MANUSCRIT À PUBLIER

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Voici quelques extraits d'un manuscrit que j'aimerais publier. Ledit manuscrit est rédigé en français et pourrait être publié dans d'autres langues. La table des matières a été fournie à la première page internet.

Here are extracts of a manuscript that I would like to publish. The said manuscript is written in french and could be translated in other languages.Please refer to page internet one for the table of contents.

Aquí son presentados extractos de un manuscripto que quiero publicar. Por favor referirse a la página internet uno por el índice.

Odilon Talbot 861, rue Jean-Collet Boucherville, Québec J4B 3J1

2- Les vacances

Chaque été, la famille Laberge séjournait à Rimouski profitant de la présence des parents et des grands parents. Jacques et sa famille appréciaient l`amabilité et la chaleur humaine de son père au cours de ces visites. Toujours accueillant et souriant! Suzie aimait bien son beau-père toujours plaisant! Simon, leur fils était le préféré avoué de sa grand-mère, question de tempérament, dit-on. Une semaine représentait une courte période pour visiter les quatre soeurs et les trois frères du Bas du Fleuve, sa paroisse natale et les environs.

D`année en année, le nombre de cultivateurs diminuait dans le rang natal et dans ce village d`arrière-pays. Quelques fois, ils poursuivaient leur pèlerinage annuel, comme Jacques l`appelait, jusqu`à Percé, au Nouveau-Brunswick ou ailleurs. Jacques aimait rejoindre tous les membres de sa famille même lorsque de légers différents existaient. Il considérait qu`il faut éviter d`isoler qui que se soit car en d`autres temps la personne laissée pour compte pourrait un jour être lui. Quelques fois, il allait en excursions de pêche à la morue sur le fleuve avec son frère accompagné par un professionnel.

Les premières années, ils rapportaient du poisson à Montréal et ils réalisèrent que souvent les produits de la pêche et les fruits de mer étaient offerts à de bons prix et dans de bonnes conditions à Montréal. Une fois, il était allé pêcher avec son jeune fils à une petite rivière près de Saint-Donat et ils prirent quelques petites truites mouchetées que sa mère âgée dégusta, elle adorait ça, ces petits salmonidés enrobés de farine et rôtis dans le beurre. Lors de ces pèlerinages, ils rapportaient aussi un ou deux faisans achetés chez une vielle connaissance de l`arrière-pays.

Jacques réalisait que sa mère refit l`apprentissage de la vie à deux et en compagnie de leur fils aîné. Il avait discuté de vie sexuelle entre elle et son père. Elle lui avait révélé qu`il était tard pour eux et il reconnaissait l`ampleur du processus de réadaptation un peu comme deux inconnus.

Après être revenu du Bas du Fleuve, ils se rendaient en Mauricie à la ferme de ses beaux-parents pour quelques jours. Les tantes et les oncles occupaient beaucoup de place lors de ces visites. Un de ses oncles était venu hiverniser leur résidence secondaire aux Etats-Unis avec une petite équipe d`hommes accompagnés de leurs épouses même s`ils ne parlaient pas anglais.Une voisine des Laberge sur le lac, une franco-américaine veuve accepta généreusement d`agir comme interprète. On retrouve des gens formidables partout, n`est-ce pas? comme disaient les britanniques!

Le couple Laberge se rendit en Martinique. Ce fut probablement leur plus beau voyage; le soleil, les paysages, les fleurs, l`hôtel "en surface ou en superficie" plutôt qu`en hauteur, les repas gastronomiques avec spectacles folkloriques, les déjeuners arrosés de mille jus variés, l`amabilité des martiniquais, la quiétude des lieux, la visite des sites historiques, ...

En compagnie de leur jeune fils, ils vécurent aussi pour ne pas dire également des moments merveilleux à Ixtapa au Mexique; chambre au niveau de la plage, qualité de l`eau, nourriture excellente à l`hôtel et à proximité, isolement du complexe touristique que le Président du Mexique fréquenta à ce moment, température chaude et confortable, accueil chaleureux des mexicains, ...

3- La chienne

Son fils insista auprès de sa mère pour s`acheter un chien malgré ses allergies connues. Il entreprit une étude exhaustive de la gente canine et son choix se fixa sur une petite chienne West Highland terrier aux poils laineux auxquels il n`était pas allergique. Son épouse devint une adepte de la nouvelle venue et en prit soin tel un enfant. Simplement qu`en observant la pauvre qualité du poil de la petite chienne, Jacques décela le piètre état de santé du chiot. Son historique médical devait confirmer son diagnostic d`amis des animaux. En vain, elle fut opérée pour corriger une boiterie à la jambe gauche arrière. Il semblait que ces problèmes étaient courants chez les petits chiens de race.

En vieillissant, la petite chienne s`intégra aux activités familiales et représenta un lien enrichissant, un trait-d`union entre les membres de la famille ainsi qu`une compagne pour celui ou celle qui restait seul à la maison. Elle suivait même les programmes à la télévision et elle jappait lors de scènes violentes et où des chiens apparaissaient. A proximité d`un plan d`eau, elle surveillait les baigneurs et jappait lorsque quelqu`un enfonçait sa tête dans l`eau. Elle s`intéressait surtout aux enfants! A l`arrivée de visiteurs indifférents à sa présence, elle jappait pour s`attirer leurs attentions. Jacques avait hérité d`une petite chaise haute et rustique pour enfant. Il s`agissait de la chaise utilisée par lui-même lorsqu`enfant et dont la famille de son frère avait bénéficié. A son tour, Simon, fils de Jacques l`avait utilisé et pour terminer cette histoire banale, c`était la petite chienne qui en était la dernière bénéficiaire. Au lieu de se faire solliciter individuellement, les Laberge avaient décidé de placer la chienne à leur portée, dans la chaise haute. Jacques n`avait jamais cru qu`il en viendrait à adopter une telle méthode; refiler la chaise d`enfant à un chien.

Les personnes âgées pourraient bénéficiées de la présence de tels compagnons, songeait-il! La chienne constituait une présence active pour les trois membres de la famille. Elle occupait souvent une position mitoyenne entre les membres de la famille et adorait se coucher sur les vêtements de ceux-ci. Sa principale préoccupation était son alimentation et le plus généreux à lui accorder quelques miettes, lors des repas, était son favori. Il était peu souhaitable pour Jacques d`embrasser Suzie en sa présence; elle manifestait sa jalousie et son esprit possessif.

En voiture, elle préférait se coucher sur les épaules de Jacques, tout contre le sommet du siège. Evidemment, il ne pouvait subir très longtemps cette pression même d`une douzaine de livres. Leur chienne souvent s`attardait à sentir de son petit nez noir humecté le petit problème de peau de Jacques près de l`oreille qu`il soignait à l`occasion avec de la cortisone à 2.5 % ce que les dermatologistes recommandaient. Il utilisait aussi du protège-lèvres et du polysporin pour empêcher la peau de gercer car la cortisone apparaissait moins efficace, toutefois, son efficacité à moyen terme n`était pas assurée non plus. Jacques fut heureux d`être efficacement soigné par un jeune dermatologiste. En quelques jours, son léger mais néanmoins persistant et croissant problème cutané disparu. Quel soulagement peu escompté! Le médicament en cause était une crème corticostéroïde de furoate de mométasone, 0,1%. La chienne avait semblé habilité, capable de détecter ces anomalies et Jacques ne fut pas surpris outre mesure de lire dans un journal qu`une femme avait vu un problème à une jambe détecté à temps grâce aux attentions répétées de son chien à cet endroit. Incroyable n`est-ce pas! De plus, elle avait développé l`habitude de lécher les sueurs sur le cou de Jacques lorsqu`il avait transpiré en travaillant.

Certains propriétaires de chien coupait les poils masquant partiellement les yeux du chien. Les Laberge avaient observé chez un couple d`amis que leur chien avait les yeux cernés par des sécrétions jaunâtres l`été et ils décidèrent de respecter la nature capillaire de leur chienne. Si quelqu`un s`amusait à jouer au chien avec elle, il se devait de rester loin de son plat de nourriture s`il ne voulait pas être menacé par la propriétaire; grondements, jappements et même morsures après avertisements.

Jacques s`était amusé à lui installer un escabeau à deux marches afin de lui permettre de surveiller les chats, les gens à l`extérieur de la maison et d`éviter à un membre de la famille d`avoir à la placer sur son poste d`observation. A l`heure de sa promenade, elle talonnait Suzie pour lui rappeler que c`était l`heure et qu`elle le désirait vivement. Elle passait ses journées entières à surveiller les chats surtout, et le chien du voisin.

