux. Jacques suggéra l`emploi d`images illustrant les diverses technologies auxquelles l`ingénieur contribuait ainsi que la préparation du budget pour la prochaine journée de l`ingénieur et l`assemblée annuelle avant d`en finaliser les modalités. Jacques n`avait pas été affecté à aucune nouvelle tâche.

Ces réunions se déroulèrent dans le cadre académique, universitaire et polytechnicien. Jacques retrouvait son alma mater dont les espaces étaient aménagés d`un façon plus utilitaire maintenant qu`il y avait vingt-cinq ans. Beaucoup plus "tassé"! Il se demandait si d`autres campus; Laval, McGill, Concordia, UQC, ETS et Sherbrooke feraient l`objet de telle visite. La visite de Polytechnique offrait plus d`intérêts pour les neuf gradués de Poly (9/20) que pour les autres administrateurs, croyait-il. Ils eurent droit à plusieurs photos qui remplaceraient jusqu`à un certain point les photos inexistantes du vingt-cinquième anniversaire de graduation de Poly. Le Président de Poly croyait avoir enseigné à Jacques ce qui n`était pas le cas et Jacques souligna son âge relativement avancé

Hé! Oui! Une autre réunion de sa Commission et du Bureau! Jacques amena le cas de son fabricant de fournaise qui utilisait le terme ingénierie d`une façon injustifiée dans sa raison sociale. Il informa la Commission qu`un article serait probablement publié dans le Plan relatif au rapatriement des fonctions du Conseil canadien des ingénieurs. Une surprise agréable l`attendait; dans un document, on faisait état de la problématique pour l`Ordre des ingénieurs du Québec de déléguer au Conseil canadien des ingénieurs des pouvoirs qui lui avaient initialement été délégués par l`Office des professions du Québec.

Au Bureau, Jacques se surprit à intervenir sur de nombreux sujets: exclusion des administrateurs chômeurs du droit à être rénuméré et de la non publication des honoraires payés à quelques administrateurs du Bureau ou du nombreux d`heures rénumérés, le retard encouru dans la réalisation du plan de communication suite à une réflexion prolongée de la part du Président, ... Déjà, Jacques entrevoyait chez le Président un désir, son intention d`assumer pour une seconde année la présidence. Ceci lui plaisait quère! Pas du tout!

La jeune présidente de la régionale qui avait oeuvré pour les libéraux s`appuyait et était secondée par les dirigeants de ce parti. Jacques s`était peu inspiré de politique partisane, il n`était que nationaliste, pensait-il. Travaillant pour une multinationale américaine et afin de s`assurer l`appui politique des anglophones du Grand Montréal, la région électorale, ajouta quelques mots en anglais à son énoncé politique, à son bulletin de présentation en tant que candidate au poste d`administratrice à l`Ordre des ingénieurs du Québec. Ayant accepté d`assister à une quadruple conférence intéressante relativement à l`environnement suite à l`invitation des membres du Conseil administratif de la Régionale, Jacques eut de nouveau l`impression et l`assurance que sa présence était désirée mais qu`aucune reconnaissance publique lui était faite intentionnellement. La Présidente semblait préoccupée par son désir d`affirmation, d`avancement, par ses affiliation libérales, ... Jacques fut déçu malgré que l`organisatrice de la soirée s`excusa de ne pas avoir souligné sa présence, lui laisser adresser quelques mots de félicitations et de présenter les futurs activités de l`Ordre. Il avait noté furtivement quelques remarques pour l`occasion. Une de leurs craintes consistait à son appui officiel possible à la candidature de la Présidente à un poste d`administratrice au Bureau comme Jacques avait obtenu de l`ancien Président, geste qui avait été décrié indûment, pensait-il. Toutefois, son intention était d`encourager les ingénieurs à voter en grand nombre compte tenu de la nervosité des membres du conseil d`administration. Un cadre de l`Ordre assista également au buffet-conférence. Jacques était un peu inquiet pour sa réélection si jamais il désirait poursuivre cette expérience. Par contre, la Présidente présentée comme la principale dirigeante régionale qu`elle était pouvait, peut-être, lui mériter plus de votes.

ii) Quelques aspects de la profession

Au niveau professionnel, Jacques connaissait peu d`écrivains-ingénieurs, d`ingénieurs "verbalisateurs" du vécu des ingénieurs et des professionnels. Peu d`ingénieurs exprimant leurs points de vue, leurs perceptions de la société, leurs objectifs sociétaux, leur philosophie de la gestion gouvernementale, leurs positions relativement aux dossiers publics, ... Heureusement que l`Ordre s`impliquait de plus en plus et de façons fréquemment informatives et innovatrices toutefois leur implication faisait rarement l`objet d`une couverture journalistique élaborée. Plus les ingénieurs en tant que praticiens de la science feraient valoir leurs vues, plus de dossiers techniques et complexes seraient démystifiés, analysés et de conclusions et sérieuses recommandations présentées.

