MANUSCRIT À PUBLIER

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Voici quelques extraits d'un manuscrit que j'aimerais publier. Ledit manuscrit est rédigé en français et pourrait être publié dans d'autres langues. La table des matières a été fournie à la première page internet.

Here are extracts of a manuscript that I would like to publish. The said manuscript is written in french and could be translated in other languages.Please refer to page internet one for the table of contents.

Aquí son presentados extractos de un manuscripto que quiero publicar. Por favor referirse a la página internet uno para el índice.

Odilon Talbot 861, rue Jean-Collet Boucherville, Québec J4B 3J1

2- La famille en bref

Voici un bref signalement de ses frères et de ses soeurs: Etienne demeura célibataire ayant agit officieusement comme le remplaçant du père en son absence. Ce rôle ne lui permit pas de s`épanouir en tant qu`homme au point de vue de Jacques. Ce frère était un modèle de droiture et il était particulièrement doué physiquement et intellectuellement. Il séjourna plusieurs années en Colombie Britannique et au Yukon.

Richard devait décédé dans un accident de motocyclette. Il était sportif et sociable, lui avait-on dit! Fait anodin, presque tous les membres de la famille devait utiliser ses skis neufs des années et des années durant. Jacques ne le connut pas.

Solange, à ses yeux, était une mère de famille québécoise typique avec sa famille de dix enfants ayant vécu d`abord avec son beau-père, ses beaux-frères et ses belles-soeurs et aussi le décès de son beau-père à la maison. Toujours accueillante, elle recevait pour les Fêtes l`importante famille comme n`aurait pu mieux le faire le gérant d`un hôtel avec des plats québécois dont les recettes étaient transmises de mères en filles. Son mari animé d`un fort esprit de famille était un menuisier et un ébéniste qui devint un entrepreneur et initia ses garçons à ses activités. Il mourut alors que son plus vieux garçon n`avait pas terminé ses études et que ses deux filles aînées se destinaient à l`enseignement.

Claire, de part d`anciennes photos, était féminine, jolie et coquette. Elle se maria et eut deux garçons brillants. Jacques bénéficia de leur accueil familial lorsqu`il occupa un emploi d`été en arpentage.

Pierrette que Jacques apprît à connaître alors qu`elle et sa famille de huit enfants laissèrent la Côte Nord. Il découvrit une jolie femme chaleureuse. Son mari avait été directeur de la distribution d`un breuvage populaire. Plusieurs de ses enfants devinrent comptable, ingénieur, ...

Thérèse, d`une nature généreuse fut la seule des aînés à poursuivre des études (en pédagogie) avec l`aide financière de son frère, Richard. Elle eut un fils et poursuivit des études en sciences sociales. Au mariage de Jacques et de Suzie, elle agissait comme témoin à Jacques.

Hélène mariée et mère de deux garçons et d`une fille fut admirablement secondée par un mari fort socialement et généreux. Ses deux garçons acquirent une formation universitaire en théologie tandis que leur soeur devint chef de laboratoire.

Emile eut de légers problèmes de santé (hernie) à son adolescence, dirent-ils à Jacques. Il se maria et mourut accidentellement. Il était un excellent chasseur.

François, sensible et généreux poursuivi des cours par correspondance, se maria, travailla sur le Côte-Nord. Ils eurent cinq enfants dont un garçon. Ses filles excellèrent en natation, patinage artistique, ... et elles poursuivirent des études universitaires et collégiales. L`une d`elle était la filleule de Jacques et de Suzie, son épouse.

Jean-Louis excella dans les travaux de construction ce qui lui permit de subvenir aux besoins de sa famille de trois enfants, un garçon et deux filles. Sa résidence côtoyait la mer.

Louise, intelligente se maria à un français et ils eurent deux filles. Elle travailla comme enseignante et infirmière. Son époux oeuvrait à titre de spécialiste en avionnerie et faisait preuve de leadership.

Jacques est le personnage central de ce récit.

Martine, coquette et pratique enseigna et se maria à un suisse allemand et ils eurent un garçon. Roberte, chaleureuse et généreuse devint infirmière et elle se maria à un charmant garçon de Québec. Ils n`eurent pas d`enfants cependant ils aimaient les animaux. Elle était la marraine de Simon. Son mari avait agi comme témoin à Jacques au mariage de celui-ci. Deux lettres reçues la même année par Jacques témoignaient de la chaleur et de la sincérité des liens unissant les membres de cette famille.

Voici, la première: " Rimouski, le ....

Cher frère,

Je viens te dire un "grand" merci pour ton empressement à répondre à ma demande d`aide. J`en suis profondément touchée. Dès que j`aurai vendu ma voiture, je te rembourserai. Je suis heureuse d`apprendre que, Suzie et toi, vous vous entendiez bien. La vie est plus agréable ainsi. Maman a passé une semaine chez Roberte. Ce qui lui a permis une semaine de repos. Roberte était fatiguée et un peu nerveuse. C`est possible qu`elle soit enceinte.

Veux-tu dire à Martine que je suis allée au bureau d`Education Permanente pour son bulletin. Je leur ai donné son adresse; elle devrait avoir une réponse prochainement. Si l`on retarde qu`elle me le dise. Ici, ça va ... Le travail se fait pressant. Je réussis bien. J`ai eu de la misère avec la grippe. Maintenant, je me porte à merveille. Je ne sors plus avec Silvio. Les fins de semaine sont plus longues mais ça passe ...

A la maison, c`est la même routine. La vie est toujours "au ralenti". Merci encore, et beaucoup de joie, succès en tout!

Bonne chance! Au plaisir de te revoir aux Fêtes. Bonjour!

Thérèse."

Une autre missive qui témoigne de la cordialité familiale entre Jacques et ses proches est la suivante:

" Saint-Angel de Mérici, le ...

Bonjour,

Cher frère!

Voilà, je m`assoie et je prends le temps de te remercier pour ta gentillesse lors de notre passage chez toi. J`ai toujours remis cela! En arrivant, j`ai repris mon ouvrage, le ménage mais je me dis "il y a une limite".

J`espère que ta santé est bien, ainsi que le quotidien, le travail. Clermont était très content, satisfait de son voyage; d`avoir vu le jardin botanique et les enfants en parlent encore. Un gros merci!

François est arrivé pour un mois, samedi 5. Je sais que tes vacances approchent, nous espérons que tu descendes dans notre coin de pays. Cela nous ferait plaisir à tous. Cette semaine, Clermont veut faire son voyage annuel à la basilique Sainte-Anne. Moi, je suis un peu rétisante et il va falloir que je prépare les enfants et effectue rapidement le voyage.

Amitiés de Clermont et des enfants! Au plaisir de se rencontrer, j`espère!

Merci pour ta gentillesse! Becs!

Hélène."

Evidemment, le climat familial n`était pas toujours au beau fixe mais ces deux lettres conservées par Jacques traduisaient l`essence profonde des communications parfois exprimée selon des styles et des niveaux de langages différents.

III- L`ADULTE

Sa mère assistait à sa graduation et son attention fut retenue par son confrère, Yves. Ce détail le surprit compte tenu de sa propre performance; récipiendaire du prix du ministre du Bien-Etre social et de la Jeunesse, Monsieur Bertrand et premier dans quatre matières ainsi que deuxième dans quatre autres. Elle était possiblement plus ambitieuse qu`il l`avait cru!

Jacques avait cru déceler dans son cheminement, sa progression intellectuelle une facilité accrue au fur et à mesure que les années passaient. Peut-être en raison d`une plus grande concentration sur ses études ou une certaine facilité à intégrer les connaissances acquises ou encore une soif croissante de connaissance. Eventuellement, il devait observer un phénomène semblable chez sa progéniture.

Son premier emploi d`été fut celui de bûcheron en compagnie de son frère aîné, expérimenté et anxieux de l`aider à sa façon. Après deux semaines d`ardus labeurs pour un étudiant de petite sature physique, son frère jugea que les cent dollars gagnés chaque semaine ne constituaient pas une rénumération satisfaisante compte tenu des efforts consentis et en raison du peu de bois de coupe disponible. Au moulin à papier de Baie-Comeau, le préposé au personnel lui offrit, en apparence froidement, un choix de deux emplois bien rénumérés et syndiqués; transport du souffre à la brouette, brie et transport de la pierre calcaire et nettoyage des planchers aux jets d`eau pressurisée. Il réalisera que les confrères de travail étaient expérimentés et respectaient un rythme raisonnable de travail, comme le dit un vieil adage; "petit train va loin". Jacques poursuivit son travail une semaine après le début des cours avec la permission de la direction du collège et il en profita pour rencontrer les chimistes du moulin et leur emprunter la documentation relative à un projet de fin d`étude traitant de la fabrication du papier. Des travaux additionnels comme débardeur de rouleaux de papier et de sacs de ciment lui permirent d`accumuler des argents pour la prochaine année.

Suite à sa graduation en 1960, il travailla à l`arpentage requis pour le déplacement des lignes téléphoniques en compagnie d`un arpenteur originant d`un milieu nantis de la région, sympathique, plaisant et connaissant. Même à cet âge, il crût grandir car une rencontre fortuite avec son ancien préfet de discipline leur fit réaliser qu`il avait physiquement grandi présumément à franchir allégrement les clôtures des fermes. Il s`était également adressé à l`université McGill suite à son cours collégial ainsi il aurait pu terminer ses études universitaires de premier cycle en quatre ans. Ils lui soulignèrent la faiblesse de ses connaissances de l`anglais et ils l`encouragèrent à entreprendre d`abord une année préparatoire en milieu anglophone.

Arrivé à Montréal, il rechercha une chambre double à proximité de l`université en compagnie de son confrère du collégial, Yves Hébert. A l`occasion, il observait des faisans, spécimens apparemment disparus, se promenant aux abords de la montagne surtout aux premières neiges.