Un été, elle s`intéressa à une famille d`écureuils gris dont les membres effectuaient des promenades aériennes sur les câbles téléphoniques à l`arrière de la maison et à proximité du potager. Elle s`avérait une gardienne efficace du patrimoine familial des Laberge d`autant plus qu`une marmotte faisait des ravages cet été là dans le voisinage. Lorsque Suzie et Simon parlaient fort, la chienne venait se réfugier près de Jacques ne comprenant pas la nature des échanges tout en reconnaissant le ton.

La chienne disposait d`une vraie banque de données reliée, connexe à ses instincts. Par exemple, les soirs d`été en raison de sa nature dite "terrière", elle creusait un nouveau trou dans la terre où elle rafraîchissait un ancien emplacement à proximité du patio et elle s`y couchait rafraîchissant ainsi son ventre et par conséquent abaissait la température de son corps. Suzie désespérait à la voir, par le fait même, salir son poil blanc. Ensuite, la chienne se secouait, tout comme, elle le faisait après que Suzie l`ait peigné. Elle préférait son poil à l`état naturel, libre. Quoi de plus naturel!

Des amies de Suzie s`étaient plu à lui offrir une plaque décorative dont le thème était Fanny car elles avaient été témoin des attentions de Suzie à l`égard de sa petite chienne. On pouvait lire sur cette plaque "Fanny Franche, douce et sincère Avec l`intelligence prospère Noble et naturelle Nantie des qualités les plus belles Y`en a pas deux comme elle!" Amusant n`est pas?

4- Le sport

Jacques et Suzie adoraient les promenades en ski de fond dans une érablière où chemin faisant ils admiraient les décors "boiseries", forestiers variés; de multiples bouleaux blanchâtres, des sapins et des pruches au coloris permanent (vert), des érables de diverses dimensions, des champs de quenouilles, ... Tout au long des douze kilomètres souvent parcourus en soixante minutes ou près par des conditions excellentes car Jacques n`avait pas de ski anti-recul, leurs organismes s`oxygénaient semi-aérobiquement car leurs pouls approchaient rarement cent vingt pulsations par minute.

Jacques avait participé à quelques demi-marathons. Un premier à Rivière-des-Prairies avec un doigt cassé, ensuite, au huitième marathon de Montréal à l`épreuve du vingt et un kilomètres et celui de Kino-Québec de Longueuil de vingt-deux kilomètres. Ces expériences de courses à pied se terminèrent par une tendinite et Jacques connut plusieurs "joggers" d`expérience qui souffrirent de troubles articulatoires aux genoux et cela le confirma dans sa décision d`accrocher ses souliers de coureur-amateur.

Il suivit des cours de conditionnement physique dans sa municipalité et l`éducateur physique devint un chiropraticien qui devait traiter son épouse subséquemment. Jacques avait confiance aux médecins et aussi à la chiropratique pour certains problèmes de dos et articulatoires après la prise de radiographies. Jacques avait été soulagé d`un mal devenu chronique à un orteil. Après deux traitements, son "vieux chiro" des plus expérimentés et équipés le soulagea définitivement et rapidement de ces malaises. Ensuite, il se limita à des marches et à des randonnées à bicyclette à Varennes et dans les Adirondacks. Suzie insistait pour faire sa promenade journalière.

A titre d`expériences sportives, il pratiqua assidûment le karaté durant un semestre et il en acquit les rudiments. Il retint de cette expérience surtout un contrôle accru de lui-même. Déjà, il avait observé que, généralement, il conservait son flegme, la tête froide, son sang froid dans les situations critiques. Ces exercices intenses développèrent chez lui une endurance physique qu`il nota, entre autres, de la façon suivante; il pouvait retarder les heures de ses repas sans en subir d`inconvénients apparents lorsqu`il le fallait.

Jacques fit du ski alpin pendant de nombreuses années. C`est au petit mont Plante dans les Laurentides qu`il fit ses débuts en ski accompagnée d`une enseignante, directrice d`école, originaire du Lac Saint-Jean. Il devait skier souvent à Belle-Neige, pente facile à proximité du chalet loué à Val David. A l`occasion, il se rendait au mont Tremblant où un copain agissait comme patrouilleur. Les quelques pentes de ski à proximité de leur résidence secondaire s`avéraient un peu éloignées et il déplorait que l`ancien centre de ski de l`autre côté du lac ait été fermé car la montagne était parmi les plus élevées dans le nord de l`état de New York et à mi-chemin entre Montréal et le centre de ski White Face. Son fils possédait des dispositions naturelles pour enseigner le ski, lui semblait-il, il lui soulignait les points susceptibles d`être améliorés en peu de temps.

Un des sports, que Jacques appréciait, était le golf. Sans être un excellent joueur pour n`avoir jamais jouer intensément et avoir appartenu à un club de golf, il adorait se trouver sur ces parcours relaxants en milieux naturels et en compagnie de compagnons et de compagnes intéressés à se détendre. A plusieurs reprises, il avait nagé selon un parcours fictif tracé entre son quai sur le lac et un quai flottant chez un voisin sis plus loin. Il faisait l`aller-retour en variant, changeant de styles; brasse avant, brasse arrière, la nage rampée (crawl) avant et arrière, marinière et brasse arrière inversée. Il disposait de quelques lunettes ajustées à sa vue pour fins de natation et de ski nautique (avec flotteur). De plus, un autre accessoire utile lorsqu`il allait à la piscine intérieure était ses lunettes ajustées à montants de carbone résistants à la chaleur du sauna.

La piscine familiale était agréable pour le jeu et particulièrement pour le rafraîchissement. Cependant, en tant qu`adulte, il n`était pas question de s`y conditionner physiquement en raison des faibles dimensions relativement aux piscines municipales. Avec l`air climatisé, les Laberge ressentaient moins le besoin de se baigner à Varennes. Au chalet surtout après l`exécution de quelques travaux, ils se rafraîchissaient même si l`eau était plus froide qu`à Varennes. Dans ce cadre naturel, ils se plaisaient à se rendre à la nage à une roche à quelques distances du bord du lac.

A titre de membre d`un organisme communautaire, il joua une saison à la balle-molle, sport qu`il connaissait peu. Il fut surpris d`attraper presque toujours les balles lorsqu`il était au bâton, agissait à titre de frappeur. Il était plus faible au champ, pensait-il! Préférant se rendre au chalet certaines fins de semaine, il lui arrivait de manquer quelques parties. Au baseball, au stade olympique, il restait assis durant le chant "O Canada" et de plus en plus de gens adoptaient cette attitude.

Un sport que Jacques qualifiait de social et qui lui permit de réduire son poids de quelques livres lors des nombreuses soirées à danser sur des musiques anciennes et modernes en compagnie de Suzie. Surtout lorsque la musique était celle d`un orchestre de plusieurs musiciens, ils se sentaient mû, porté au gré des vibrations harmoniques et des rythmes musicaux originants et traduisants de nombreuses cultures; latino-américaine, hispanique, viennoise, bavaroise, française, anglaise, africaine, ... Jacques avait suivi et organisé des cours de danse à l`université.

Un autre sport important pour un propriétaire de chalet était évidemment la pèche. Jacques et Suzie séjournait souvent deux heures sur le lac à pêcher à la traîne à basse vitesse et à pique-niquer. Une pèche fructueuse consistait en quelques truites arc-en-ciel et des saumons dont le lac était ensemencé. Généralement, ils utilisaient le bateau-moteur et occasionnellement, la chaloupe mut par le moteur électrique. Souvent, au coucher de soleil, ils pêchaient devant le chalet près d`un petit rocher pouvant être observé de la surface. Jacques et Simon avaient passer plusieurs soirées à prendre des achigans, des perchaudes, des truites et même des saumons.

Le ski nautique occupait également Jacques et Simon. Surtout, Simon, il exécutait des prouesses attirant l`attention des autres propriétaires et souvent d`autres skieurs venaient agrémenter le décor de leurs zigzags bien "arrosés", bien accentués. Durant, quelques années, le voilier fut populaire chez les Laberge. Ces sports étaient pratiqués dans un cadre naturel enchanteur.