Peu d`ingénieurs avaient oeuvré en politique aux postes de députés, de ministres et, jamais n`avait postulé ou été considéré comme chef de parti, d`opposition ou du gouvernement. Il se demandait pourquoi? Etait-ce, en raison, de leur formation, de leur personnalité, de leurs intérêts? On retrouvait un bon nombre d`avocats comme anciens premiers ministres! Toutefois dans d`autres pays dont les Etats-Unis, la France, l`OLP, ... des ingénieurs avaient assumés les fonctions de chef d`état. Ici, peu d`ingénieurs semblaient près, préparés à assumer ces fonctions. Les ingénieurs apparaissaient avoir peu de porte-parole auprès du public ce qui conduisait quelques fois des intermédiaires à rapporter leurs propos. Tout comme le Québec, les ingénieurs se devaient d`avoir des porte-parole efficaces et des administrateurs élus de préférence intégrés à la classe dirigeante du Québec.

Certains diplômés européens avaient la vie facile au Québec! On porta à l`attention de Jacques que certains ingénieurs italiens prétendaient avoir un doctorat alors qu`ils avaient un baccalauréat selon les exigences québécoises. Un professeur, spécialiste en formation, qui se réclamait docteur, se vit reconnaître à peine la diplômation du baccalauréat par un CEGEP. Et, combien d`autres exemples! D`autre part, on retrouvait à l`université d`anciens politiciens et gestionnaires, par exemple, qui ne disposaient pas de la diplômation de troisième cycle requise en administration. Notons qu`en génie un doctorat n`était pas encore requis pour enseigner au niveau universitaire; une maîtrise était acceptée.

Les ingénieures, femmes ingénieurs avaient tendances à se tourner vers le fédéral, le Conseil canadien des ingénieurs, des associations canadiennes d`ingénieures. Jacques aurait préféré les voir s`affirmer surtout au Québec au lieu de disperser leurs énergies comme groupe doublement minoritaire en tant que francophone et femme à Ottawa. L`attitude généralement observée au sujet des mesures dites féministes, au moins celles amorcées, appuyées par un homme, Jacques la résumait de part ses expériences par une expression empruntée à un dirigeant universitaire "Je n`initierais pas cette mesure féministe, je ne suis pas contre et si les femmes le veulent, je suis d`accord!". Avis était donné aux femmes de préciser leurs attentes et de les présenter de la façon la plus unanime possible. Autrement toute divergence d`opinions était susceptible d`être exploitée au détriment de la cause défendue.

Jacques se demandait, quelques fois, si les universités anglophones du Québec subventionnées, entre autres, par les québécois francophones ne contribuaient pas toute proportion respectée à former des professionnels anglophones qui éventuellement oeuvraient hors Québec car ces derniers laissaient le Québec en grand nombre n`ayant pas été intégrés culturellement à la société québécoise au terme de leurs études. D`autre part, il se demandait, combien d`étudiants anglophones provenant d`ailleurs étaient inscrits dans les universités québécoises à de faibles frais comparativement aux québécois inscrits ailleurs à grands frais.

D`une façon générale, les ingénieurs de part leurs intérêts, leurs habilités, leur milieu de travail dans les sciences, les milieux techniques et la technologie étaient peu portés, intéressés à l`administration, autrement que pour des raisons pécuniaires, et il en était de même pour les problèmes sociétaux car ils n`étaient pas directement au contact du public comme l`étaient d`autres professionnels. D`autres professions plaçaient leurs membres plus près des soucis humains, financiers, personnels et, par conséquent, directement de la société au lieu d`oeuvrer surtout pour une entreprise, un organisme, ... Ainsi, il ne fut pas surpris qu`un confrère lui dise qu`une personne à l`"aise" ou indépendante de fortune comme l`on disait anciennement était indifférente au domaine financier. L`expérience de Jacques lui démontrait qu`avec peu ou beaucoup d`argent certaines personnes en désirent de plus en plus, qu`il s`agissait d`un million comme point de départ ou de cinquante mille dollars. Quelques fois sous des dehors très pieux se cachaient des intérêts des plus mercantiles. Des gens n`ayant peu d`argent et d`autres à l`aise que l`on croyait peu intéressés à l`argent se révélaient parfois des plus influençables par le moindre afflux monétaire. A procéder continuellement, constamment à des restrictions mentales afin de s`ajuster aux contraintes sociales pour devenir un harmonieux rouage de la société, les individus perdaient leur personnalité, leur individualité, leur originalité, leur jugement, pour devenir des robots s`évertuant à améliorer leur sort coûte que coûte. Les jeunes adultes s`efforçaient sincèrement de progresser socialement et au travail et, dans de nombreux cas, cette attitude positive faisait place à une désolation, un désabusement compte tenu des résultats de leurs efforts et de la compréhension des mécanismes sociétaux.