A Polytechnique, il fut accepté sans examen d`admission ainsi que neuf autres gradués du même collège. Deux d`entre eux seulement devaient devenir ingénieurs; les deux premiers au collégial! Yves devint par la suite professeur à l`Université et président de leur association. Un proche confrère jovial et socialement fort, Ernest Bilodeau, devint géographe à Québec et plusieurs confrères oeuvrèrent dans l`enseignement professionnel au secondaire et au collégial.

Avant les premiers examens trimestriels, son frère, Emile, décéda dans un accident impliquant sa plus jeune soeur. Il obtint au cours de la fin de semaine la permission du directeur adjoint de l`Ecole de s`absenter aux examens. Ainsi, l`examen semestriel revêtit une importance particulière. Les résultats de la première année lui donnèrent la satisfaction d`avoir obtenu les meilleurs résultats des dix étudiants venus ensemble du Bas-Saint-Laurent. Ici, encore, il avait demandé à compléter le cours de génie en quatre ans au lieu de cinq mais sa demande avait été refusée.

Au premier bal de l`année, il rencontra une employée de la Croix-Rouge plus âgée que lui à l`occasion d`un "blind date" et ils ne se revirent pas. Durant deux ans, il pratiqua l`escrime et le fleuret, en particulier, avec le maître d`armes, M. Desjarlais, et poursuivit ses cours de natation. Il joignit une équipe de quille organisée par un homonyme d`un maire montréalais.

Jacques à sa troisième année de génie s`était lassé de l`étude séduit et fasciné par les activités parascolaires au Centre social de l`Université de Montréal, son lieu de résidence. Il s`impliqua particulièrement dans l`organisation des activités sociales. Un cours de cinq ans lui avait apparu très long et c`est pourquoi il avait pensé le faire en quatre ans. Il dut reprendre courageusement cette année car il avait subi trois échecs.

Devant travailler l`été pour défrayer ses études, il disposa de peu de temps à Arvida pour préparer ses examens de reprise. Il avait loué une chambre chez les parents d`une nombreuse famille sympathique. Il était difficile d`approfondir des sujets en dehors du cadre universitaire. Heureusement que les étudiants graduaient maintenant par matière malgré les quelques avantages de l`ancienne méthode.

Jacques avait été élu directeur du comité des Activités sociales suite à son implication soutenue. Il préférait ces activités sociales à ses études. Malgré cet échec scolaire, Jacques appréciait l`expérience et les connaissances sociétales acquises au cours de cette année. De cette expérience, il retint, entre autres, qu`il possédait un caractère assez entier, qu`il se consacrait à ce qu`il aimait le plus, un peu comme tout le monde, qu`il était dangereux de diviser ses énergies. Peu de confrères et de consoeurs de Polytechnique étaient actifs au sein de comités ou d`activités à l`extérieur de l`Ecole en raison des exigences académiques, de la nature des sujets étudiés et du faible niveau d`intérêts suscités par les activités agéumiques (AGEUM).

De cette façon, il devait connaître assez bien deux promotions de génie et officiellement appartenir à la plus récente des deux promotions. De part, ses performances académiques, sa personnalité et son sérieux, il croyait se mérité la considération de ses consoeurs et de ses confrères.

Ainsi, sa troisième année universitaire se caractérisa par un intérêt particulier pour les activités sociales et leur organisation. Il se lia d`amitié avec un étudiant en droit des plus sociables. Un copain actif aux Activités sociales devait jouer un rôle-clé dans l`instauration de la francophonie. Il fut l`objet d`un article dans le Quartier Latin, un article intitulé "Scandale chez les bourgeois". Aux "Petit bal du samedi soir", une tenue de ville était exigée et Jacques assisté de ses acolytes avaient refusé l`admission à un étudiant pour cette raison. Jacques Girard, le directeur de ce journal à ce moment l`avait encouragé à répondre.

La vie à la résidence des étudiants lui permit de connaître plusieurs confrères de Polytechnique et de d`autres facultés dont plusieurs résidaient hors de Montréal, soient les "orphelins du centre social". A ce moment, il connut deux étudiants en droit qui devaient devenir des ministres québécois. Il visita irrégulièrement ses tantes et cousins de Montréal dont l`un est aujourd`hui procureur général adjoint dans une grande ville du Québec.

Une année durant, il loua une chambre chez des allemands et à ce moment là, il avait une amie, institutrice originaire de Québec. L`année suivante, un copain, Sylvio Lamaire, lui offrait de partager un appartement. Cet ami était considéré et tenu en haute estime par Jacques. Il était favorablement impressionné par le sérieux et la fidélité de son plus grand ami qui devait obtenir son doctorat dans une nouvelle spécialité du génie, le génie bio-médical.

Deux des soeurs de Jacques venues demeurées à Montréal eurent l`occasion de connaître ce copain cependant aucune d`elle ne s`y intéressa sentimentalement. Le propriétaire de l`immeuble était également propriétaire d`un chaîne de pâtisserie et souvent ses chiens l`accompagnaient. La dernière année fut passée avec sa soeur, Louise, infirmière et plus âgée de deux ans dans un logement fraîchement meublé.

Les nombreux liens amicaux établis avec les confrères de classe en génie, en particulier, furent des plus précieux tant sur le plan professionnel que personnel. On les retrouve dans toutes les sphères de la vie économique québécoise et ailleurs. A Polytechnique, il y avait des étudiants du Maroc, de la Tunisie, du Liban, du Vietnam, de l`Algérie, de l`Egypte ... qu`il apprit à connaître et à apprécier. L`un d`eux devenu vice-président d`un multinationale devait lui fournir d`excellentes références adressées à lui personnellement pour la poursuite de ses études au niveau du doctorat. Il compléta son camp d`arpentage avec un québécois italophone bien intégré au Québec qu`il côtoiera plus tard à Varennes.

Lorsqu`à l`université, il vécut une expérience dont il tira de sérieuses conclusions. Un homonyme avec qui il essayait de s`entendre lui refusa son amitié. Après plusieurs démarches, il conclut en l`existence d`antipathie naturelle qu`il ne faut pas espérer vaincre. Possiblement que son homonyme retrouvait chez Jacques quelques uns de ses traits personnels qu`il n`appréciait pas, lui disait-on! Il devait vivre une situation similaire dans une association professionnelle plus tard et, comme par hasard, une compagne, à qui Jacques avait décrit le petit dilemme, expliqua à son confrère la situation qu`il vivait.

Une facette de sa personnalité qu`il avait très tôt découvert consistait au fait que peu de gens, lui semblait-il, l`approchait sans qu`il est établi au préalable un contact personnel. Lui reconnaissait-on une forte personnalité? Avait-il l`impression d`être peu influençable? Généralement, les personnes approchées par Jacques réagissaient positivement à ses démarches, à ses communications.

Jacques avait été séduit intellectuellement par une compagne de classe très brillante, simple, jolie, diplomate, équilibrée, grande, ... L`image de cette femme-ingénieur, ingénieure le motiva à d`autres moments à favoriser les intérêts de celles-ci pour le bien de la profession. Celle-ci enseigna dans une université de la côte ouest du Canada et y poursuivit des recherches.

D`autres confrères masculins lui inspiraient aussi beaucoup de respect et le milieu estudiantin s`avérait des plus stimulants professionnellement. Plus tard, Jacques rêvait quelques fois d`implications sociétales entourées de tels consoeurs et confrères.

Tout au cours des étés, il travailla à Toronto dans une usine de métal en feuille afin de payer ses études et d`apprendre l`anglais ce qui était relativement difficile et l`isolait de son milieu culturel. La plupart des employés avaient, par exemple, un doigt coupé par l`équipement, les machines-outils malgré certaines mesures de protection au travail. Heureusement, Jacques s`en tira sans accident! Jacques suivit des cours d`anglais avec des immigrants italiens, allemands et autres. Pour une seconde fois, il subit un harcèlement sexuel léger (terme peu connu à cette époque) de la part d`un superviseur allemand mais en tant qu`adulte il ne savait pavoiser à ce sujet. Un de ses superviseur de nuit fut un hongrois qui lui parla longuement de son pays.

Jacques loga à Toronto, d`abord, dans une famille allemande de qui il apprit quelques unes de leurs coutumes et il dégusta leurs plats souvent nationaux. Il se lia d`amitié avec un autre cambreur également allemand, étudiant en architecture qui devait épouser la jeune et jolie fille blonde du propriétaire.

L`été suivant, il apprit qu`il en coûte quelques fois d`aider un québécois peu sérieux (quasi-itinérant) même pour une nuit d`hébergement en termes de réputation auprès de sa logeuse, portant le même nom que lui accepté tant en anglais qu`en français, et de non-remboursement d`un prêt de trente dollars.

Il se sensibilisera au comportement des québécois hors Québec et des Ontariens.

Son moyen de transport de Montréal -Rimouski -Toronto et vice-versa au cours de ces années de vie étudiante était le "pouce", l`auto-stop. Seulement aux Fêtes, il empruntait le train bondé de passagers et presque toujours en retard de quelques heures. Cependant, un Nöel au lieu d`emprunter le train, il voyagea de Montréal à Rimouski en voiture avec un autre étudiant. La chaussée était glacée et, à un moment donné, leur voiture descendait une longue pente pendant qu`une autre arrivait en sens inverse. Immédiatement après avoir dépassé cette voiture, leur véhicule pivota de cent quatre-vingt degrés et ils se retrouvèrent en direction inverse. Si la voiture avait pivoté quelques secondes plus tôt, la vie ou du moins l`état de santé de Jacques aurait pu être altéré. Sa vie ou du moins son état de santé avait tenu à quelques secondes du déroulement d`un événement fâcheux et possiblement fatal. La vie ne tenait qu`à un fil aux dires de certains cascadeurs et aux dires de Jacques également.

Amateur de films, il devait en visionner des centaines en français, en anglais et plus tard en espagnol et en italien et même en portugais. Sa futur compagne éventuellement devait être aussi une amatrice de films cependant elle visionnait rarement les films sans dormir une trentaine de minutes probablement en raison de ces nombreuses activités et du haut niveaux d`énergies régulièrement dépensées.De plus, elle devait séjourner également quelques étés à Toronto pour apprendre l`anglais.