A l`automne, la chasse permettait d`agréables promenades dans les forêts avoisinantes en compagnie de la chienne et Jacques pratiquait le tir à la perdrix, aux lièvres, ... A quelques reprises, Jacques avait suggéré l`étude d`une entente Québec-New-York visant à réduire les coûts des permis de chasse et de pèche dans les deux régions compte tenu du nombre de sportifs américains et québécois d`autant plus qu`ils payaient des taxes scolaires, par exemple, sans que leur enfant en profite. Ils affectionnaient une route dans la forêt tracée pour une voie ferrée délaissée. Un ancien verger les fascinait et attirait du gibier. Malheureusement, en peu d`endroits, la chasse était permise et, quelques fois, ils allaient chez son copain américain. Jacques avait cru qu`en tant que droitier son meilleur oeil était son oeil droit. Hé! Bien! Non! Suite aux conseils d`un armurier, il devait reconnaître que son oeil utile pour la chasse était le gauche. D`ailleurs, il était habile à divers degrés des deux mains. Conséquemment, il dut refaire son apprentissage de chasseur, jusqu`à un certain point.

Les randonnées en quatre roues, tout terrain avaient été prisées longtemps par Simon en particulier et Jacques accompagné par Suzie en étaient aussi venus à bien connaître les sentiers dans les environs. Généralement, ils s`enfonçaient dans la forêt jusqu`au sommet de la montagne d`une façon motorisée pour ensuite poursuivre à pied la chasse après avoir chargé son arme.

VII- LA FAMILLE DE SUZIE EN BREF

La famille de son épouse en était une à deux "lits" en s`exprimant à l`ancienne, son père s`étant remarié lorsque ses trois filles avaient atteint l`âge adulte. Il se sentait sans doute seul sur sa ferme héritée de son père, mécanisée et bien équipée afin de réduire son labeur. Sa première épouse était morte à la naissance du quatrième enfant d`une hémorragie et l`enfant n`avait pas survécu.

En annexe, des précisions sont apportées par un oncle, Ernest, relativement au décès de la mère de Suzie. Avec sa deuxième épouse humaine, généreuse, une parente d`un important politicien fédéraliste, il avait eu deux garçons, sa seconde relève. De la maison ancestrale, ils avaient une excellente vue sur la rivière Saint-Maurice.

Le soir, son père pouvait raconter indéfiniment des histoires de chantiers où il avait travaillé plusieurs années surtout à titre de mesureur. Ses histoires impliquaient souvent un médecin de campagne et de chantier, ami de longue date. Sa deuxième famille lui donna la motivation nécessaire pour affronter des opérations aux deux jambes et se réhabiliter; dure épreuve que plusieurs personnes âgées rencontrent! Son fils, Simon avait subi de semblables opérations en bas âge et grâce à l`expertise d`un chirurgien montréalais merveilleux, il n`en restait aucune trace, séquelle. A titre d`exemple d`opérations réussies, ce chirurgien utilisait, dans des séminaires, le cas de Simon illustré à l`aide de ses radiographies.

La tante de Suzie qui avait agi comme la remplaçante de sa mère demeura avec "ses trois filles" jusqu`à leur maturité et, ensuite, elle travailla comme "madame curé" dans des presbytères de la région. Jacques et sa famille la visitèrent dans deux paroisses et ils firent connaissance avec les équipes cléricales, ecclésiales. Cette tante avait vécu pour ses trois enfants et elle continuait à s`en soucier généreusement. Les liens qui unissaient Suzie à sa tante étaient beaucoup plus forts, étroits que ceux que Jacques entretenait avec son frère aîné qui avait joué un rôle semblable jusqu`à un certain point. Cependant, la mère de Suzie était morte tandis que le père de Jacques avait été longtemps absent. Ils virent cette tante mourir relativement jeune après une convalescence dans un foyer spécialisé. A un moment donné, ils réalisèrent qu`elle ne tenait plus à la vie étant trop handicapée pour continuer à aider ses proches et peu habituée à se faire servir.

Fait inusité, Suzie n`avait jamais eu le plaisir d`accueillir son père dans son foyer seulement sa belle-mère. Il était toujours préoccupé par sa ferme. Jacques encourageait Suzie à profiter de la présence de son père encore vivant car, lui, il avait perdu et son père et sa mère. Les deux beaux-frères de Jacques du côté de son épouse étaient des professionnels; l`un en sciences sociales, grand, flexible, sociable et l`autre en sciences qui avait décidé de demeurer dans son milieu.

Son épouse et ses soeurs formaient une excellente équipe même si dans un groupe de trois, souvent, deux des membres du groupe ont plus d`affinités. Ses soeurs étaient respectivement enseignante et infirmière. Un des couples avait deux garçons et l`autre trois. Jacques connut particulièrement les oncles et les tantes du côté de la mère de Suzie.

Un des oncles en particulier avait une nombreuse famille très instruite; avocat, psychologue, conseillère en orientation, travailleuse sociale, comptable, ... Deux tantes-soeurs contribuaient aux harmonieuses relations familiales. Une de ses proches parentes avait marié un avocat qui devint juge. Une tante et un oncle du côté paternel résidant à Montréal étaient réellement chaleureux, humains. Des coeurs d`or! Ils vivaient simplement et ils accueillaient toujours bien les Laberge; il s`agissait presque d`un second foyer pour Suzie et Jacques demeurant à Montréal. Une parente handicapée mentalement avait confectionné pour les Laberge une impressionnante pièce artisanale de dimensions respectables qu`ils conservaient orgueilleusement dans leur salon.

Un autre oncle bien implanté à Montréal avait suivi de près ces trois soeurs et ses propres enfants, un garçon et une fille pratiquaient le droit. Suite à une visite chez les Laberge, il devait leur acheminer un témoignage personnel des plus chaleureux de la part d`un proche parent. Ce texte apparaît en annexe. Un autre oncle était venu au chalet effectuer des travaux d`hivernisation s`inspirant de sa propre maxime "une femme bien au chaud était plus susceptible d`être heureuse".

Le couple Laberge se rendit à l`occasion de nombreux voyages en Mauricie chez une cousine de Suzie, sa couturière attitrée. Jacques connut les nombreux membres de cette famille typique ainsi que l`expression humoristique vigoureuse de la couturière.

VIII- LA VIE A L`AMÉRICAINE

Afin de s`évader sporadiquement sinon régulièrement du milieu urbain montréalais et montérégien, notre ancien campagnard se trouva un coin de verdure, un point d`eau, une mini-forêt essentiellement de bois franc, une seconde résidence confortable et rustique, un autre environnement culturel accessible à l`année longue.

Jacques et son épouse auraient, à prime abord, préférés investir dans le sud ouest du Québec toutefois leurs longues recherches les conduisirent de l`autre côté de la frontière "québécoise" dans l`état de New York. L`examen, l`étude d`une carte géographique des régions sises au sud de Montréal avait révélé l`existence de lacs à proximité de Montréal et de l`autre côté de la frontière québécoise.

Au cours d`au moins dix ans, ils se familiarisèrent progressivement avec la culture américaine des états nordiques. Jacques fit l`apprentissage du ski nautique et de la pêche guidé par un expert local, de la chasse au fusil au petit gibier et au chevreuil assisté par un franco-américain, du quatre-roue, de la voile, de la planche à voile, de la cuisine au charbon de bois naturel, du yatch et de la préservation d`un plan d`eau potable.

L`été à marquer, à signaler à l`aide peinture en aérosol les arbres malencontreusement morts sur son terrain, ses bouleaux qu`il affectionnait particulièrement, étaient surtout affectés. Les érables, les hêtres, les pruches et autres essences étaient en meilleures conditions. Conséquemment, son bois de chauffage était surtout constitué de bouleaux et il réussi sait difficilement à tout chauffer, brûler dans ses foyers intérieur et extérieurs.

Du côté américain, le vendeur était assisté d`un avocat, il assumait les services légaux. Jacques et Suzie firent quand même appel à un avocat américain qui se révéla être l`ancien avocat des vendeurs du chalet. Ils le considéraient lent à produire les documents. La transaction fut harmonieusement réalisée.

Les jeunes américains avaient appris le respect de leur drapeau. Jacques avait laissé par terre quelques instants les drapeaux québécois et américain. Immédiatement, l`américain prit en main son drapeau et le plia convenablement et le remit à Jacques qui en faisait autant avec le drapeau québécois.

Même s`il affectionnait particulièrement les cultures hispanique et latino-américaine surtout depuis sa rencontre avec un couple espagnol sympathique en Angleterre, il fut surpris de réaliser que les documents américains officiels lui étaient offerts en espagnol sur demande même s`il savait que près d`un quart de la population de New York était d`origine hispanique et surtout latino-américaine.

A proximité du Québec, les états limitrophes américains auraient pu accepter le français comme deuxième langue officielle compte tenu du grand nombre de franco-américains qui y vivaient. Jacques croyait que des mesures législatives auraient pu être encouragées afin de promouvoir le français. Un groupe de franco-américains fit des représentations en ce sens à la Commission Bélanger-Campeau. Dans un optique de libre-échange Canada-Québec-Etats-Unis et Mexique, il pensait que les québécois pouvaient profiter de leurs origines latines pour se rapprocher des pays de langues hispaniques, langue d`origine latine tout comme le français.