Au début de sa carrière, dès 1971, Jacques avait été impressionné par la profondeur et l`envergure des propos d`un confrère, Normand Thivierge, et espéré que de tels ingénieurs contribuent aux débats de la société. Des outils de communications devraient être mis à leur portée et à leur disposition. Outils de communication écrits dans certains cas ou oraux selon les personnalités en cause et les dispositions naturelles et personnelles de chacun. Jacques avait conservé un texte de son cru et ce dernier est inclus en annexe au présent ouvrage. De tels penseurs pourraient sûrement apporter une contribution intéressante aux débats publics et à la recherche de solutions, si convenablement encadrés. D`une façon empirique, Jacques voyait le processus décisionnel hebdomadaire dans une entreprise en la prise de décisions généralement les plus importantes au début de la semaine par les décideurs, les dirigeants, les plus importants. De plus, le jeudi semblait une journée de consolidation. A un moment donné, Jacques apprenait quotidiennement les mots de chinois enseignés dans le journal La Presse. Il en discutait la signification avec un confrère ingénieur chinois intégré à la majorité canadienne; anglophone, très sympathique et ouvert à différents débats. Son épouse animait des émissions chinoises à la télévision. L`influence de ce ressortissant chinois dans l`organisation s`accrut lors de l`ouverture de la Chine sur le monde et en particulier le monde occidental. Il agissait quelques fois comme interprète.

Dans son milieu municipal successivement deux professionnels, un avocat et un ingénieur, ne réussirent pas à être élus à la mairie. Les deux présentaient une image professionnelle; facilité d`expression, apparence physique attrayante, ... L`un fît une excellente campagne, Jacques en avait été témoin et l`avait secondé discrètement et en l`absence d`insatisfaction manifeste de la population, il l`avait cru perdant dès le début de la campagne. L`autre était impliqué dans le développement commercial et résidentiel, se rappelait vaguement Jacques. Un autre professionnel vigoureux et droit avait aussi été battu, sa candidature avait été rejetée à deux reprises face à un adversaire moins instruit. On pouvait dire que des ingénieurs s`étaient impliqués dans la politique municipale locale et qu`ils avaient contribué à la gestion de la municipalité selon le bon vouloir de la population. Quant à la sensibilité des élus à répondre aux demandes de la population, les résidents de son quartier eurent à attendre plus d`un an avant d`obtenir que l`accès à l`arrêt d`autobus soit pavé malgré le fait que plusieurs demandes aient été formulées en ce sens.

Jacques réalisait que tout ou presque dans la société contribuait à bonifier les intérêts des milieux nantis qui avaient les moyens de modifier la législation. Peu d`impôt était prélevé aux entreprises ayant des fiscalistes à leur emploi et pouvant rivaliser de finesse avec ceux du gouvernement. Par exemple, si vous ne bénéficiez pas de revenu salarial, vous ne pouviez investir vos revenus de placement dans un régime de retraite. Lorsque quelqu`un occupait un emploi, il disposait de peu de temps pour s`impliquer à l`administration de sa profession. Cependant, si vous étiez disponible, l`on préférerait que vous soyiez au travail. Il en est de même jusqu`à un certain point des organisations communautaires. Personnellement, Jacques ne croyait pas qu`il aurait pu s`impliquer sociétalement s`il n`avait pas eu de périodes d`accalmie professionnelle. Chez son dernier employeur, par exemple, il ne pouvait pas réaliser des travaux bénévoles estimait-il, ses activités étaient suivies de près et sa charge de travail ne le lui permettait pas. D`ailleurs, dans certaines organisations, les dirigeants étaient rénumérés pour assister aux réunions des conseils d`administration ce qui favorisait la participation et l`uniformisation des rétributions (moins discrétionnaires).

Jacques se surprenait à constater qu`en trois occasions, il avait été privé des intérêts sur ses versements, ses contributions aux programmes de pension de trois organismes tant parapublic que privés ayant quitté ces entreprises alors qu`il n`avait pas cumulé cinq ans de service mais quatre ans et quelques mois.