Au cours d`un été, il augmenta sa masse musculaire en respectant les instructions d`exercices physiques exécutées seulement en utilisant le poids de son corps comme tel. Cette méthode contribuait ainsi à améliorer l`apparence et particulièrement le maintien physique.

Les autres étés furent passées à Arvida où il agit comme responsable des plans d`une usine pilote dont le procédé s`avéra impraticable et elle dut être démolie, à Montréal à titre de dessinateur et d`étudiant-ingénieur chez Bell où ses premières réactions nationalistes francophones se manifestèrent.

En tant que dessinateur, il connut un ingénieur allemand des plus humains et charmants. Il rencontra également les membres de sa petite famille. Subséquemment, il fit fréquemment le nom de son patron dans la liste des membres du conseil d`administration d`une importante entreprise.

De plus au Bell, il connut un français, Louis Dumais, un lyonnais simple, pondéré, compétent, appréciant le Québec sans déférence qu`il devait revoir à Paris lors de son séjour en Europe. Louis oeuvra au sein d`une multinationale ayant d`importants intérêts ici. Il devait être éventuellement des plus compréhensifs en tant qu`hôte à Paris.

Avant de partir pour l`Europe, Jacques travailla à Ville Lasalle à la programmation. Cette été là, le camping était au programme de même que le tennis à l`université ce qui lui permettait de rencontrer des compagnes en plus de se conditionner physiquement. A cette époque, il devait rencontrer une personne, Renée Thibodeau, avec qui il correspondit durant son voyage d`études en Europe.

Durant ces années d`études, il se demanda souvent s`il était doué et progressivement, il réalisa qu`il pouvait laborieusement, si nécessaire, maîtriser beaucoup de matières. Son champ de spécialisation avait été choisi de part les opportunités offertes, comme bon nombre de québécois, sa famille n`ayant pas les moyens financiers nécessaires à la poursuite d`études classiques ce qui lui aurait permis de choisir plus librement sa profession. N`ayant jamais été intéressé par la prêtrise, la possibilité de faire défrayer ses études au séminaire ne fut jamais considérée. La liberté de choix peut conduire à une meilleure acceptation de sa profession.

A tort ou à raison, Jacques croyait que les sujets techniques représentaient des domaines exigeants. Pour y conserver, maintenir, soutenir son attention, il devait fournir de sérieux efforts. D`autres sujets auraient pu s`avérer plus faciles à maîtriser. Il considérait ces études comme un défi.

Jacques, ses frères et ses soeurs furent heureux du retour de leur père sous le toit familial. Il était plaisant de voir son père, d`être avec lui après une si longue absence! Après plusieurs années, il devait chuter, être hospitalisé et éventuellement décédé.

Globalement, Jacques vécut plusieurs expériences amoureuses plus ou moins importantes avec des institutrices, des infirmières et des étudiantes à l`université. Les deux expériences marquantes impliquèrent, d`abord, une institutrice de Québec et une professeure poursuivant ses études à l`université. Cependant, il ne consuma pas ses amours physiquement. Au bal de graduation, une élégante et jolie compagne de la Rive-Sud de Montréal l`accompagnait dans sa longue robe blanche étroite découpant sa silouhette élancée dont le haut était drapé d`un filet vert. Cette amie fit preuve de gentillesse et d`une grande franchise à son égard ce qu`il apprécia grandement.

A cette époque, un confrère de classe écrivit à son sujet le texte suivant: "On peut reconnaître notre ami par son rire facile et sa démarche veloutée. Jovial, toujours et partout, tranquille et reposé à tout instant, il voit la vie en rose dans la métropole. Il aime fréquenter les réunions mondaines. Comme sportif, c`est un athlète en retraite; on ne le voit jamais courir; il semble tout de même sûr de se rendre au but. Comme il aime faire des rencontres, échanger des idées, il s`occupa d`activités sociales. Il organisa alors des cours de danse, un petit bal, et des danses libres. Mais, c`est difficile de servir deux maîtres et il dut abandonner ces activités pour mettre plus de temps aux études. Maintenant, notre ami semble intéressé par la direction des grandes entreprises; c`est pourquoi il projette de faire un jour une maîtrise en "Business Administration"; peut-être qu`il ne veut pas continuer à faire des calculs compliqués; peut-être préfère-t-il les sommes aux soustractions et aux sommations infinies.

Nous te souhaitons donc, cher ami, de réussir partout et toutes les responsabilités qui te seront confiées."

Pour sa part, Jacques rédigeait également d`un plume, d`une façon familière les quelques lignes au sujet d`un confrère: "Robert nous vient d`une région à proximité du Québec. Ce qui ne l`empêche pas d`avoir la mentalité d`un vrai Québécois. Arrivé à Poly en deuxième année, après avoir terminé brillamment son cours classique, il n`eut jamais de difficulté à réussir ses examens (même électrotechnique) accomplissant un travail constant. Déjà depuis un an, Robert apprécie les avantages matrimoniaux. Cette situation n`affecte en rien ses résultats académiques, au contraire, elle constitue une motivation de plus à l`étude. D`une humeur toujours gaie, Robert quoique n`étant pas de ceux qui font le plus de tapage, est d`un contact agréable. Il saura sûrement mériter la confiance de son employeur, étant ponctuel et toujours à point. A titre d`activités extra-scolaires, il s`intéresse tout particulièrement aux sports: natation, hockey, ... Robert a toujours été heureux de participer aux activités de classe. L`an prochain, on le verra très probablement au volant d`une Volvo, voiture alliant trois caractéristiques d`un intérêt particulier pour Robert, soit: confort, endurance et économie. Robert, ta préparation sérieuse et tes qualités personnelles te vaudront sûrement le succès dans le domaine d`activités que tu as choisi. Tes confrères te le souhaitent sincèrement. Jacques"

Jacques se surprenait d`avoir utilisé l`expression "vrai Québécois" aussi tôt que 1966 et surtout à l`endroit de quelqu`un originant de l`extérieur du Québec. A titre d`expérience à caractère racial, il se souvint d`avoir traversé à pied un secteur noir de la ville de New York, Harlem, pour se rendre plus rapidement à l`Université qu`il désirait visiter. Chemin faisant, un employé de la Ville qui le rencontra, lui offrit de le reconduire à l`extérieur de ce secteur à haut risque de violence et de conflits. Dans certains secteurs de la ville traversés en métro, il y rencontra une majorité noire et il fut surpris de l`état déplorable du métro, un des plus malpropres avec mille et un graffitis, qu`il aurait l`occasion de visiter et d`utiliser.

Il dut renoncé à contre coeur à un emploi permanent des plus intéressants et prometteurs chez Bell, un emploi mérité par sa performance au cours de l`été précédent et ses résultats académiques cependant il avait obtenu la bourse du Commonwealth, lui permettant de poursuivre ses études en administration au Royaume-Uni au niveau du deuxième cycle universitaire. Fait à noter, on avait demander à Jacques s`il comptait professer à Montréal ou à Rimouski avant de le choisir comme boursier et il avait manifesté ses préférences pour Montréal.

Peut-être que les antécédents familiaux; la maladie de son père en particulier l`avait motivé à demeurer à Montréal après ses études. Surtout, les opportunités d`emploi s`annonçaient plus nombreuses et plus brillantes à Montréal. Il lui semblait plus normal de poursuivre sa vie dans la métropole.

Le représentant de la compagnie auprès des universités lui avait demandé les noms de confrères qu`il jugeait professionnellement intéressants compte tenu des exigences du Bell. Jacques avait été flatté de ce geste de confiance.

Le British Council veilla rigoureusement à l`organisation de son voyage en paquebot à Londres et ensuite à Birmingham, lieu de ses études où il retrouva un ancien professeur de Polytechnique sympathique et communicatif ainsi qu`un confrère de classe, son président de promotion, charmant garçon, généreux et jovial. Cette expérience en Europe devait lui aider éventuellement à comprendre la nature des liens unissant les nouveaux arrivants au Québec.

V- SÉJOUR EUROPÉEN

Sur le paquebot, il eut droit à un cours d`histoire de la part d`un boursier de l`Ouest canadien sur ses ancêtres normands qui avaient laissé leur marques indélébiles tant en France qu`en Angleterre et au plus haut niveau hiérarchique. En Angleterre, il devait retrouver, entre autres, des pubs ou brasseries portant son nom et en France, des entreprises commerciales importantes portent ce nom prestigieux.

En passant lentement devant Québec et Rimouski, surtout, il ressentit un pincement de coeur réalisant qu`il laissait pour un an ses parents, ses amis et son pays. De plus, il vécut la vie d`hôtel sur le paquebot, le Franconia, relativement luxueux et confortable; repas gastronomiques, jeux, divertissements, piscine, salles de danse et de spectacles, ...

Plusieurs réceptions regroupant les boursiers provenant des pays du Commonwealth furent organisées par les autorités britanniques démontrant beaucoup de doigté et d`expérience. Il noua des liens amicaux avec des étudiantes et des étudiants notamment en musique à Londres, en littératures à Cambridge et en sciences politiques à Oxford. Il devait visiter ces campus et ces connaissances au cours de l`année et à son retour à Montréal communiquer avec l`étudiant au doctorat en sciences politiques, nommément Robert Jim Stanley, qui devint responsable de la formation des parlementaires à Ottawa et professeur à l`Université.

A Birmingham, il était logé dans une résidence moderne, confortable et à proximité de l`université conçue pour les étudiants catholiques provenant du Royaume-Uni; Irlande, Ecosse, Angleterre et Galles ainsi que du Nigéria, Canada (Nouveau-Brunswick), Etats-Unis (Texas), Espagne et autres pays.