De plus, être en terres américaines, le rapprochait de son père américain de naissance et il se souvenait de la ville natale de son père, Salem, la ville sorcière, au Massachusets qu`il avait visitée en reconduisant son garçon à un camp d`été américain au New Hampshire en compagnie de son épouse.

Il était intéressant de comparer les services de base; électricité, gaz, téléphone, ... offerts aux Etats-Unis en termes de qualité et de prix. Les frais d`interurbains y semblaient moins onéreux qu`au Québec et ils consommaient de l`électricité durant la nuit, préférablement, à un coût moindre que durant le jour et enregistré à l`aide d`un double compteur. Les Laberge minimisaient le coût énergétique ainsi en chauffant l`eau au coucher et en utilisant le chauffage électrique la nuit. Ils comptaient sur plusieurs sources énergétiques; pour le chauffage, il s`agissait de l`électricité comme source de base complémentée par le kérosène et le bois. La cuisinière était alimentée au gaz propane et des cuisinières électriques d`appoint étaient disponibles. La compagnie d`électricité produisait des diagrammes à barres illustrant simplement et clairement l`utilisation d`électricité de jour et de nuit.

Aux douaniers américains, il répondait quelques fois qu`il possédait la citoyenneté québécoise ou qu`il originait du Québec. La plupart des douaniers comprenaient ces références politiques et quelques exceptions insistaient pour entendre les mots canadien et Canada.

A voir, les américains construire de grands garages souvent près de maisons mobiles en régions rurales, Jacques comprit le comportement adapté par un proche parent ayant séjourné à plusieurs reprises aux Etats-Unis. Il leur avait aussi emprunter leur engouement pour les camions, la mécanique, les maisons mobiles, ... Jacques imaginait que les américains de ces milieux devaient souvent réparés eux-mêmes leurs voitures car il était peu rentable d`offrir des services de réparations mécaniques d`où la nécessité de grands garages ainsi que pour des fins d`entreposage.

Avec un copain franco-américain, Claude Robert, il établit des liens amicaux simplement en essayant de faire réparer un vieux moteur Evinrude de soixante-quinze forces pour son yacht. Claude rechercha avec lui d`anciennes pièces à Burlington. En raison de ses antécédents campagnards, Jacques était près de Claude. Jacques, son épouse et son fils furent invités à assister à leur vingt-cinquième anniversaire de mariage dans une municipalité en bordure du Québec. Claude se permit quelques chansons "westerns" avec une de ses soeurs aînées. Sa petite famille comprenait un ingénieur, une bachelière en droit criminel et un adolescent. Claude, bricoleur habile, mécanicien chevronné, menuisier doué était à l`aise dans beaucoup de domaines.

Jacques fit connaissance de ses nombreux frères et soeurs et ils allèrent à la cueillette aux bluets et aux mûres avec une de ses soeurs car son épouse, Suzie, adorait ces excursions dans les "plés", la savane et à la montagne.

Jacques considérait important de connaître des américains pour sa culture personnelle et aussi dans l`éventualité de problèmes en terre américaine. Claude étant généreux de nature, Jacques essayait d`éviter d`abuser de sa bonne nature. Il parlait français et surtout le comprenait bien toutefois Jacques lui parlait anglais étant dans un pays anglophone.

Suzie insistait beaucoup pour se reposer au chalet ce qui était compréhensible cependant Jacques désirait, si possible, se contraire un réseau d`amis sinon de connaissances. Ce copain inexpérimenté dans le remorquage d`un skieur nautique entraîna Jacques à haute vitesse car son moteur de bateau était plus puissant que le sien et lorsqu`il chuta, il ne s`enfonça pas comme il le faisait habituellement; il se retrouva après quelques instants debout dans l`eau supporté par sa ceinture de sécurité et il se demanda ce qui s`était produit car ses skis étaient loin de lui. L`autre occupant du bateau lui disit qu`il avait bondi à deux reprises sur l`eau avant de s`y enfoncer. Jacques devait découvrir qu`il s`était cassé deux petites cotes d`après les radiographies prises trois semaines plus tard. Toutefois, ce genre de fractures ne se traitaient pas. Son copain fut embarrassé sinon malheureux de cette situation un peu dangereuse et Jacques ne pouvait lui en tenir rigueur.

Un automne, ses amis eurent des problèmes avec un raton-laveur qui s`attaquait à leurs canards, leurs dindons, leurs oies, ... et Jacques fut heureux de leur fournir un piège apporté du Bas-Saint-Laurent. Ce copain subit d`un malencontreux accident de travail et depuis il souffrait énormément et utilisait des calmants et un dispositif électrique pour atténuer ses douleurs. Il l`avait visité un été et il le trouva confiné à son fauteuil par temps très chaud avec un collier pour supporter son cou. Après l`avoir vu en santé, Jacques sympathisait à ces déboires. Ce copain qui adorait la chasse eut à composer un automne avec des voisins qui chassaient en s`aidant de chiens lesquels localisaient le ou les chevreuils et les poursuivaient ce qui permettaient à ces voisins d`attendre les cervidés poursuivis car les chiens étaient munis de senseurs électroniques facilitant l`identification de leur position géographique.

Un autre copain franco-américain, Robert Fournia, ancien membre de l`état major américain lui permit de profiter efficacement de la pêche sur le lac et de skier sur l`eau. Ce fut Suzie d`abord qui fit connaissance avec ce voisin lors d`une crevaison. Elle lui avait demandé la permission de stationner la voiture dans son stationnement aménagée près de la route. Jacques et ce voisin tentèrent de dévisser les boulons de la roue et ils durent se résigner à en couper un au ciseau à froid. Ce ne fut que le lendemain qu`ils complétèrent cette opération et firent connaissance.

Ce voisin était renommé pour obtenir des résultats, rencontrer ses objectifs. Cet homme était d`un grande efficacité, pédagogue naturel et à sa retraite. Jacques connut sa double famille car il s`était remarié. Robert ne parlait pas français ni espagnol même s`il avait séjourné à Panama. Comme vous pouvez le voir les noms francophones étaient malmenés, altérés, ici, le "er" avait été remplacé par "a". Jacques croyait que ces modifications étaient effectuées sur une base phonétique. Accompagné de ce voisin expert pêcheur, Jacques fit une pêche "miraculeuse", ils attrapèrent quinze truites arc-en-ciel et six saumons réglementaires. Chaque fois qu`ils pêchaient à un endroit précis où présumément se situait le banc de poisson, ils en récoltaient un ou deux. Après vingt et une prises en quatre heures de pêche, ils partagèrent d`une façon asymétrique la récolte. Jacques venait d`être initié aux secrets de la pêche sur ce lac suite à de nombreuses heures presque infructueuses si ce n`était pour plusieurs perchaudes, achigans à petites et à grandes bouches et quelques crapets de roche et soleil et quelques truites arc-en-ciel, de ruisseau et saumons.

Un été, Jacques confia à son copain qui avait été membre de divers conseils administratifs, comment l`assemblée annuelle de l`OIQ avait été conduite at aussi les détails du déroulement d`un congrès national du PQ suivi du renéremdum afin de renverser les résolutions votées démocratiquement par les membres du parti. Le Québec à l`instar de d`autres sociétés vivait une speudo-démocratie dominée par les tendances, les forces fédéralistes ou fédéralisantes. S`agissait-il d`un dictature déguisée et d`une durée équivalente, correspondante aux nombres de mandats d`une équipe gouvernementale donnée. Pour obtenir un emploi ou un contrat, un marché, il fallait présenter "patte fédéraliste" ou s`associer à un fédéraliste.

Au lac, les Laberges déploraient le faible nombre de jeunes familles, de jeunes enfants, d`éventuels compagnons de jeu pour leur garçon. La première voisine rencontrée fut Madame Taylor, âgée de soixante-dix ans, qui s`adressa en français à leur jeune garçon qui s`était aventuré sur sa petite plage ensablée. Jacques essaya de vendre son chalet en son nom, plus tard, il l`annonça à Montréal sans succès. Il voulait la remercier de tant de services rendus et il apprit qu`elle appartenait à la dernière génération de franco-américains parlant le français que leurs parents leur avaient enseigné avant de subir forcément l`assimilation à l`école. Elle connaissait et reconnaissait également l`impact économique bénéfique et significatif des touristes "canadiens" que Jacques préférait qualifié de majoritairement québécois.