A l`occasion d`un dîner en présence d`un ancien politicien, responsable de la régie des Installations olympiques, Jacques souligna que la chute d`une poutre était probablement révélatrice de la qualité de la structure complexe du stade et de l`entretien de cette infrastructure montréalaise. On se rappela que les installations olympiques ont été érigées à la course et qu`elles constituent une oeuvre architecturale et artistique, pensait Jacques.

Pour célébrer son vingt-cinquième anniversaire de graduation en génie, Jacques eut droit à une photo de groupe et à un banquet-gala dans la salle "Canada" d`un illustre château de l`Outaouais, dans l`Ouest québécois. Il aurait préféré la salle "Québec" cependant il avait déjà décidé de s`y rendre et il n`allait pas reculer devant cette référence fédéraliste habituelle sinon traditionnelle de son école de génie, une de ses alma mater. Ironiquement, le Parti Québécois tenait un conseil national dans l`Ouest de Montréal, la même fin de semaine. Ce vingt-cinquième anniversaire de la promotion en génie fut célébré dans un cadre enchanteur, un château rustique sur les rives de l`Outaouais. Dans un confort relatif, Jacques retrouva une cinquantaine de consoeurs et de confrères accompagnés de leurs conjoints. Il avait mentionné à l`organisateur qu`un environnement québécois lui aurait plu davantage. Ce copain et son équipe organisaient bénévolement ces retrouvailles à leur gré et en absence de danses. Jacques espérait que les photos-souvenirs à paraître dans le périodique de l`association constitueraient d`excellents souvenirs. Il fut enchanté d`une discussion avec un confrère qui lui souligna les interférences et les distorsions dans les communications commerciales originant des politiciens et des fonctionnaires fédéraux actifs au plan international et affectant négativement, pénalisant le développement technologique, entre autres, du Québec et biaisant ces communications à l`avantage de l`Ontario, du Canada anglophone. En d`autres termes, ce confrère déplorait la faible représentation technologique et de son développement par le Canada et surtout le Québec à l`étranger. Peu de scientifiques composaient ces effectifs relativement faibles comparativement à ceux du Japon, de l`Allemagne, de l`Angleterre, de la France, ... Symbole de l`incontestable puissance anglophone, les anciennes propriétés visitées du nationaliste Papineau étaient aux mains d`une compagnie canadienne. Jacques fut heureux que l`actuel président de son école génie réfère dans l`introduction de son allocution au texte qu`il avait produit relativement à un promotion de grand cru, texte qu`il avait reproduit et rendu disponible pour l`occasion. Une consoeur lui confia qu`elle avait déjà pris connaissance de ce texte dans une revue et elle ignorait qu`il s`agissait de son texte.

Pendant qu`au Québec, les ingénieurs accommodaient les anglophones en présentant dans leur revue l`éditorial dans les deux langues au Conseil canadien des ingénieurs leur revue était rédigée en anglais ainsi que celle de l`association des ingénieurs ontariens. Ici, les gens se sentaient coupables de ne pas tout écrire dans les deux langues alors qu`ailleurs ils leur semblaient naturel de tout rédiger dans la langue de la majorité Deux mondes! Deux réalités!