A l`occasion, l`aumônier, le chapelain se plaisait à converser en français, abordait des allures d`anciens ministres protestants qu`il avait été, était admirablement secondé par une très gentille dame et il vint même rencontrer son amie à Montréal alors qu`il représentait l`Angleterre à l`exposition universelle de Montréal. Les installations matérielles, les logements étaient de qualité supérieure à celle que l`on retrouvait dans les appartements privés où, par exemple, le chauffage en hiver était souvent déficient. Plus tard, chaque fois que les médias parlaient de températures froides en Europe, il sympathisait à leur manque, leur carence de confort.

Jacques fut près d`un ingénieur originaire du Nouveau-Brunswick qui lui révéla son handicap physique et qu`il ne revit malheureusement pas après son retour à Montréal. Il était facile pour Jacques d`échanger avec les résidents ouverts au fait international mais combien défenseurs acharnés des valeurs et des intérêts britanniques. La résidence était le lieu d`événements hebdomadaires sociaux et religieux. Un des résidents, espagnol, avec qui il conversait en français ainsi qu`avec sa fiancé l`invita à Madrid lors de son futur tour d`Europe et ce Felipe Nunez devint ministre des Affaires extérieures d`Espagne. Jacques avait été invité à leur mariage suite à son retour au Québec. Sa condition financière ne lui permit pas d`y assister.

Les résidents partageaient une salle communautaire et une cuisine où chacun disposait d`un garde-manger. Le repas dominical était préparé par un des résidents à tour de rôle. Jacques avait servi un rôti de porc accompagné de lentilles, de pommes de terre et de sauce aux pommes comme plat de résistance ou principal. Le résident américain et texan obtint son doctorat en théologie et il pratiqua son sacerdoce à l`oratoire St-Joseph au Texas. Ce dernier fut très heureux de se faire photographier avec la Princesse lors d`une réception. Ce père compléta son doctorat et il était quelques fois ébranlé psychologiquement comme il se produit en ces moments où ces individus étaient invités à puiser dans leurs ressources intellectuelles ultimes. Cette situation lui rappelait celle d`un étudiant terminant un doctorat en biochimie à l`Université de Montréal. Cet étudiant cachait derrière sa barbe une certaine instabilité émotive temporaire due au stress résultant d`efforts intellectuels intenses et soutenus.

Comme en d`autres milieux européens, les étudiants britanniques appréciaient peu les vérités tonifiantes promulguées par cet américain moulé rigidement au creuset de sa société à l`instar de nombreux autres. L`accent des gens de Birmingham était prononcé; ces gens étaient chaleureux et les dames avaient la charmante habitude de vous appeler "love".

En Angleterre, il réalisa que les accents variaient et différeraient d`une région à l`autre et probablement d`une façon plus accentuée qu`aux Etats-Unis. En France, on retrouvait également des accents et des langages identifiés aux diverses régions. Ainsi, il ne se scandalisait pas lorsque les anglophones de Montréal et même les français (de France) lui parlaient de l`accent québécois qui justifiait leurs "sérieux" problèmes de communication. Lorsque quelqu`un lui disait qu`il ne comprenait que le français parisien, il en concluait qu`il ne connaissait pas le français. Ces études de la langue hispanique le conduisirent à des conclusions identiques.

Maintenant des liens pour les moins affectifs en correspondant avec une amie de Montréal, il résista aux avances des charmantes et gentilles anglaises et autres demoiselles intéressées à venir vivre à leur point de vue au Canada. Formant un duo franco-espagnol, ou québéco-espagnol avec son copain espagnol en voiture sport, ils participèrent à la vie nocturne de Birmingham, Birmingham, la nuit! Il était devenu un habitué des parties d`un lunetier international qui vint à plusieurs reprises le rencontrer à Montréal dans sa famille. Jacques fut invité à des réceptions à la Maison du Québec, au Royal Society of Arts et par le Président de la Commission des bourses du Commonwealth à Londres.

Jacques portait une barbe qu`il coupa à son retour et il conserva sa moustache. Une barbe et même une moustache lui permettait d`affirmer une certaine masculinité. Son voyage en Ecosse à Dumfries plus précisément, à l`occasion des Fêtes lui permit de rencontrer une vingtaine d`autres étudiants originaires de Russie, d`Argentine, des Etats-Unis, du Zambie, du Mali, du Japon, de la Côte d`Ivoire, d`Islande, de France, d`Allemangne, d`Arabie Saoudite, etc... Malgré les regards invitant d`une américaine, il se rapprocha d`une jolie russe et d`une élégante française tout en se familiarisant avec quelques caractéristiques de l`Islande où un des participants y enseignait. Dans une brève pièce de théâtre humoristique présentée en témoignage de remerciements à leurs hôtes écossais, suite au désistement d`un allemand sollicité à cette fin, il joua le rôle d`un commandant allemand, qui ne se trompait jamais sauf qu`il avait oublié de porter son pantalon ce matin-là, et il emprunta d`un étudiant saoudien des sous-vêtements longs, requis pour l`occasion.

Edimburgh était une ville charmante à visiter sous le soleil. Sur le chemin du retour, l`aridité, la nudité des montagnes écossaises en absence d`arbres le frappèrent en tant que visiteur québécois. De plus, l`étudiante russe qui avait chanté quelques couplets pour ses hôtes écossais et refusé les avances de Jacques car elle craignait que les échos, les bruits provenant de sa chambre auraient indisposés ses voisins iraniens se permit, dans le train, une caresse dissimulée aux fesses de Jacques et l`invita à la visiter à son campus universitaire relativement près de Birmingaham. Jacques ne fut jamais suffisamment motivé pour s`y rendre.

A Pâques, il obtint la permission de séjourner quelques jours à Paris où il y rejoignit son copain lyonnais et en profita pour visiter la ville lumière. Quelle splendeur! Que de sites à visiter: Notre-Dame, l`arc de Triomphe, la tour Effel, le musée du Louvre, les Halles, ..! A Pigalle, il devait se permettre un premier contact physique exploratoire "amoureux" avec une professionnelle dûment accréditée. Probablement que ses principes moraux l`avaient empêché de profiter des chances qui lui avaient été offertes et il considérait ce geste important pour son équilibre personnel. Il se croyait défavorisé en ce domaine d`expériences amoureuses concrètes, à cet âge relativement avancé, pensait-il! Ainsi, il débuta son apprentissage "pratique" sexuel et ce n`est que de retour à Montréal qu`il commença à s`exprimer sexuellement; à vivre sa sexualité après une autre brève expérience relativement heureuse à Birmingham avec une infirmière, mère de deux enfants que son mari avait laissé suite à une dépression dont elle était partiellement rétablie, remise.

Au cours de nombreuses soirées, Jacques se retrouvait à chanter avec des étudiants particulièrement des airs irlandais. Pour lui témoigner leurs amitiés, ils ajoutaient "Allouette, ..." au répertoire. Jacques ne se souvenait pas d`avoir chanté au Québec. Aimant la danse, il s`était familiariser avec les danses populaires dans les immenses salles de danse des diverses grandes villes.

Il connut plusieurs russes, un très sociable et accessible de Leningrad qui étudiait la recherche opérationnelle et il ne revint pas après Pâques. Jacques crut qu`il s`approchait, s`intéressait trop aux méthodes occidentales à cette époque d`un point de vue russe. Un autre fut rapatrié in extremis avait-il appris! Ils semblaient se surveiller mutuellement. Un confrère de classe russe s`intéressait particulièrement à des dictionnaires, des manuels, ... Celui-ci lui rappelait les québécois costauds, résidents de pays nordiques d`expression directe et souvent franche. Le premier russe mentionné séjourna ultérieurement aux Etats-Unis et à Montréal durant la période de détente URSS-EU. Au cours de cette année, Jacques aurait aussi aimé se rendre en Russie car des voyages étaient organisés par train à des prix abordables cependant il avait choisi d`autres directions, itinéraires de voyage et il se consacra à la préparation des examens tenus à cette époque.

En compagnie de sept confrères de l`Université de Birmingham, il navigua durant une semaine en yatch, en voilier sur la mer à proximité des côtes anglaises. Jacques n`était pas le meilleur marin ou navigateur du groupe. Il se souvenait des heures passées à aider à la navigation, à la pêche, à la lecture ou simplement à la détente après cette longue année académique. Son compatriote se brisa une jambe "grâce" à la maladresse, à la gaucherie bien reconnue d`un des membres de l`équipage; grandeur et dextérité ne vont pas toujours de pair néanmoins un accident était toujours possible et vite arrivé! Quelle merveilleuse semaine! Le soir, le bateau était ancré aux deux extrémités et le matin ils retournaient au large après avoir magasiné dans les petits villages côtiers; Jacques avait conservé quelques cartes postales achetées à ce moment. Ils eurent même le loisir d`observer des baleines en groupe. Jacques se permit de nager près des côtes et il se souvenait d`avoir dégusté le fruit de sa pêche apprêté par un copain indou avec de l`oignon et du cari, c`était un vrai régal tant ils étaient affamés.

Une année d`études et de laboratoires avait favorisé des liens amicaux étroits. Jacques aurait probablement dû demander de poursuivre ses études de doctorat à Londres afin de bénéficier pleinement de sa bourse. Ces liens affectifs et amoureux avec son amie de Montréal lui pesaient lourds, elle lui avait même suggéré de l`attendre pour visiter les autres pays d`Europe.

Rétroactivement, il constata que les diplômés de l`Université McGill, fort sympathiques, avaient profité en grand nombre; sept sur neuf. Seulement, deux de l`Université de Montréal! Ces appuis financiers du Québec contribuaient à seconder des jeunes québécois de tout milieu à se préparer à jouer un rôle plus important dans la société en complétant leur formation en milieux internationaux et en développant pleinement leurs potentiels intellectuels.