Son voisin de chalet avait remporté le concours de photographies pour le calendrier annuel de l`association pour la protection du lac et peu d`exemplaires furent vendus de ce coucher de soleil signé à la québécoise francophone, semblait-il! Ce voisin méritait bien ce prix étant très actif dans cette association. Jacques avait soumis une photographie sur laquelle une portion de la rive opposée du lac se reflétait dans les eaux calmes, un effet miroir.

Il fit également des recherches à Montréal et plus précisément à l`Oratoire Saint-Joseph pour son ancienne propriétaire qui était une des parentes du frère André. L`Oratoire le lui confirma d`une façon générale.

A maintes reprises, les Laberge profitèrent de l`appui d`une famille américaine vivant, demeurant à proximité du chalet. Ce couple typiquement campagnard, simple, renseigné sur toutes les activités locales, influent, était toujours prêt à les seconder à résoudre, affronter les situations problématiques; bris d`automobile, déplacement de support de bateau, références sûres, ... L`épouse appréciait beaucoup la compagnie de Suzie qui disposait de peu de temps pour fins sociales.

Les Laberge avaient offerts un vieil ameublement aux voisins et ils trouvèrent preneur en la personne d`un lavallois anglophone bilingue. Quelques années plus tard, ce même voisin devait leur aider à résoudre une panne de voiture au cours de la période des Fêtes. Ces voisins appréciaient énormément les milieux américains et ils y séjournaient chaque fin de semaine. Un été, leur fille se maria à un américain et la célébration eut lieu sur leur propriété au abord du lac en présence d`une cinquantaine d`invités par une merveilleuse journée d`été ensoleillée. Des badauds se promenaient sur le lac afin d`observer cet événement assez particulier.

Un couple de voisin les accueillit au vin Chateau Laberge, vin blanc, un bordeaux au nom d`un ancien connétable de France, gouverneur de Guyenne de 1400 à 1453. Il s`agissait d`une délicate attention car, de plus, ce vin n`était pas à la portée de toutes les bourses.

Plusieurs propriétaires de chalet décriaient, les bruits d`un moteur de bateau de course; son propriétaire s`exerçait et effectuait les mises au point sur le lac. L`association pour la protection du lac avait en vain tenté d`arrêter ces essais. Les propriétaires de chalet étaient tellement conscients de la protection de l`environnement que Jacques n`aurait pas oser premièrement par soucis de l`environnement de se laver les cheveux dans le lac et deuxièmement par crainte d`être dénoncé par un voisin ou un autre propriétaire. Le point de vue de certains propriétaires évoluait. Quelqu`un lui avait dit être contre les bateaux moteurs toutefois l`année suivante ses finances possiblement lui permirent de s`en acheter un afin d`être plus efficace à la pêche, pensait-il! Pêcher à la traîne à l`aide d`un bateau à rame n`était pas chose facile même pour quelqu`un en excellentes conditions physiques!

En plus de pêcher à la traîne durant des heures avec Suzie, Jacques pêchait à la mouche à proximité du quai où généralement, il attrapait quelques perchaudes, achigans et fort heureusement des truites tout en admirant les couchers de soleil. Durant le jour, il lançait du quai une ligne qu`il levait entre deux travaux. La pêche agrémentait ses journées. Ces quelques poissons cuits dans le papier d`aluminium sur le foyer, feu de bois naturel constituaient fréquemment l`entrée au repas du soir.

Lorsque le ciel était rougeâtre, on pouvait espérer une belle journée le lendemain. Habituellement le soir, le vent tombait ou il soufflait à une intensité réduite. Souvent le soir, un feu était allumé sur le bord de l`eau et la famille dégustait des guimauves et se réchauffait près des flammes de bois mort sur le terrain que Jacques récupérait méticuleusement afin de conserver sa propriété propre et également comme source d`approvisionnement en bois de chauffage.

Un voisin entre autres était sensibilisé aux exigences de la protection du lac par les membres de l`association fondée à cet effet telles le non épandage d`insecticides, la plantation d`arbustes près des berges, la surveillance des habitudes des autres propriétaires, etc toutefois, la vérification de son système sanitaire à l`aide de deux colorants; un pour la fosse principale et l`autre pour la fosse secondaire fut impossible car il avait décidé de ne plus utiliser sa fosse sceptique, seulement un cabinet d`aisance à l`extérieur. Mieux aurait valu probablement qu`il s`intéressa concrètement à la préservation du lac et, d`abord, à sa propre portion. Il s`agissait d`un membre du conseil d`administration de cette association représentant le Québec ou plutôt le Canada.

La vie au chalet représentait certains aspects de la vie de village où les propriétaires en venaient à se connaître et les chaleureuses salutations de mise surtout en milieux anglophones favorisaient le rapprochement social. Un détail les amusait et soulignait leurs liens historiques avec le Québec; les Laberge pouvaient se procurer du pain de bonne qualité "Old Quebec".

Les résidents du Vermont semblaient plus accueillants aux québécois francophones que ceux de Plattsburg car ils suivaient des cours de français, ... Toutefois, la situation évoluait positivement dans l`état de New York.

Au chalet, la chienne installée sur le rebord des fenêtres surveillait les "suisses" qui avaient érigés un réseau de tunnels sous-terrains afin d`échapper aux prédateurs et à la froidure, les oiseaux, les pêcheurs qui s`aventuraient près du bord et autres intrus. Elle était toujours heureuse de rencontrer une grosse chienne qui faisait sa ronde quasi-journalière des voisins. La petite chienne se plaçait debout pour la saluer, lui toucher le nez.

De la véranda fermée, les Laberge surveillait constamment une famille d`hirondelle logée dans une des cabanes clouées à des bouleaux au niveau correspondant. Ils s`inquiétaient depuis quelques années de l`état de santé d`un érable que les pic-bois malmenaient sérieusement, ils avaient percé d`immenses trous afin de se nourrir, de déguster des insectes.

Sur les murs de la véranda, on pouvait lire la prière du pêcheur qui se traduisait en français ainsi: "Dieu donne moi la grâce De prendre un poison Suffisamment gros Afin de me permettre Lorsque j`en parlerai plus tard De ne jamais avoir à mentir"

Grâce à une longue véranda fermée et isolée donnant, s`ouvrant sur le lac, ils jouissaient de celui-ci même lorsque ses eaux étaient violentées, fouettées par les forts vents souvent frais et soufflants généralement dans la même direction. L`hiver, ces vents prédominants étaient parfois glacials. La présence d`écumes blanches, de crêtes blanchâtres sur la surface ondoyante des eaux servait d`avertisseur aux plaisanciers, aux pêcheurs, ...

Son ancienne voisine lui avait dit que ce lac avait pris plusieurs vies étant très dangereux en raison de la force, de la vigueur sinon de la violence des orages soudains. Jacques avait goûté aux affres de dame nature lorsque sur le lac dans son embarcation à moteur. Heureusement que les vents soufflaient en direction du chalet plutôt que de l`autre côté du lac car son vieux moteur Evinrude de neuf forces et demi et le faible poids de l`embarcation ne lui permettaient plus de naviguer seulement de dériver abruptement sur la berge rocheuse à proximité de sa propriété.

Une vingtaine de bouleaux blancs aux feuillages touffus à leurs extrémités complémentés d`un vieil érable encadraient le chalet particulièrement sur le bord de l`eau. En remplacement de quelques bouleaux morts, Jacques en avait transplanté quelques uns et il en surveillait régulièrement la croissance.

Sur l`arrière du chalet, des ormes géants agissaient comme parasol en été étendant leurs longues branches charnues et feuillues jusque sur la toiture de tôles d`acier protégées par un enduit d`aluminium. Il ne faisait jamais chaud dans cette résidence même par les jours de chaleur torride. Souvent, il fallait une "attisée" de bois dans le foyer pour "tuer", réduire l`humidité par les soirées fraîches.

L`avant du chalet comportait une immense rocaille essentiellement de fleurs vivaces jaunes et blanches soient les coréopsis, les rudbeckias, les matricarias, les chrysantheme, les gaillardes, des wegelias rouges et roses, un couvre-sol et une lierre aux fleurs blanches et aux roseaux légers, le tout assorti de bouquets verts; des fougères naturelles. Cette rocaille occupait l`espace entre un muret d`arrêt des eaux de surface et d`un mur de soutènement de pierres. Ces fleurs assuraient une présence constante tout l`été durant et étaient visibles de la cuisine tout aussi bien que du salon.