Plusieurs semaines à l`avance, Jacques avait demandé au directeur général de l`OIQ que son nom soit ajouté à l`agenda corporatif à titre d`administrateur délégué à l`assemblée annuelle de la Colombie Britannique car aucun membre du comité administratif n`avait manifesté son intérêt pour cette activité. Pour toute réponse, le directeur général lui fit savoir que M. le Directeur général ne s`y rendait pas. La réponse attendue concernait plutôt M. Laberge car il n`avait pas nécessairement à être accompagné par le directeur général. Subséquemment, Jacques fit son lobbying, ses représentations auprès des membres du comité administratif et du comité d`orientation de l`assemblée annuelle 1991-92. Entre-temps, un ancien dirigeant de l`Ordre fut choisi par le comité administratif pour compléter le comité des femmes en ingénierie, des ingénieures. Celui-ci s`était objecté à l`ajout du mot ingénieure dans le nom de l`Ordre et l`expression "loup dans la bergerie" venait spontanément à l`esprit de Jacques. Elles seraient sûrement encouragées à s`impliquer au niveau fédéral. Ainsi Jacques demanda aux membres du Comité administratif de représenter le Bureau à l`assemblée annuelle d`une province de l`Ouest et l`on lui préféra un nouvel administrateur à qui le Bureau avait refusé le droit de s`adresser à l`assemblée annuelle de sa régionale quelques mois plus tôt. A sa commission, on avait demandé aux administrateurs de soumettre des candidatures d`enquêteur de la pratique professionnelle et Jacques avait encouragé deux ingénieurs expérimentés et peu actifs ainsi que deux autres connaissances à soumettre leur curriculum vitae. Il avait pensé à un gradué de l`Université du Québec à Trois-Rivières d`origine zaïroise mais il était très jeune. Il était peu confortable avec cette procédure préférant des concours officiels. Même si le Bureau approuvait les engagements de personnel, les mises à pied ne l`étaient pas toujours. A ce moment, le Bureau avait demandé à Jacques de le représenter. Le Président demanda à Jacques cette même fin de semaine de le représenter à un souper-concert organisé par une fondation auquel assistait déjà une administratrice mais à un autre titre. A une autre réunion du Bureau, Jacques souligna le fait que la revue Engineering Digest était toujours entièrement rédigé en anglais sans éditorial bilingue, que l`ordre du jour du Conseil canadien des ingénieurs (CCI) était unilingue anglais, une anomalie d`un million dans le budget 91 du CCI, que la durée du contrat de location du siège social était très longue (12 ans), que le discours du Ministre de l`Industrie,du Commerce et de la Technologie du Québec semblait basé en particulier sur des données canadiennes plutôt que québécoises, que les règlements établis pour les régionales se devaient d`être les moins limitatifs, restrictifs possibles en matière de publicité et autres, suggéra qu`une proposition du conseil administratif préconisant une interférence dans les activités du syndic soit déclarée inacceptable, qu`il soit clairement établit que l`activité de l`assemblée annuelle n`était pas déficitaire et de loin contrairement à ce qui avait été déclaré et écrit par le directeur général. Jacques avait pensé également souligner que la revue des ingénieurs de l`Ontario ne comprenait aucun texte en français tandis qu`au Québec plusieurs francophones se culpabilisaient de ne pas ajouter des textes en anglais dans le périodique en sus de l`éditorial bilingue et que le nombre de réunion du Bureau devrait être très nombreuses afin de minimiser certaines fâcheuses décisions du comité administratif.

A titre de préparation à son éventuelle présence à l`assemblée annuelle des ingénieurs de la Colombie Britannique, Jacques avait noté en anglais les quelques idées suivantes:

"Chères consoeurs et confrères,

Je suis heureux d`avoir été délégué par l`ordre des Ingénieurs du Québec à votre assemblée annuelle. Ayant été impliqué dans l`organisation de notre dernière assemblée annuelle et de la Journée de l`ingénieur à laquelle plus de quatre cent membres ont participé, je suis intéressé de me familiariser aux modalités d`organisation d`activités de d`autres associations d`ingénieurs.

Au Québec, j`ai eu l`occasion de connaître des membres de votre association actifs particulièrement dans l`industrie de l`aluminium. Tout au cours de mon séjour dans votre région, j`essaierai de retrouver les traditions britanniques que j`ai appris à apprécier lors de mon voyage d`étude au Royaume Uni.

En raison des multiples raisons d`éloignement entre la Colombie Britannique et le Québec, nous devons profiter de toutes les occasions pour échanger points de vue, connaissances, conclure des marchés, etc. Plus la CB et le Québec seront prospères, plus nos activités mutuelles le seront!

Cette année, l`OIQ concentre ses activités sur le développement technologique et particulièrement la haute technologie et à leur commercialisation afin d`améliorer la compétitivité du Québec et le bien-être des ingénieures et des ingénieurs.

J`avais l`intention de présenter ce texte en français mais en l`absence de traduction simultanée, ceci m`a apparut peu pratique. Vous comprendrez que mon intention est de présenter une image authentique du Québec et de l`ordre des Ingénieurs du Québec afin de favoriser des communications efficaces basées sur une compréhension mutuelle."

Il n`eut pas à présenter ces notes ayant plutôt été délégué à Sorel pour une activité régionale à caractère humanitaire. A ce moment, il apprit qu`un autre administrateur avait perdu son emploi à une société d`état et il était devenu entre-temps simple administrateur après avoir été vice-président. Il devait s`ajuster, s`adapter à ce nouveau contexte. Tâche peu agréable! Jacques en savait "quelque chose"! En une autre occasion, Jacques avait demandé au Président quelles seraient les retombées d`une représentation de l`Ordre auprès de l`association des MBA car plusieurs ingénieurs étaient déjà membres dont des administrateurs élus au Bureau. Jacques s`évertuait à respecter l`autorité du Président, se disant que si jamais il occupait ce poste il aimerait que son autorité soit respectée et que s`il n`avait pas prêché par un exemple personnel il serait mal à l`aise, pour rabrouer les dissidents mal intentionnés ou disposés.