Le programme de bourses Athlone dont plusieurs québécois avaient bénéficié et parmi lesquels un certain nombre occupaient des positions-clés, devait éventuellement être abandonné et réinstitué. Alors, Jacques déplorait que celui du Commonwealth, qui fut aboli, ne fut pas également rétabli. Ce dernier programme un des plus complets et généreux de bourses permettait aux québécois aux compétences académiques supérieures de se perfectionner professionnellement au niveau international notamment dans le Commonwealth, des pays essentiellement anglophones répartis aux quatre coins du globe. L`évaluation de ce programme par le Conseil des universités et Collèges du Canada et l`association des universités du Commonwealth dont les résultats furent, peut-on croire, insuffisants probablement en raison des positions sociales des récipiendaires peu nombreux relativement à ceux de la bourse Athlone. Jacques ne prit jamais connaissance de ces résultats. Ces récipiendaires brillaient probablement discrètement dans leurs champs de spécialisation surtout dans les secteurs de l`enseignement universitaire et de la recherche. Jacques, francophobe profitait de cette opportunité.

Le Royaume-Uni était un des principaux investisseurs au Québec et ce pays représentait une alternative anglophone intéressante aux Etats-Unis et un autre accès à la Communauté européenne en sus de la France. Dans le domaine des affaires mieux valait s`aménager plusieurs entrées plutôt qu`une seule. Et que dire des nombreux pays du Commonwealth, une vraie communauté internationale! Il était souhaitable que le gouvernement québécois essaya et développa un pendant, un programme plus important et prioritaire dans le monde de la francophonie et éventuellement avec les pays latins, pensait-il!

Après avoir remis sa thèse de maîtrise à la fin de l`été suite à de multiples visites à une entreprise de fabrication de pièces automobiles où il se fit offrir un emploi par le gérant et qu`il refusa. Ce gérant se plaignait gentillement d`aider des québécois et des canadiens et de ne pas les revoir par la suite. Jacques comprenait et sympathisait aux problèmes économiques et sociaux de la Grande Bretagne, problèmes hiérents ou imputables, entre autres raisons, à la vétucité de nombreuses installations industrielles et commerciales relativement au Japon, à l`Allemagne et au Québec.

Après quoi, il s`envola pour Paris. Son itinéraire européen, préalablement défini, lui offrait la flexibilité de choisir les jours de départ de Paris en train, de Berlin en avion, de Munich en train, de Rome en avion, de Madrid en avion et finalement de Paris à Montréal en avion. La contrainte était une rencontre prévue à Madrid entre Felipe Nunez, sa fiancée et le père américain Smith. Disposant d`un budget limité, il séjournait dans des résidences d`étudiants, le plus souvent.

Il fut stigmatisé par la résonnance des bottes communistes dans le train Paris-Berlin. Les regards des passagers tendus témoignaient du climat sévère derrière le rideau de fer. Les passagers recherchaient et sollicitaient des échanges d`objets simples; gommes, souliers, et cigarettes surtout américaines. Il a tellement à dire au sujet d`un tel voyage! Après avoir visité Londres, Paris lui parut également immense mais moins massif, plus élégant que Londres même si toute comparaison était difficile à établir et s`avérait fréquemment subjective.

La visite du mur de Berlin et d`un important monument historique du côté communiste le fit réfléchir quant à l`importance, la rigidité et l`imperméabilité du régime communiste. Le climat de guerre froide se lisait sur ces murs, ces monuments et spécialement sur ces visages. Les deux églises à Berlin, dont l`une ancienne quasiment démolie et l`autre nouvelle et moderne se voulaient un autre témoignage d`un ancien conflit mondial.

Malgré, tout ces symboles et ses souvenirs marquants, d`autres conflits même mondiaux étaient toujours probables et inévitables car inhérents à la nature humaine affublée de nombreux tares et carences. La paix et la perfection étaient difficilement accessibles en raison de nos potentiels intellectuels limités, de nos instincts vindicatifs, de nos faibles niveaux de connaissance des réalités et des phénomènes naturels. Fréquemment, l`humain corrigeait un problème même partiellement et constatait plus tard que des effets pervers avaient résultés de ces actions ou des mesures prises. Jacques réalisa que l`être humain ne peut qu`aspirer à la perfection, à la qualité totale (terme populaire aujourd`hui), à l`optimisation des résultats compte tenu de toutes les composantes d`une situation qu`à la mesure de ses habilités, de ses capacités dans le plus optimiste des mondes ou des scénarios. Connaître et accepter nos limites marquaient le début de la sagesse humaine à son humble avis.

A Munich, le climat était plus détendu et particulièrement à la "maison de la bière". Il fut impressionné par l`aspect fonctionnelle et simple des édifices publics que l`on retrouvera de plus en plus à Montréal, dans les années qui suivront. En Italie, à Venise, il occupa une antique et confortable "suite" à un faible prix car la saison touristique était fort avancée. La place Saint-Marc se révéla toujours survolée par des volées de pigeons tous aussi affamés les uns que les autres.

A Rome où les visiteurs étaient les plus sollicités, à son avis, il lui fallait surveiller étroitement ses achats et son portefeuille. Que de places, de châteaux, de fontaines à visiter en Italie et que dire du Collisé et des ruines du mur de Rome. A Florence, le fameux pont supportant des habitations qui y étaient intégrés l`avait séduits ainsi que les basiliques de couleurs pâles et variées photographiées.

En Espagne, il acheta quelques souvenirs à Tolède, s`émerveilla de la beauté de Madrid avec ses parcs, ses places, son musée El Prado où il prit quelques photos de peintures célèbres feignant ne pas savoir que c`était défendu et il visita l`Oratoire construite dans le roc de la montagne à proximité de Madrid.

A son retour d`Europe, il devait apprécier notre système de transport par métro comparativement à celui des grandes villes visitées; celui de Montréal étant des plus propres et sécuritaires. De retour à Montréal, il loua une chambre annoncée à l`aéroport. Il retrouva son amie dans son milieu familial. Pour diverses raisons, il ne put renouer avec son amie qui gentillement l`accueillit. Ils n`étaient pas sur la même longueur d`ondes dit simplement en termes de génie électronique; Jacques était sans le sous, sans travail, cambreur avec de nouveaux arrivants français, japonais, et autres et peu expérimenté en amour. Il revit aussi un copain associé à cette famille qui devait devenir sous-ministre à Québec.

Après un an à l`extérieur et la tenue de l`exposition universelle à Montréal, le Québec n`était plus le même que celui qu`il avait connu avant son départ. Il eut quand même quelques jours pour visiter furtivement les pavillons de l`Expo et observa, crut-il, l`ancien premier ministre Lesage, sur le site, moins entouré et sollicité auparavant; seul.

Même si Jacques considérait une voiture comme un des pires investissements, placements malgré la nécessité d`un moyen de transport, il s`était acheté une rutilante Parisienne décapotable rouge car c`était le printemps et il lui aurait fallu attendre deux mois afin d`obtenir une voiture de couleur vert foncé. Il réalisait que cette voiture sport représentait une récompense pour les nombreuses années d`étude, d`efforts et d`attente. Par la suite, il devait conserver ses voitures pour des périodes de dix ans environ.

Au volant de cette puissante voiture, parfois seul abord, il poussait son bolide à de grandes vitesses, par exemple, entre Montréal et Québec où il avait établi ses performances personnelles. A ces vitesses, peu de conducteurs le dépassaient et s`ils le faisaient, il les retrouvait souvent dans le décor particulièrement lorsque le pavé était humide. En se rendant à Rimouski, passé Québec, il avait coursé avec une Mustang. Sur un parcours droit, il gagnait en vitesse sur la Mustang et dans les courbes, il perdait son avance en raison de la plus faible manoeuvrabilité de sa voiture. Plus tard, il fit part de ses expériences à son garçon tout en le dissuadant de l`imiter en ce domaine. Un accident mineur l`avait rendu prudent. Sa voiture avait légèrement dérapé dans les conditions pluvieuses à un kiosque de perception sur l`autoroute. Il réalisa qu`un accident était vite et facilement arrivé et qu`il valait mieux respecter les limites de vitesse et étudier le comportement des conducteurs à l`avant, à droite, à l`arrière et à gauche de son véhicule.

Son premier placement de mille dollars à la bourse par l`intermédiaire d`un courtier renommé s`avéra en moins de six mois une perte complète dans le domaine minier de l`Ouest canadien.

VI - LA FAMILLE LABERGE

Désireux de se soustraire à des relations superficielles avec diverses partenaires, Jacques eut le bonheur de rencontrer une personne qui possédait dans l`ensemble les qualités ou les attributs qu`il valorisait. Ils se rencontrèrent à la discothèque "au Mât des oliviers" au centre-ville de Montréal, endroit facilement accessible. Elle était accompagnée par une amie qui devait marié un marocain. Ce ne fut pas le coup de foudre, néanmoins, ils firent connaissance progressivement. Ils se rencontrèrent fréquemment chez sa tante demeurant dans l`est de Montréal.

La missive suivante témoignait de la nature et de l`authenticité des liens véritables unissant deux êtres; une femme et un homme. Des liens d`amoureux, d`amours vécus intensément. Cette missive reflétait à un moment donné la convergence naturelle, l`état de l`union potentiellement durable de cet homme sur le marché du travail et de cette femme complétant avec brio un retour aux études.

" Saint-Norbert, 26 août 1969

Allô! mon chéri, Mardi soir, 10:30 hres; la semaine dernière nous étions dans les bras l`un de l`autre à la même heure. Voilà que ce soir, je me retrouve seule à m`ennuyer. Oui, je m`ennuie de toi, mon "Minou", de cette présence si chère qui fut à mes côtés lors de mon séjour à Montréal. Un coup de fil et, voilà, tu te retrouvais près de moi. Il ne nous reste plus maintenant qu`à envisager le temps présent. Depuis dimanche soir, je revis les moments heureux et malheureux passés ensemble.

Je considère que tout ce qui est beau, ce qui peut nous rendre vraiment heureux doit se gagner; tout ce qui est facile ne peut vraiment être apprécié. Pour nous deux, "faire l`amour" est maintenant devenu "chose facile". L`appréciera-t-on longtemps? ... Je pense que pour se découvrir afin de s`aimer vraiment, il faut apprendre à se sacrifier l`un pour l`autre. Chose assez difficile à mettre en pratique chez toi puisque tu es habitué à tout avoir. Pourtant, tu es en mesure d`admettre que dans la vie lorsqu`on veut arriver à quelque chose de bien, on doit refouler certains désirs.