Près de la sortie, des phlox paniculés s`adossaient au muret de soutènement fabriqué de pierres marquant la dénivellation, assurant la transition entre les deux niveaux de terrain. Jacques avait inventorié les vignes grimpantes à l`état sauvages ou non qu`il observait sur les clôtures, dans les arbres, ... ainsi que les plantes à l`état naturel à proximité. L`ancienne propriétaire avait de plus développé une plate-bande de fleurs surtout locales à proximité des bois et elle souffrait non seulement d`une carence de soleil mais également d`humidité au cours des semaines de sécheresse estivale.

Les Laberge découvrirent la saveur des viandes, des légumes, des fruits de mer cuits sur charbon de bois naturel dans le foyer à l`extérieur du chalet relativement à ceux cuits sur des briquettes achetées et au gaz. Même en périodes hivernales, Jacques avait découvert les vertus du foyer extérieur en raison de son expérience à allumer le feux. Jacques établissait un parallèle entre cette méthode naturelle de cuisson et celle de la récolte de légumes et de fruits directement du jardin. Une autre analogie pouvait être développée entre la qualité d`oxygénation lors d`une promenade en milieu urbain à Varennes ou à Montréal et celle effectuée à proximité du lac en milieu rural.

Jacques se permettait de fumer quelques cigares toujours à l`extérieur du chalet et de la voiture. Fumer à l`américaine n`était pas moins dommageable à sa santé. Fumer malgré les risques semblait un besoin chez beaucoup de gens, un léger élément de risques, d`autodestruction, de défi à la raison, à la logique implacable, un ingrédient absurde, une autre manifestation de notre imperfection, ...

Un printemps, Jacques construisit un quai modulaire suspendu sur pilotis et fabriqué en bois traité en remplacement de l`ancien. La fabrication en modules lui permettait de l`installer et de le démanteler lui-même. Il eut également à renouveler le toit, le dessus du champ d`épuration de la fosse sceptique principale.

Chez un oncle, il avait découvert un lit en baldaquin encastrable fabriqué en 1906 qui allait être détruit et il le décapa, le peintura et refit le sommier en lames métalliques qu`il obtint dans le Vieux-Montréal. Ce lit devint celui de son fils au chalet et il était très lourd. Jacques décapait les vieux meubles du chalet ou d`ailleurs afin d`agrémenter l`ameublement qui s`alliait bien avec le style antique du chalet. La chambre des maîtres était meublé d`antiquités laissées par l`ancien propriétaire ou apportés du Québec car Jacques s`était procuré une grande remorque à cette fin.

L`hiver, ils chauffaient les matelas électriquement quelques minutes avant de s`y reposer, question d`éliminer l`humidité. Il était surprenant que quelques années soient requises avant de se sentir pleinement ou presque chez soi du côté américain, c`est-à-dire connaître beaucoup de gens, plusieurs de leurs habitudes, les installations physiques et matérielles incluant magasins, services offerts, être connus de beaucoup d`eux, ... ; être à l`aise avec les américains quoi! Il était nécessaire de constater que les Laberge y séjournaient que périodiquement. Ils apprirent à identifier les achats avantageux en analysant les réclames publicitaires distribuées dans leur boite à lettre au chalet et de comparer ces prix à ceux de Montréal.

Les Laberge avaient tenu à conserver le caractère rustique américain de cette vaste résidence aux planchers de bois franc ce qui témoignait de leur désir de s`intégrer à cette communauté et aussi de varier le décor de cette deuxième résidence.

Un printemps, les Laberge avaient recueilli les eaux d`érables sur leur terrain au chalet, les avaient bouillies sur le foyer extérieur et en avaient complété la cuisson en sirop sur la cuisinière à gaz à l`intérieur. Un autre printemps, les conditions climatiques avaient favorisé la formation de "croûte", surface dure sur la neige et le couple Laberge précédé de la chienne se promena une fin de semaine durant dans la forêt avoisinante face au lac ainsi ils pouvaient difficilement s`égarer et ils profitèrent de cette mobilité inouïe. Ils y découvrirent une perdrix, des traces de lièvres, de dindes sauvages, de renards ou de coyotes, de belettes ou hermines, d`écureuils, de "suisses", des pic bois bleu et gris et autres oiseaux, ... Quel environnement reposant et naturel! Suzie hésitait souvent à venir au chalet en raison des préparatifs cependant elle profitait pleinement des lieux.

A la sortie du bois, un vieil homme prenant sa marche journalière dans ce merveilleux décor dit en français à Suzie "fait attention". Il demanda à Jacques si son français était acceptable car il avait appris en bas âge le français dit canadien ou québécois très différent du français de France lui avait-on dit. Il semblait mal à l`aise de l`utiliser. Avec un nom comme Silver, Jacques ne s`attendait pas à ce qu`il puisse s`exprimer en français. Son épouse préférait effectuer ses promenades au village même, lieu de leur résidence principale.

Surtout au chalet, Suzie dévorait de nombreux livres, romans et c`était sa façon de relaxer. Elle adorait cueillir des bouquets de fleurs naturelles au cours de sa promenade quotidienne en compagnie de Jacques et de la chienne. Elle réalisait aussi de magnifiques bouquets de fleurs séchées servant à décorer le salon, la salle à dîner et la vaste salle de bain.

Au tennis international, une championne chevronnée était détrônée par une adolescente qui s`amusait à ce jeux. Jacques raconta à Suzie l`expérience vécu lors de son apprentissage au ski nautique. Son fils s`amusait plus que lui. Suzie en profita à nouveau pour lui souligner qu`il était stressé dans ses occupations professionnelles aussi et que c`était la cause de ses problèmes en ce domaine. Il devait hausser la voix pour contrer ces remarques décourageantes continuellement exprimées par son épouse. Décidément, il ne pouvait compter son appui moral, même au chalet. Il était naturel que des adolescents prennent plaisir aux activités sportives surtout lorsque leurs efforts étaient fructueux ou couronnés de succès.

Du côté américain, Jacques s`était acheté une montre bracelet bilingue offrant le choix entre l`anglais et l`espagnol. Il choisit l`espagnol comme langue horaire. Si, l`on avait voulu pratiquer le bilinguisme au Canada, de telles montres auraient pu être mise en vente, laissant la liberté de programmation; anglais au Canada et français au Québec. Mais tel n`était pas le cas!

Suzie préférait revenir du chalet le lundi matin afin d`éviter une attente aux douanes lorsqu`elle ne travaillait pas tôt le lundi. Jacques aurait aimé être à Varennes sachant que des décisions importantes se prenaient les lundis matin. D`autre part, sa présence au Québec d`autres lundis ne l`avait pas conduit très loin. Il allait manquer la Saint-Jean-Baptiste à Montréal cette année après avoir participer l`année dernière à cette manifestation des mieux réussies.

Les Laberge rencontrèrent dans l`état de New York, un propriétaire d`un centre commercial, un amant avoué du français. Il expliqua la popularité de l`espagnol relativement au français par le haut taux de natalité du groupe latino-américain et du fait que les franco-québécois s`intégraient rapidement aux américains, ils refusaient de parler français quelques mois après leur arrivée et se disputaient fréquemment entre eux. Sa prononciation était excellente et il originait de la même région que le père de Jacques du Massachusets, Sprinfield au lieu de Salem.

Il pensait que les syndicats avaient réduit à néant les industries de cette région. Jacques en doutait, il s`agissait probablement de plusieurs causes dont l`innovation technologique, les marchés, les coûts de production incluant ceux de la main-d`oeuvre, ...

Profitant d`une vente de garage, ils rencontrèrent un couple de soixante-dix ans qui conversait encore en français entre eux après de très nombreuses années en terre américaine et entouré d`un nombreuse famille. Jacques espérait qu`ils profitaient des médias électroniques francophones québécois.

Lors d`un banquet de l`association des propriétaires de chalet agrémenté de nombreuses pièces musicales par un groupe de trois musiciens dont le répertoire était de nature folklorique adapté aux audiences rurales et recherché de part les nombreux instruments utilisés incluant l`ancêtre du piano. Cette musique et ces chansons se prêtaient peu à la danse et malgré tout les Laberge dansèrent une valse, une polka et un set québécois. Leurs voisins de table étaient deux avocats montréalais accompagnés de leurs épouses. Jacques subit une autre fois les humeurs d`anglophones malheureux de leur sort au Québec; des enfants qui ne demeureraient probablement pas ici suite à leurs études, des taxes élevées, un climat d`incertitude politique, des leaders politiques instruits dans les deux langues officielles favorisant une instruction strictement francophone, les possibles difficultés pour un franco-québécois aux Etats-Unis, leurs propres problèmes d`intégration aux Etats-Unis et quoi d`autres. Jacques étant dans une moue doucereuse leur fit quand même part de son optimisme tant pour l`avenir du Québec que pour celui du Canada, le souhait qu`ils ne se détruisent pas mutuellement, que les gens malheureux au Québec cherchent ailleurs, leur mentionna que les taxes étaient élevées aussi aux Etats-Unis; celles du chalet en constituait un exemple, son désir en tant que québécois de vivre en français au Québec tout en aimant communiquer avec les anglophones des Etats-Unis et de citoyens de d`autres pays entre autres les espagnols, souligna le peu de rentabilité pour le Québec d`instruire des jeunes qui exercent leurs professions ailleurs, leurs succès relatifs à côtoyer les américains et à s`intégrer à cette société.