A constater que l`ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil canadien des ingénieurs (CCI) et que la revue Engineering Digest et particulièrement l`éditorial du Président étaient unilingues anglais, Jacques constatait que le faible respect de la spécificité des québécois était peu encourageant pour les représentants de l`Ordre des ingénieurs du Québec auprès de cette instance et il en fit part au Bureau. Le CCI s`ouvrait prochainement à la francophonie enjoignantnt la Fédération européenne des associations nationales d`ingénieurs et Jacques espérait que ces pourparlers déboucheraient sur un accord de réciprocité semblable à celui conclus entre les six pays: l`Irlande, la Nouvelle Zélande, l`Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis car jusqu`à ce jour exclusivement des pays d`expression anglaise avaient fait l`objet d`accords. Une résolution conduisant le syndic en principe indépendant du Bureau, du comité administratif, du directeur général fut présentée pour information au Bureau appuyant une enquête sur les activités professionnelles des membres impliqués dans l`ingénierie du stade olympique. Jacques ayant oeuvré au chantier olympique durant quelques mois participa peu au débat sauf pour indiquer qu`elle était inacceptable tout en n`ayant pas d`objections à quelle enquête que se soit. Toutefois dans un climat de polarisation extrême, il considérait cette entreprise comme dangereuse, périlleuse pour les membres et l`Ordre. Il fallait mesurer la portée sociale et les conséquences sur l`image et la sauvegarde des intérêts des membres. Si l`Ordre ne protégeait pas les ingénieurs, qui le ferait! Les dirigeants auraient souhaiter ne jamais avoir soumis cette mesure ne respectant pas le prérogatives du syndic. Jacques se méfiait des fausses situations; appui supposément indu des régionales en périodes électorales, déficit fictif de la Journée de l`ingénieur, et quoi d`autres passés ou à venir. Lorsque l`on croit contrôler tous les rênes du pouvoir, il est fréquent de créer des situations favorables au renforcissement de cette autorité, de cette emprise, de ce pouvoir. Les architectes français ne fournissaient pas de plans et devis détaillés contrairement aux architectes québécois. On ne saurait se surprendre que les architectes québécois et canadiens critiquaient le projet Taillibert car ils auraient évidemment préféré que le projet eut été conçu par eux ce qui aurait améliorer l`image des professionnels québécois et surtout canadien dans un régime fédéraliste. Ils voulaient ainsi souligner leur présence professionnelle tout en soulignant certaines réelles déficiences. M. Drapeau pour éviter les ambrios locaux avait fait appel à une expertise européenne. Les ingénieurs québécois avaient sensiblement moins à redire en termes de responsabilités et de participation que les architectes devant généralement oeuvrer avec un architecte. Il fut quand même surpris, déconcerté que les Ordres des architectes et des ingénieurs du Québec demandèrent le retour de M. Taillibert dans le dossier. L`état de ce dossier devait être encore lamentable: poursuite, expertises multiples, ... et le rôle de M. Taillibert reconnu comme primordial.

A l`automne, il participa dans un château de l`Estrie à un colloque au programme très ambitieux: critères d`interventions publiques, promotion de la technologie et image de l`Ordre. Seulement, les deux premiers sujets furent abordés. Son atelier fut le seul à réviser une grille d`évaluation des projets d`interventions concertées. Au conférencier traitant du développement technologique à titre de fonctionnaire fédéral, Jacques demanda si le dédoublement des responsabilités à divers niveaux politiques en cette matière nuisait à un harmonieux et efficace développement du Québec. Le conférencier croyait que le dédoublement perturbait surtout les secteurs d`activités de moindre importance et que des pressions américaines dans le cadre du traité du libre-échange seraient exercées visant à identifier et à réduire les subventions, les aides gouvernementales des divers paliers de gouvernement.

En fin de journée, ils visitèrent une entreprise de haute technologie où les déchets dangereux étaient bien entreposés et étiquetés ce qui amena Jacques à commenter la situation différente existant à Saint-Basile et Saint-Amable. Le Président devait le remercier de sa participation ainsi de sa boutonnière aux couleurs de l`Ordre qui fut remise aux responsables de l`accueil chez cette multinationale. Jacques s`était informé d`un confrère de classe à l`emploi de cette entreprise pressenti comme prochain président.