Tu sais, mon chéri, j`ai de la difficulté à admettre que l`on puisse construire de façon solide en vivant notre amour tel qu`on le vit présentement. Non pas que je ne te désire pas; au contraire, je ne peux oublier ces moments si merveilleux où je me suis donnée à toi. Principalement dimanche dernier, n`étions nous pas heureux, mon amour? ... Tu devines, sans doute, que loin de toi, je peux analyser notre situation froidement. Non pas que je ne veuille plus jamais "faire l`amour" mais je juge que certaines restrictions à nos désirs s`imposent. Je crois que ceci renforcera notre amour.

De ton côté, as-tu analysé la situation? Quelles conclusions en as-tu tirées? J`ai hâte que tu vois mon petit chez moi. Je ne t`en dis pas plus long; ce sera une surprise. Je l`ai choisi en pensant à toi, en me disant: "S`il était avec moi, choisirait-il cet appartement?". Tu y seras toujours bienvenu puisque chez moi c`est aussi chez toi.

J`ai vu Roberte aujourd`hui. Ses amours avec Edmond n`allaient pas tellement bien, ils ont contremandé leur voyage au lac Saint-Jean. Petite déception pour nous mais pourquoi m`organiserions-nous pas un "p`tit" voyage à Québec chez ta soeur? Tu me disais, la semaine dernière, que tu aimerais lui rendre visite. Ceci n`est qu`une proposition, à toi de décider. Demain, jour d`inscription. Apparemment qu`il ne faut pas se décourager car on peut prendre deux jours à organiser ses cours.

J`aimerais tellement t`avoir à mes côtés pour me conseiller. La confiance que j`ai en toi me rendrait beaucoup plus sûre de mon choix. Il est présentement minuit. L`heure m`oblige à te laisser car je m`endors. Je crois que la meilleure solution serait que tu me téléphones jeudi soir à l`heure du souper. On décidera de ce que l`on fera en cette fin de semaine de trois jours. Je t`embrasse bien fort, mon amour.

Je t`aime, je vais m`endormir en pensant que je suis dans tes bras.

"Ta minoune" xxx

P.S. Je m`ennuie, j`ai hâte de te voir. Tél: 534-5432"

Dans cette lettre teintée fortement d`amour et d`un désir de respecter les valeurs morales et chrétiennes, pointait les manifestations d`initiatives doublées d`un léger soupçon de dirigisme.

1- La famille Laberge comme telle

A l`hiver 1971 et en pleine tempête, Jacques unissait sa destinée à celle d`une jolie mauricienne (québécoise), administratrice et pédagogue de formation; une universitaire des plus exigeantes et performantes.

Le couple Laberge effectua un premier voyage, leur voyage de noce au Mont Tremblant dans des conditions climatiques glaciales et ils trouvèrent le moyen de réchauffer l`atmosphère; ils avaient énormément d`affection et d`amour à vivre intensément à cette époque avancée de leur existence afin d`atteindre leurs plénitudes affective, sentimentale, amoureuse, sensuelle, sexuelle, ... Ils aimaient le ski et ils ne voulaient pas emprunter pour un voyage dès le début de leur mariage ayant encore des dettes d`études.

Jacques était familier avec les Laurentides où il avait loué un chalet d`hiver avec trois confrères de classe incluant un québécois d`origine algérienne. Il avait recruté, retrouvé ces confrères en organisant un club de rencontre dans Outremont avec une grande amie.

Un fils naquit de leur union, un an plus tard. Jacques comptait assister à l`accouchement de son fils après avoir suivi les cours prénataux. Malencontreusement, des complications médicales de dernières minutes l`empêchèrent d`être présent. La mère de Suzie étant morte à la naissance d`un enfant, elle avait probablement été traumatisée par cet événement. De plus, Jacques apprit alors que Suzie aurait pu ne pas avoir d`enfants en raison d`antécédents médicaux. Son fils séjourna quelques jours dans un incubateur.

Les Laberge encourageaient les futures mères à visiter régulièrement leur médecin à l`approche de la naissance surtout d`un premier enfant. L`obtention, par téléphone, d`informations médicales même d`un centre hospitalier ne saurait remplacer adéquatement une consultation dans le doute. En tant que parents, ils apprécièrent les qualités professionnelles de plusieurs membres du personnel médical d`un hôpital montréalais pour enfants.

L`accompagnement de leur enfant dans sa croissance, son développement personnel, intellectuel, physique, scolaire, moral, sportif permirent à Jacques de mieux s`intégrer à la société dans les domaines scolaire, municipal, sportif, religieux, hospitalier et des loisirs. Sa mère avait eu la possibilité de comparer l`évolution de ses enfants tandis que Jacques et Suzie, avec seulement un enfant, ils réagissaient probablement plus fortement.

Son fils fit son premier apprentissage de la langue anglaise dans une pré-maternelle anglophone des environs. Suite au premier semestre, il sembla un peu à l`aise. Cet apprentissage apparaissait pénible à Jacques. La garde de Simon fut une opération que Jacques et son épouse, Suzie, traitèrent sérieusement. Comme critères, les plus importants, ils voyaient chez une famille de gardiennage, l`amour des enfants surtout chez la mère, un faible nombre d`enfants du même âge ou avoisinant et la proximité des gardiens. Il découvrit en une occasion que le père de la famille, où Simon était gardé, était froid et n`aimait pas vraiment les enfants contrairement à sa femme. Heureusement que Simon était un peu plus vieux et que, rapidement, il fit part de cette situation à ses parents.

Jacques avait pensé à une famille composée de trois enfants où les deux sexes auraient été représentés et les conditions observées à la naissance et au développement du premier enfant modifièrent leurs expectatives surtout celles de Suzie. Suzie, son épouse aimait cuisiner et Jacques croyait que l`époux qui n`appréciait pas la cuisine et celle de son épouse en particulier, dès le début de leur mariage, devait en subir les conséquences toute sa vie. Son épouse ayant expérimentée quelques difficultés à la confection de tartes chez ses parents antérieurement et Jacques, ayant eut quelques succès avec une simple recette de tartes de sa soeur Hélène alors qu`il était célibataire, prit la relève et la conseilla. Elle reprit confiance en ses moyens et devint un véritable cordon bleu.

Son fils était non seulement un gourmet mais aussi un excellent cuisinier ce qui le rendait moins dépendant de la cuisine maternelle et, quelques fois, paternelle. A quelques occasions à voir s`activer Suzie telle une abeille Jacques pensait aux nombreuses activités auxquelles sa mère fébrilement s`occupait du soir au matin comme elle le disait.

Il en était de même dans le domaine de l`habillement; un mari qui était attentif à son accoutrement et conseillait son épouse en cette matière en définitive encourageait cette dernière à revêtir fréquemment ses plus beaux atouts. Des accoutrements même modestes mais bien harmonisés et agencés compte tenu des circonstances pouvaient mieux convenir que des vêtements simplement dispendieux, chers.

Concernant le processus de développement et d`assumation sexuel plutôt tardivement vécu, il croyait, que ce développement avait été freiné possiblement par des principes moraux inculqués, une connaissance limitée de la sexualité, un respect prononcé de la gente féminine (originant d`une grande famille et étant encadré par des soeurs), une personnalité distante, des désirs plus ou moins précis, surtout, des moyens financiers limités ne lui permettant pas d`envisager le mariage sans arrêter ses études, etc.

Il réalisait que la poursuite d`études et un mariage tardif se faisaient peut-être au détriment d`amours consumés plus tôt et d`un meilleur équilibre personnel dans certains cas. Son point de vue sociétal consistait au fait que les tendances démographiques et sociologiques; mariages plus tardifs, diminution du nombre d`enfants par famille, réduction du nombre de mariage, augmentation de l`instabilité émotive et affective des époux, recherche accrue de confort des membres de la famille, libéralisation des moeurs, mutation des valeurs menaçaient la survie du groupe ethnique francophone québécois surtout à Montréal. Cette menace était accentuée, pensait-il, par le choix des nouveaux arrivants et la qualité de leur accueil et de leur intégration.

Au sujet de son épouse, il pouvait écrire des pages pour décrire la dévotion avec laquelle elle s`occupait de son enfant et de son mari. Elle n`avait pas eu de modèle de mère si ce n`était celui de sa tante et elle en inventa un des plus complet sinon parfait humainement parlant. Que d`énergies, d`attentions, de dévouement manifestés! Un de ses oncles venu leur rendre visite avait aimablement composé un texte de deux pages, reproduit en annexe, pour faire l`éloge du jeune couple Laberge et Jacques avait conservé ce texte. Les deux enfants de cet oncle pratiquaient brillamment le droit à Montréal.

L`époux, Jacques, appréciait les efforts de son épouse pour accueillir ses frères, ses soeurs, ses parents, ... Il la voyait de plus en plus belle et mature, au cours de ces années, malgré, les adversités rencontrées par son mari, par son fils et par elle-même sur les marchés du travail et dans la société en général. Il est superflu d`ajouter que comme toute personne, elle avait les défauts de ses qualités.

Après avoir demeuré près de l`université, le couple Laberge déménagea à Rosemont avec leur progéniture dans un grand logement dont le propriétaire était italien. Qu`ils étaient sympathiques ces italiens; simples, accueillants lorsque leurs avances; vins, gâteaux, ... étaient acceptés avec empressement et appréciés. Jacques souvent pensait que nos amis italiens ressemblaient beaucoup à nos braves québécois oeuvrant dans la construction et leurs femmes, quelques fois, à la manufacture. Que dire de leurs fastidieux mariages auxquels ils les invitèrent aimablement! L`esprit de famille était omniprésente et ils étaient disposés à accueillir un peu comme des membres de leurs familles, des proches, des locataires accommodants, en occurrence.