Jacques leur dit que les franco-québécois étaient moins mobiles en raison de la langue tandis que les anglo-québécois partageaient leur langue avec le reste du continent nord-américain ce qui faisait dire à un des avocats que l`assimilation des franco-québécois et des anglo-québécois aussi bien que du Canada était prévisible surtout suite au morcellement du Canada actuel. L`autre avocat moins bilingue avait compris ou admit la notion des deux pays. Québec, Canada et il fut surpris d`apprendre que le chef de l`Opposition antérieurement avait oeuvré pour un ministre libéral québécois et le fédéral et que M. Duhaime bénéficiait d`une expérience acquise à la Banque du Canada ainsi qu`à plusieurs ministères québécois alors que beaucoup de ministres avaient déserté leur mentor, M. Lévesque. Le premier avocat désirait, semble-t-il, faire confirmer ou informer ces dires. Ils conclurent que l`attraction financière était la force dirigeante et que les membres des réseaux d`influence se protégeaient mutuellement. Même M. Trudeau après avoir nuit à son successeur libéral avait protégé ses intérêts en s`alliant aux conservateurs sur le plan professionnel.

Jacques n`avait pas le goût de discuter politique et il ne faisait que réagir aux propos de ses voisins de table. L`un d`eux s`inquiétait du climat d`incertitude politique au Québec et Jacques lui dit qu`en tant qu`avocat professionnellement il profitait de telles situations pour défendre les intérêts de ses clients, croyait-il. Sa réaction confirma son assertion. Jacques prit congé de celui-ci spécialisé dans des causes de divorce en souhaitant un heureux divorce Québec-Canada même s`ils n`étaient pas convaincus de cette éventualité. Comme ils se prêtaient volontiers au jeu de bingo et Jacques leur dit en blaguant qu`ils étaient typiquement québécois.

Les Laberge revirent des dirigeants de l`association, certains accueillants, d`autres moins. Le couple organisateur leur facilita la pratique de la danse au cours de la soirée et leur présenta d`autres couples locaux. Ils revirent également le marcheur journalier dont il avait admirer l`état de santé à soixante-quinze ans; un vrai géant accompagné de son épouse, cette fois-ci. Leurs deux voisins actifs jusqu`à récemment dans l`association brillaient par leur absence pourtant l`un d`eux avait acheté deux billets. Un autre couple francophone rencontré possédant un chalet depuis quarante ans dans la région représentait des compagnons potentiels de pêche et de ski nautique.

Occasionnellement, Jacques cherchait ses mots anglais n`ayant pas parlé et travaillé en anglais récemment et Suzie se sentit plus à l`aise qu`anticipé. Elle qui ne voulaient pas assister à cette activité fut la première surprise à prendre plaisir à faire connaissance avec les deux épouses de ces montréalais et, de plus, elle planifia une participation à un prochain bingo, activité prisée localement et par les vacanciers en mal de divertissements souvent familiaux.

Le soir suivant, les Laberge invités par la famille d`un avocat montréalais assistèrent ou participèrent à un bingo tenu dans un village avoisinant. La salle était pleine à capacité. Le poste de protection d`incendie tenait lieu de salle de jeu. Vraiment, cette activité s`avérait populaire auprès de la population locale et vacancière.

Les fêtes des foins attiraient aussi beaucoup de gens et les Laberge acceptant l`invitation d`une professeure avait observé la parade et participé à une telle fête dans un petit village près de la frontière Québec-Etats-Unis. Cette famille recherchait ce genre d`activités.

Un été, ils achetèrent une planche à voile de niveau intermédiaire, de compétition, semblait-il. La planche n`avait pas le dessous strictement plat; il présentait des courbes concaves ajoutant aux difficultés d`apprentissage et aux éventuels performances. Le centre de gravité de la voile apparaissait haut en raison de la forme de la voile "fat head" compte tenu de la stature physique du propriétaire. La pratique du ski nautique, de la planche à voile et de la bicyclette stimulait Jacques à se conditionner physiquement et même moralement, un peu moins l`usage du petit voilier. Suzie apprenait progressivement à rejoindre Jacques sur le lac au cours de son apprentissage en planche à voile par mauvais temps soit à l`aide du petit bateau mû par le moteur électrique, soit le bateau hors bord et pour la pratique du ski nautique car Simon n`était pas toujours présent.

Au lac et à la piscine familiale, Suzie trouvait Jacques provoquant sexuellement avec ses costumes de bain moulant ou ses "shorts" courts. Il lui répondait que c`était normal sinon souhaitable d`attiser ainsi sans efforts particuliers ses désirs sexuels répondant à ses instincts, à ses besoins naturels. D`ailleurs, il en était de même pour Jacques.

Rapidement semblait-il, Jacques apprit, maîtrisa la planche à voile suite à la lecture de quelques manuels. D`abord, son équilibre sur la planche, ensuite, la voile sous le vent et la direction désirée. Il se trouva même des gens en bateau pour l`encourager à poursuivre son apprentissage. Un voisin fixa ses expériences sur pellicule. La pratique de la planche à voile l`incitait à visualiser, à comparer la vie d`un individu à l`exercice de ce sport. Disposant de ressources individuelles et familiales correspondantes à la planche et aux gréements; mât, voile, ..., l`individu se retrouvait sur le lac de la vie cheminant, navigant aux grés des vents au meilleur de ses habilités. Il apprenait dans un premier temps à maîtriser son équilibre, ses déplacements directionnels et ses accélérations. Dans la vie, les conditions n`étaient pas toujours favorables à son avancement en termes d`apprentissage ou de développement.

Ainsi, les été, Jacques régulièrement expérimentait de nouveaux sports nautiques ou se perfectionnait en ces domaines. Il aurait aimer procéder ainsi dans le milieu du travail, professionnel ce qui aurait maintenu son intérêt et susciter son affirmation, sa réalisation, son dépassement toutefois pour diverses raisons mentionnées dans cet écrit, il stagnait durant de longues périodes et heureusement qu`il était accessible au bénévolat pour satisfaire certains de ses besoins sociaux et professionnels.

Un été afin de remédier à une panne de moteur du hors-bord, Jacques dut agir comme technicien en électricité. Il nettoya les brosses et les segments du rotor du démarreur électrique économisant de cette façon un nouveau démarreur et son installation ou tout au moins plusieurs heures de travail à un taux de plus en plus élevé chez un concessionnaire honnête. De plus, le bateau était situé à quelques milles de son point de mise à l`eau. Cette expérience s`avéra des plus fructueuses et Jacques fut récompensé de ses efforts lorsque le moteur démarra tel un rouet. Il en était d`autant plus heureux, soulagé qu`il fallait généralement attendre au moins une semaine avant que le personnel d`une entreprise spécialisée touche au moteur. D`ailleurs, à Varennes, ils n`avaient pas la pièce et ils croyaient devoir la commander aux Etats-Unis. Jacques questionnait la conception de cette partie du moteur, le démarreur était placé verticalement et des engrenages nécessitaient l`usage de lubrifiants susceptibles de s`écouler sur les pièces électriques malgré les quelques mesures palliatives prises. Il n`en était pas à ses premiers problèmes avec le bateau; un bouchon du réservoir de l`auto-mélangeur d`huile et de gaz , un moteur devant être départi des traces gazeuses laissées lors de sessions de pêche à la traîne, bris partiel d`hélice, ...En cette période de vacances, son fils et lui-même n`avait pu pratiquer le ski nautique, la balade et la pêche.

L`entretien annuel du quatre roues nécessitait quelques heures pour le changement d`huile, de filtre à l`huile, le nettoyage du filtre à air, la vérification et même le remplacement des semelles de freins surtout arrière, le graissage en particulier de l`essieux arrière, le huilage, le remplacement de la bougie ou son nettoyage, l`ajustement de la chaîne et l`installation de nouveaux supports à la chaîne, la vérification de la qualité de l`électrolyte de la batterie. Et quoi d`autres! A feuilleter le manuel d`entretien, il était plus facile de procéder systématiquement à l`entretien de ce véhicule si apprécié de son fils.Jacques répétait souvent que plus l`on possédait de propriétés et d`équipements plus les travaux de réparation et d`entretien étaient nombreux et accaparants.