Au lendemain de la visite industrielle où Jacques avait manifesté beaucoup d`intérêts et manifestement présenté une meilleure image que le Président, Jacques fut approché tôt cette année là par un officier qui désirait connaître ses intentions, ses intérêts pour la présidence. Jacques lui disit qu`il avait déjà signifié sa disponibilité en arrivant au Bureau et qu`il en était toujours ainsi. Cependant, les décisions étaient prises aux moments opportuns. S`il décrochait un emploi contraignant ou découvrait une activité bénévole plus revalorisante, il se devrait de choisir. On lui parlait de l`absence possible d`opposition au niveau de la présidence ce qui était de nature à lui plaire.

Le deuxième jour, Jacques fut délégué comme rapporteur des travaux de son atelier et l`animateur qui avait souligné sa participation officieuse au souper de la veille à une pièce jouée par une troupe de théâtre, le présenta comme un politicien. Jacques se demandait pourquoi? Il interpréta ce geste comme un encouragement dans cette voie. Par surcroît, il référa au jeune Laberge, point que Jacques s`empressa de souligner. A titre de rapporteur, il souligna que la grille d`évaluation des projets devait être utilisé avec jugement comme outil de gestion. Le projet de maillage technologique présenté globalement sans précision et théorique fut refusé aux dires de l`animateur et les débats se poursuivirent quand même. Il présenta avec une touche personnelle les débats de son atelier: la faible intégration des écoles de génie sur les campus ou l`isolement des étudiants en génie jusqu`à un certain point favorisant peu leur intégration sociale à ce moment de leur développement professionnel, niveaux d`intervention québécois et régional respectivement pour le Bureau, le siège social et les régionales, plusieurs activités de promotion technologique étaient en cours telles la formation continue impliquant ingénieurs et maisons d`enseignement, des conférences établissant des liens entre promoteurs de services technologiques, usagers et même personnels potentiels, la remise de Méritas favorisant la promotion de leurs services, au plan de communication, des émissions de télévision illustrant des travaux de construction et de fabrication basés sur l`ingénierie tels les ouvrages de génie civil , les chaînes de montage tout en soulignant l`apport de l`ingénieur et même des téléromans dont les principaux personnages seraient des ingénieurs-chefs d`entreprise, des ingénieurs-chercheurs, des ingénieurs-politiciens, car Jacques avait visionné plusieurs téléromans hispaniques où les ingénieurs y jouaient un rôle prépondérant, la définition d`un projet pilote de préférence par les régionales, l`importance pour l`ingénieur d`être au sommet de la pyramide de la technologie et le meneur ou la meneuse en cette matière. Il termina en soulignant que ces projets devaient être réalisables par des bénévoles régionaux, à la mesure de leurs moyens. Il avait pensé abordé les échanges entre les associations d`ingénieures et les Chambres de commerce, les associations de gens d`affaires, ..., organismes de concertation et de maillage. Jacques se fit délégué par le Président à deux jours de concertation régionale et à une dégustation de fromages et de vins organisée par l`association régionale et locale des ingénieurs.

Objectivement, ce colloque s`était avéré peu réussi et le projet défini ultérieurement comportait la participation des deux principaux dirigeants de l`Ordre à titre de conférencier laissant les administrateurs et les autres membres du conseil administratif à observer à distance le déroulement du programme. Les administrateurs formés comme porte-parole étaient peu mis à contribution. A cette journée des administrateurs: Commission et Bureau, Jacques intervint au sujet d`une réduction du nombre de rencontre du Bureau, d`une demande d`étude pour une gestion québécoise des programme d`ingénierie, de l`appui à l`enseignement de la déontologie dans les régions, de la carence de fonds pour la formation professionnelle dans les régions (cent ingénieurs attendaient), de l`ajout de courbes statistiques additionnelles pour illustrer les rendements des fonds de placement des ingénieurs et son apport à l`organisation de la Journée de l`ingénieur fut souligné. En privé, il souligna à l`administrateur responsable la possibilité d`obtenir des prix réduits pour divers produits notamment l`huile à chauffage (3 sous de rabais), ...

Jacques assista à une dégustation de fromages et de vins où sa présence ne fut pas soulignée en tant qu`administrateur malgré que lui et son épouse furent bien accueillis par les membres du conseil d`administration. D`ailleurs, sa présence était sollicitée aux réunions du conseil d`administration. La présidente était très absorbée par l`organisation de l`activité et elle était toujours craintive face à toute publicité faite à l`endroit d`un administrateur compte tenu des réprimandes reçues antérieurement. Celui qui avait logé une plainte au sujet de la publicité avait décidé de délaisser ses activités de bénévole à l`Ordre. Jacques encourageait cette présidente régionale à se présenter aux prochaines élections comme administratrice et il croyait qu`elle y serait élue assez facilement étant active à la Région, ingénieure et graduée d`une grande école de génie. Un ingénieur-conseil soulignait qu`il avait mentionné à un Forum régional que de nombreux programmes d`aides économiques existants s`avéraient difficiles à utiliser.