A cet endroit, Jacques débuta ses expériences de bricoleur en rénovant son logement tel qu`entendu avec le propriétaire. Le père américain Smith, connu en Angleterre, aurait été rassuré de le voir s`intéresser aux travaux familiaux, lui, qui s`inquiétait pour Jacques à ce sujet. En 1974, la famille Laberge acheta une maison à Varennes et Jacques effectua des travaux: pose des revêtements de plancher en bois franc et peinture préalablement au déménagement. Le bricoleur fut mis à contribution notamment en finissant le sous-sol, en paysageant la maison et le terrain après y avoir érigé une clôture. Il avait dû se familiariser avec tous les métiers; menuisier, électricien, plâtrier, plombier, ... En tant que technicien-ingénieur, il était facile d`effectuer ce bricolage exigeant en termes de disponibilité, de temps.

Combien d`heures passées à étudier, à choisir, à commander et à faire croître des semis à l`intérieur, des fleurs, des plantes et arbres ornementaux, des arbres fruitiers; vignes décoratives et à raisin, pommiers, cerisiers, poirier, et prunier, des semences et des plants aux jardins familial et communautaire. L`ajout d`un cabanon et d`une piscine creusée représenta un investissement important pour le couple Laberge et la famille en profita durant plusieurs années. A la fin de l`été, ils récoltaient et dégustaient d`abord les raisins verts et bleus qui mûrissaient plus rapidement que les raisins rouges. Simon était particulièrement friand de ces fruits frais; raisins, fraises, framboises, pommes, poires, cerises de Luceville et prunes.

Un automne, Jacques, conseillé par des spécialistes, fit quelques dizaines de bouteilles de vin blanc. En d`autres temps, les oiseaux étaient nombreux à se gaver de raisins gelés durant l`hiver et le printemps lorsqu`un gel inattendu terminait la saison des vendanges chez les Laberge à Varennes. Après avoir rempli plusieurs petits albums de photographies d`arbres fruitiers, d`arbustes en fleurs, de fleurs, de plantes décoratives et autres, Jacques choisit d`autres sujets pour exercer ses talents de photographe.

A un moment donné beaucoup de plantes grimpantes d`intérieur envahissaient jusqu`au plafond une bonne partie de la salle à dîner jusqu`à ce que Suzie s`en lasse et alors seulement quelques spécimens furent conservés. Une chambre froide avait aussi été construite où les nombreux pots de confitures aux fraises, aux framboises, aux prunes jaunes et bleus, de gelées aux pommes, aux raisins, aux cerises à grappes, de jus de tomate, de tomates, de marinades vertes, rouges, salées et sucrées, de betteraves, de carottes, d`haricots coupés, ... De plus, un vaste garde-robes en cèdre avait été aménagé au rez-de-chaussée également. Pour le vivoir, il avait fabriqué une grande bibliothèque en mélanine ainsi qu`un meuble ordinateur avec un support amovible pour l`imprimante et une boite à feuille séparée.

Chaque année, il retouchait la carrosserie de ses voitures lorsqu`elles étaient défraîchies et rouillées. Il utilisait au début du ciment et, ensuite, il préférait du fibre de verre ainsi que des cannes de peinture sous pression.

Durant quelques mois, Jacques s`était initié sommairement à la peinture abstraite à l`huile en jouant avec des formes, des couleurs, des agencements, ... Il avait pensé pratiquer ce loisir en absence de professeurs, de cours car jusqu`ici il avait presque toujours suivit des cours. Il visitait des galeries d`art ainsi que des expositions comparant ses tableaux à ceux de d`autres. Il avait conservé plusieurs de ses peintures pour éventuellement n`en retenir que quelques unes. L`une avait longtemps été suspendue à un mur de leur chambre.

Il fuma la pipe durant quelques années et il récolta son propre tabac. Surtout en terre américaine, il fumait le cigare et il appréciait la différence de prix des cigares en absence d`aussi lourdes taxes qu`au Québec.

Les Laberge eurent plusieurs voisins. C`est surtout par l`intermédiaire de leur fils qu`ils eurent la chance de les côtoyer. Des couples dont la femme à la maison couvait ou surprotégeait son enfant, d`autres qui n`exerçaient aucune autorité apparente et dont les enfants consommeraient éventuellement de la drogue et étaient enclin à la violence et des parents qui suivaient de près leurs enfants.

Pour la pratique des sports, Jacques et son épouse accompagnaient Simon au soccer, à la natation, au hockey, au ski, ... et socialisaient avec les autres parents de la ville. Certains amis croyaient peut-être le couple Laberge parfait. Non parfait! Seulement, heureusement humain. Suzie considérait comme les meilleurs moments de la famille ceux passés sur le mont Saint-Bruno alors que Simon suivait des cours de ski et que le couple Laberge skiait sur ces courtes pentes en l`attendant. Sur la rue, ils étaient encadrés par un membre des services secrets fédéraux et un membre de la sécurité du Québec.

Jacques se rappelait d`avoir informer la police locale d`un point de vente possible de drogue, il fut surpris par le nombre de questions posées au sujet de ses propres coordonnées au lieu de celles du point potentiel de distribution et il refusa de s`identifier. A une autre occasion, il rapporta avec son fils un portefeuille que celui-ci avait trouvé à Montréal. L`agent local leur conseilla de le rapporter à la police de Montréal. Jacques refusa et finalement l`agent l`accepta. Lui et son fils se sentaient presque coupables d`avoir rapporté ce portefeuille contenant argents et cartes personnelles. Jacques aurait aimé que l`agent souligne le beau geste de Simon alors qu`il crut tout simplement ajouter aux tâches du préposé.

A accompagner Simon au hockey, Jacques connut un père qui suivait également les progrès de son garçon. Les parents discouraient de hockey et de sujets d`actualité. Cet homme, à son travail au volant de son camion, fut frappé par un conducteur en état d`ébriété qui récidivait régulièrement. Ce père de famille décéda quelques jours après l`accident. Jacques fut heureux d`apprendre qu`une nouvelle législation contribuerait à réduire le nombre de ce genre d`accidents. Ces conducteurs fautifs subissaient rarement les conséquences fâcheuses de leurs actes étant détendu ou chanceux.

Les parents de Simon circulait dans la résidence avec ou sans vêtements jusqu`à un âge où il aurait pu comparer sa situation à celles de d`autres enfants. Alors, ils cessèrent cette pratique pour lui éviter des problèmes sociaux, pensaient-ils! Plus tard, en l`absence de Simon, ils récidivèrent à ces habitudes de vie dénudée le plus possible de vêtements surtout au chalet sis loin de la route.

Lorsque Simon devint plus grand, ils connurent moins bien les voisins sur la rue et surtout les nouveaux venus et il était surprenant de voir les nombreux déménagements de personnes mutées, désirant une plus vaste demeure, etc.

La situation apparaît toujours plus rose chez le voisin et souvent Suzie comparait leur situation à celles projetées par les voisins. Les Laberge considéraient avoir été choyés, en général, à ce sujet. Ils avaient développé des liens d`amitié et fonctionnels avec eux. L`échange de matériel et de services devinrent une façon naturelle de s`entraider entre voisins.

Jacques avait aménagé le patio sur plusieurs verges cubes de sable et de pierres cimentées, et l`été, les Laberge étaient entourés de vignes à raisin, de lierres Engelman, clématite, houblon, bourreau des arbres, chèvrefeuille grimpant, aristoloche agrippées aux treillis supportés par des poteaux d`acier. A proximité de la maison, ils réservaient cet espace aux vignes à raisin et, dans l`autre demi-ellipse compétitionaient les autres lierres que Jacques trimait au cours des semaines estivales. Le houblon était particulièrement envahissant. Une petite rocaille de couvre-sol surtout encadrait la descente de la porte patio au patio. La cheminée donnant sur la rue s`arc-boutait dans une rocaille couvrant le côté de la maison d`où s`enracinaient des lierres de Boston, d`Engelman ainsi qu`un vigoureux couvre-sol.

Dès le printemps, cette rocaille était fleurie et d`autres fleurs se relayaient au cours de la saison estivale et même automnale. Une deuxième table avec parasol occupait un coin de la cour tout au bout de la piscine creusée, près de ce plan d`eau, adossée contre la clôture dissimulée sous les lierres Engelman, le weigelia mature et un rosier Rugosa aux roses veloutées. A l`autre extrémité de la piscine, un hydrangea à boules blanches cachait partiellement la clôture. Cet arbrisseau originait du voisin et avait grandi au cours des ans. En retour, ce voisin avait hérité du cerisiers provenant de Luceville et, pour sa part, Jacques avait conservé qu`une tige de ce cerisier après avoir abattu et débité en bois de chauffage cet arbre immense qu`était devenu ce cerisier transplanté de chez ses parents.

La clôture assurait l`intimité familiale au moins pour la baignade car elle constituait un support, un treillis aux lierres Engelman aux quintuples feuilles entremèlées d`une lierre aux fleurs en forme de cloches blanches noyées dans la verdure et s`ouvrant au soleil un peu comme les gloires du matin et provenant de son village natal. Initialement, une bordure de cailloux blanc recouvrait la terre entre la clôture et le trottoir de la piscine et progressivement la vigne prit de l`ampleur, de l`envergure pour éventuellement envahir une portion du trottoir. Au moins, ce coin de la cour intérieure plaisait à Suzie.

Jacques préférait des arbres fruitiers dans sa cours car le printemps, ils formaient d`immenses bouquets de fleurs, atteignaient des tailles raisonnables et produisaient abondamment des fruits. Suzie décriait, quelques fois, l`envahissement de ces lierres et Jacques s`assurait qu`un cécateur était toujours à la portée de la main. Elle aurait aimé voir un seul type de lierre projetant une image uniforme, de continuité. Jacques avait expérimenté diverses lierres et avait conserver les plus vigoureuses. Une variété les avait séduit; la dentelle d`argent et, malheureusement, elle ne s`avéra pas suffisamment rustique. Cette lierre décorait admirablement le treillis en fin d`été et de la fenêtre de la cuisine le coup d`oeil était agréable. Le cabanon était masqué par des vignes et un lilas dont Suzie prisait les aromes au printemps.