Les Laberge désirant varier leurs activités et changer de décor se rendirent à une salle de danse locale. Même s`ils ne connaissaient presque personne, ils aimaient à l`occasion danser et entendre de la musique western adaptée aux rythmes de danses populaires. De rares hommes dansaient d`autres danses que celles aux rythmes lents; des "plains". N`ayant pas eu l`occasion de danser souvent, de suivre des cours et ne bénéficiant pas d`une partenaire stable la plupart des danseurs n`avaient pas l`aisance des deux danseurs québécois évidemment.

La moyenne d`âge était dans la vingtaine avec un fort contingentement de jeunes qui apparaissaient plus jeunes que vint et un ans, âge d`admission dans une débit de boisson américain. Une de leurs demandes au trois musiciens; les Marco fut exhaussée; une polka et ils ne réussirent pas à jouer une valse; leur répertoire étant très rythmé et à un "tempo", un battement uniforme. L`orchestre en terminant la polka à un rythme effréné leur permit de dépenser un peu plus d`énergie, de perdre quelques fractions de kilo toutefois les Laberge savaient qu`ils n`avaient qu`à réduire la longueur de leurs pas pour suivre les variations musicales. Pour quelques dollars, ils passèrent une soirée, somme toute, agréable mêlés à ce groupe de jeunes américains dont ils étaient probablement les aînés.

Antérieurement, le niveau du lac était abaissé à tous les deux ans de quatre à six pieds en août afin de permettre la restauration des berges subissant les assauts annuels des glaces. Ce procédé favorisait possiblement la destruction des algues en périphérie du lac et le renouvellement d`une portion des eaux par celles de pluie. Jacques espérait que les pluies n`étaient pas devenues plus acides au cours des ans et que cette opération soit reportée en octobre alors que les embarcations sont généralement retirées du lac. Bon nombre de membres de la direction de l`association avaient déserté et Jacques aurait pu facilement, croyait-il, joindre l`exécutif d`autant plus que les réunions étaient maintenant tenues trimestriellement plutôt que mensuellement.

En retournant au Québec, ils eurent la mésaventure de frapper des jeunes dindes sauvages. Après avoir réussi à en éviter une, ils durent se résoudre à foncer dans une rangée de cinq dindes, élégantes et grises. Quelle beauté! Sous des conditions pluvieuses et nébuleuses en présence de brouillard et de plus en soirée et par tant sous une visibilité atténuée, très faible, rien ne pouvait être fait pour éviter ces oiseaux. Deux frappèrent, malheureusement, la voiture. Cet même automne, une vingtaine d`oies sauvages, des outardes vinrent se balader sur les eaux tranquilles du lac. Tel un voilier d`outardes conduit par une oie devançant le groupe déployé en forme de V géant. A l`aide de leurs lunettes d`approche toujours disponibles, les Laberge surveillaient ces oiseaux de fortes tailles au plumage blanc jaunâtre et à la tête noire se mirant et se déplaçant rapidement dans les reflets du contour des montagnes sises de l`autre coté du lac. De telles scènes justifiaient le déplacement de la résidence principe au chalet. Comme toujours, quelques goélands assuraient le nettoyage du lac même à une élévation d`un millier de pieds au dessus du niveau de la mer.

Suite au dépouillement des arbres et des arbustes de leurs feuilles, les abords du chalet étaient dénudés. La route cachée l`été révélait les déplacements des citoyens, des voisins. Heureusement que leurs voisins immédiats s`absentaient après les premières gelées laissant aux Laberge une certaine intimité.

Un automne, Jacques découvrit qu`un arbre, un bouleau était tombé sur les câbles d`alimentation électrique et téléphonique d`un voisin sans toutefois les rompre, le câble de soutènement ayant résisté au choc et résistant encore à supporter l`arbre cassé. Usant de son jugement et familier avec ce voisin, il sectionna l`arbre à l`aide de sa scie électrique et transporta les billes de bois, les sections près de foyer extérieur. Il s`était auparavant assuré que les câbles électriques n`étaient pas sectionnés car de telles situations occasionnaient de nombreuses pertes de vie. En définitive, Jacques n`avait pas besoin de ce bois de chauffage car il disposait déjà d`une pile de tiges de cinq pieds prêtes à être débitées ainsi que trois gros bouleaux morts mais debout et à proximité du chalet. L`automne précédent, il avait récupéré un tremble tombé près de son terrain. Il l`avait fait sans enthousiasme car il s`agissait de bois mou dont il appréciait peu les capacités calorifiques.

Ainsi de retour à Montréal, il rejoindrait ce voisin pour lui faire part d`une mauvaise et d`une bonne nouvelles à savoir la chute d`un arbre sur son câble électrique et le "nettoyage" de l`arbre. Ce voisin se devait quand même de vérifier si son alimentation électrique et son téléphone étaient encore fonctionnels. Les nombreuses pannes électriques au chalet résultaient de la chute d`arbres ou de branches. Heureusement que les services de réparation étaient efficaces. En moins d`une heure, une équipe s`amenait et s`activait efficacement. Il n`était pas possible de précéder différemment et même le dégagement des arbres à proximité des lignes électriques et téléphoniques représentait une mesure inefficace. La pose d`un câble téléphonique souterrain avait été envisagée par la compagnie et refusée par Jacques et véhément par son voisin qui craignaient le brie de racines et conséquemment la perte de plusieurs arbres précieux à leurs yeux. Dans la journée subséquente à cette réparation, le double horloge de son compteur associé aux taux de jour et de nuit était réajusté sur demande par l`équipe de lecture de la consommation électrique.

A proximité de leur résidence secondaire, ils observèrent la construction d`une petite maison rustique en retrait dans la forêt et ils apprirent qu`un membre des bureaux fédéraux d`investigation y avait élu demeure secondaire. Ainsi, ils étaient bien protégés!

En se rendant fréquemment au chalet aux Etats-Unis surtout les fins de semaine, Jacques avait l`impression de réduire considérablement sa présence localement à Varennes, au Québec d`autant plus qu`il faisait généralement part de ses déplacements à des "alliés" qui s`affirmaient en son absence selon les circonstances, les exigences. Il séjournait dans un autre pays malgré que ses cartes d`affaires et son répondeur téléphonique mentionnaient ses coordonnées à New York. A s`éloigner souvent de son milieu, il faisait preuve d`un certain détachement face à celui-ci ayant la possibilité d`oublier dans un autre encadrement.

Cette migration désamorçait chez lui de nombreuses initiatives, atténuait les contraintes sociales et réduisait son affirmation personnelle, professionnelle et sociétale d`un certaine façon, du moins à court terme, pensait-il! L`attitude de ses alliées face à ses déplacements, à ses désistements de l`arène locale le soustrayant à des pressions, était mitigée. Une plus grande présence locale aurait pu conduire à l`élargissement de son bagage d`expériences et de connaissances. Sait-on jamais! Cette situation le culpabilisait un peu.

A l`arrière plan, il pouvait observer, commenter toutefois la qualité des informations à sa disposition ainsi que ses moyens d`actions s`en retrouvaient évidemment réduits. Il se demandait s`il ne faisait pas preuve d`apathie dont la désillusion politique et personnel en était possiblement la raison traduisant un des aspects idéalistes de sa personnalité. Quelques fois, il se jugeait peu motivé, déterminé partageant peu les politiques et les stratégies politiques de plusieurs organismes. Entre temps, sa présence en terre américaine lui assurait un certain enrichissement culturel!

L`association pour la protection du lac recherchait des membres pour compléter le conseil d`administration suite à plusieurs démissions car certains administrateurs craignaient d`avoir à rembourser les quelques milliers de dollars dépensés en honoraires juridiques alors que les revenus de l`association étaient faibles. Il s`agissait aussi de remplacer des bénévoles ayant été actifs au cours des dernières années. Jacques connaissait bon nombre d`entre eux. Des réunions les lundis soirs outre frontière tout au cours de l`année ne l`enthousiasmait pas même s`il aurait aimer collaborer à la gestion de cet organisme reconnu comme influent auprès des agences gouvernementales américaines dans l`état de New York en particulier. De plus, ces activités bénévoles comportaient des dépenses significatives. Le dilemme existait toujours; vous aviez le temps et vous craigniez dépenser de l`argent, vous aviez l`argent et vous ne disposiez pas de temps.

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