Suite à une rencontre de concertation régionale, il transmit les notes suivantes rédigées à cette occasion en sus des commentaires relatifs au nombre considérable de sujets traités et, par conséquent, du peu de temps alloué aux échanges autres qu`en atelier; le compromis quantité et qualité étant souvent difficile et délicat à réaliser!

"Nous nous devons d`encourager la concertation des principaux intervenants: gouvernement, patronat, syndicats, corps professionnels, ... L`Ordre des ingénieurs du Québec s`implique dans des dossiers de diverses natures: environnementale (Soligaz, BAPE, ...), économique (qualité totale, ...), sociale (Commission Bélanger-Campeau, ...) et autres concernant l`ensemble du Québec ou un secteur important du celui-ci. Souvent des mémoires sont présentés suite à une étude exhaustive du dossier.

Il semble que plusieurs organismes québécois ne disposent pas de porte-parole en régions, leurs activités n`étant pas décentralisées. Heureusement, ce n`est pas le cas de l`Ordre des ingénieurs du Québec où l`on retrouve plusieurs régionales dans la région géographique de la Montérégie dont quelques unes sont déjà membres de votre organisme.

Je suis convaincu que l`Ordre et ses régionales peuvent collaborer au bilan scientifique de la Montérégie et à d`autres activités. Nous préconisons également la confection de bilans technologiques par les industries afin de complémenter les bilans des entreprises qui comportent surtout une volet comptable ou financier. Au niveau régional, un nombre considérable d`activités sont organisées par des ingénieurs relativement à la formation continue, l`environnement, l`informatique, l`aérospatial et l`aéronautique, la reconnaissance de l`excellence, ... Ces activités sont offertes aux ingénieurs et nous nous efforçons d`élargir nos auditoires surtout lors des conférences scientifiques et techniques, ...

La technologie et son développement sont réellement l`apanage de l`ingénieur, son principal domaine de rayonnement individuel et collectif. C`est pourquoi nous désirons y jouer un rôle de premier plan. "

Ces notes furent favorablement accueillies ainsi que ses démarches pour susciter la participation des régionales concernées et des ingénieurs-conseils.

La presse parlait d`ingénierie sociale à laquelle pouvait contribuer des ingénieurs. L`ingénieur fédéraliste Dupras était mis à contribution par les conservateurs fédéraux. Après avoir mis en évidence les activités de l`ingénieur Bérubé dans le dossier Lavalin-SNC, on parlait beaucoup de l`ingénieur fédéraliste Saint-Pierre qui collaborerait à la souveraineté du Québec, probablement afin de conserver ses importantes fonctions, mais seulement après coup, après s`être opposé à sa réalisation. De part leur formation et leur expérience, les ingénieurs pouvaient sûrement contribuer à la définition et à la réalisation de mesures sociales liées à l`emploi, la technologie, l`économie, ... Eventuellement, des éléments moins conservateurs pourraient se manifester chez les ingénieurs si le contexte le permettait, croyait Jacques. De plus, au sujet de la plus importante entreprise de génie-conseil regroupant bon nombre d`ingénieurs et de scientifiques, l`on parlait de rationalisation conduisant souvent à de nombreuses mises à pied éventuelles. L`anglais était considérablement utilisée comme langue de travail, disait-on. Jacques avait cru le constater lors d`une entrevue.

Le ministère québécois de l`Environnement reconditionnait le site d`emmagasinement des pneus de St-Amable. S`agissait-il de conditions correspondantes au milieu naturel, on le saurait éventuellement! Quant aux déchets toxiques résultants des incendies de St-Amable et de St-Basile, ils seraient détruits dans quelques années. Dans le domaine de l`environnement, entre autres, de mauvaises nouvelles étaient plausibles comme celles du site d`implantation d`un développement résidentiel à Ville d`Anjou. Les informations pertinentes à la gestion publique n`étant souvent qu`accidentellement divulguées en raison de leur dit caractère confidentiel et à plus forte raison celles afférentes à l`entreprise privée. Chacun fait preuve de discrétion afin de survivre!

Que d`hypocrisie! Que de mesquineries! Que d`esclavage! Que de contraintes inutiles! Que de demi-vérités! Que de demi-mesures! Que d`efficiences apparentes! Que d`inefficacité! Que de louvoiements! Que d`impostures! Ces exclamations, il les exprimait face à la société dans l`ensemble et il se disait "Quel drôle de destin était le sien!".

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