Le potager ajoutait une touche rurale, champêtre, trait-d`union avec leurs antécédents communs. Originant d`une région au climat plus rustique que Montréal, Jacques était fasciné particulièrement par le mûrissement des raisins, d`abord, et, ensuite, des poires malgré le supplément d`ombre apporté par la proximité des majestueux érables avoisinant leur propriété.

Quand Simon était jeune, il avait l`opportunité de dégusté des fraises disposées aux abords du terrain près des clôtures. Plus tard, il s`agissait de framboises qu`il pouvait manger à satiété tout comme ses parents car ils en récoltaient une dizaine de livres. Afin de déguster tôt les tomates fraîches du jardin, Jacques transplantait des plants avec des fleurs et des petites tomates, plants achetés de pépinières, trois plants suffisaient. Dès, la mi-juin, certaines années, ils se délectaient de ces fruits.

Le soir à bicyclette, ils découvraient, admiraient les aménagements paysagers dans les rues avoisinantes tout en exerçant leurs mollets.

Deux de ses soeurs vivant à Montréal avaient joint leur existence respectivement à un français et à un suisse allemand. Jacques apprit à les connaître et, un peu, leurs pays aussi. Ayant séjourné un an en Europe, il réalisait qu`ils ne leur étaient pas facile de s`adapter à un nouveau pays; des milieux de travail anglophones, des pressions pour intégrer même illégalement les enfants au milieu anglophone, de nouvelles coutumes, des désirs de migrer outre frontières québécoises (Etats-Unis), des pièges publicitaires, des valeurs et des installations matérielles différentes. Jacques les admirait à plusieurs points de vue et ils voyageaient le plus possible généralement accompagnés de leur famille.

A l`occasion, les Laberge aimaient magasiné sur la rue Saint-Laurent à Montréal. Ils s`intéressaient aux quelques boutiques présentant des produits un peu internationaux. Jacques fut abonné à un club vidéo latino-américain du secteur. Certains magasins offraient des produits de qualité acceptable à des prix abordables toutefois il était préférable de s`y connaître. Ils avaient noté des progrès dans l`usage du français. Jacques retournait quelques fois chez un barbier grec amical, compétent et dont les prix étaient raisonnables à son point de vue et ce barbier s`exprimait malheureusement seulement en grec et en anglais quoique le français primait dans son annonce.

Il vécut une expérience particulière, le jour où il réalisa qu`il avait reçu plus d`intérêts sur ses obligations du Québec que prévus. Après avoir mentionné une anomalie à la direction de la gestion de la dette publique à Québec, ils lui acheminèrent des intérêts additionnels. Jacques écrivit au ministre en titre à son bureau de comté et il ne reçut jamais d`accusé de réception à sa lettre même si la direction du dit service fut changée. Par bonheur ses dossiers financiers étaient à jour! A partir de ses dossiers, il rectifia les données du ministère des Finances et il en résulta de nombreux échanges épistolaires. Il fut renversé de constater qu`une si importante fonction administrative pour le Québec ait pu être aussi lamentablement assumée. Certains amis politiques de Jacques avaient vu cette situation comme un piège personnel visant son intégrité et éventuellement sa liberté d`expression et d`action. Tout était possible! Surtout en politique où les appétits étaient féroces!

Une amitié établie à partir des relations professionnelles et entretenue par des visites familiales semi-annuelles s`avéra durable de part les personnalités en cause; deux scientifiques intéressés aussi à d`autres sujets que la science (politique, moral, affaires, ...) et deux épouses oeuvrant dans des secteurs d`activités semblables, connexes. Ils furent témoins de l`évolution des membres de chaque famille respectivement, une évolution harmonieuse dans l`ensemble; deux noyaux familiaux stables. Ce copain s`impliquait bénévolement à la gestion d`un mouvement coopératif d`envergure, aimait rédiger des articles en s`appuyant sur les connaissances acquises notamment au cours classique et il songeait écrire l`historique de sa lignée familiale, les Labelle. Quelqu`un avait travaillé dix ans à un tel projet, lui avait-on dit!

Les décisions d`ordre familial se prenaient à deux! Après discussion avec son épouse et l`étude des diverses solutions, les décisions étaient souvent finalisées par Jacques. Il appréciait les arguments et les informations présentées par son épouse qu`il considérait intelligente et douée. Souvent dans l`étude de transactions, Suzie défendait une autre proposition ou développait des arguments adverses à ceux de Jacques, ce processus décisionnel qui conduisait à des décisions mûries et qui laissait quelques fois Suzie en position de critiquer si les résultats escomptés n`étaient pas obtenus. Toutefois à la blague, ils disaient que quelque soit leurs décisions, ils erraient souvent, semblait-il! Suzie s`objectait souvent à la prise de décisions importantes. C`était jamais le temps, et il fallait poursuivre l`étude du dossier, que ce soit pour l`achat d`une voiture, d`une maison, d`un chalet, ...

A court d`un deuxième salaire durant certaines périodes, Jacques rénovait une ou deux pièces de la résidence chaque année afin de moderniser celle-ci. Dans de meilleures conditions financières, les Laberge auraient acheté une maison neuve maintenant que Simon était d`accord, maintenant que les amis de Simon n`étaient plus surtout localisés sur la rue car ils considéraient les investissements immobiliers comme d`excellents placements. En ces années, le grand ménage annuel traditionnel, tâche harassante et monotone, était effectué par les propriétaires sans aide de l`extérieur.

Leur fils à depuis son adolescence eut accès aux boissons alcoolisées. Il en fit progressivement la dégustation et l`apprentissage afin d`éviter des abus souvent dûs à une interdiction qui se levait abruptement à un moment donné. Du côté américain, ils croyaient qu`attendre à vingt et un ans pour boire de l`alcool dans un bar était excellent comme mesure pour réduire les accidents routiers et constituait une situation où les jeunes adultes pouvaient se tourner plutôt vers la drogue en absence de boisson même s`ils leur étaient loisible d`en consommer à la maison. Ici, encore, Jacques accordait beaucoup d`importance à l`assimilation progressive de connaissances comme sauvegarde de l`intégrité personnelle. Une personne expérimentée et renseignée était moins vulnérable aux sollicitations du milieu! Et Dieu savait qu`elles étaient nombreuses!

Dans le choix de ses accoutrements, Jacques, choisissait des vêtements convenant à l`exercice de sa profession; complets, ensembles harmonisés du point de vue couleur et style de veston, pantalon, chemise, bas, cravate et souliers. Ses couleurs préférées compte tenu de la nature de son travail s`apparentaient au bleu, au gris, au noir et au brun. Durant quelques années, le brun fut banni de la mode et Jacques le regrettait car il considérait cette couleur comme une des grandes couleurs masculines. Il aimait moins le kaki, en raison de son image, son association sinon sa connotation militaire, qui fut très populaire à un moment donné. Il préférait varier journalièrement son habillement au moins selon un cycle hebdomadaire. Généralement, il portait la cravate et, en de rares occasions, il revêtait un chandail à collet roulé sauf à la maison où il adorait ce vêtement chaud et confortable en saisons froides.

L`été, il portait des bermudas et souvent des "shorts" de couleur à la mode et la plupart du temps neutre; bleu, gris, blanc, noir. Suzie le disait conservateur dans son habillement et quelques fois l`influençait en ce domaine ainsi que son garçon. Pour sa part, Simon ne ménageait rien pour s`habiller à la mode et avec goût souvent à grand frais. La mode permit le port de vêtements dénudant de plus en plus les gens. Les travailleurs de la construction avec leurs courts jeans en étaient un exemple.

Après avoir assumer leur sexualité, Jacques et Suzie constataient l`importance de cette fonction de la vie conjugale, de la vie qui permet à deux êtres complémentaires de se réaliser, d`accepter certains inconvénients de la vie, de continuer à cheminer ensemble. L`harmonie sexuelle correspondait au ciment efficace maintenant deux individus ensemble. Evidemment que cette harmonie était une des composantes-clé d`une vie pleinement vécue à plusieurs points de vue.

Sa mère mourut à l`âge de quatre-vingt ans, elle se sentait malade depuis un certain temps et refusait de mourir à l`hôpital, endroit qu`elle connaissait bien ayant subit quelques interventions médicales. Jacques l`encouragea à subir des examens mais les résultats ne furent pas encourageants et il constata qu`elle n`était plus motivée à combattre. Son père était décédé déjà depuis six ans environ et elle fut enterrée dans sa paroisse natale près de son époux. Leur fils aîné repose également près d`eux.

Jacques observait à l`occasion que Suzie lorsque contrariée déversait sur lui beaucoup du fiel verbal avec presque de l`hystérie et l`accablait de tous les défauts, d`incapacités possibles; manifestations de violence verbale, pensait-il, auxquelles il apprit à ne pas répondre. Suzie faisait preuve de réalisme légèrement nuancé de pessimisme. Personne n`était parfait! Chacun avait des faiblesses à commencer par Jacques! Nous avons le défaut de nos qualités, pensait-il! Suzie, perfectionniste, devenait peut-être obsédée par le manque de travail de Jacques ce qui était compréhensible cependant Jacques n`en était pas certain. Ces manifestations ne conduisaient nul part si ce n`est qu`à la séparation lorsque la réplique était constamment donnée et qu`une escalade en résultait. Il était plus facile de faire face positivement à ces assauts lorsque l`on était reposé, croyait Jacques.

A trop s`intéresser à des détails, la vue d`ensemble et la perspective globale s`échappaient, s`estompaient, s`effritaient et il en résultait que des points importants pouvaient être négligés. De plus, Simon, son fils, réagissait quelques fois avec beaucoup d`exaspération à de telles réactions de sa mère. Un noyau, une cellule familiale au sein de laquelle les époux se disputaient en fonction de leurs personnalités était probablement représentative de plusieurs secteurs d`activités où de chauds débats, de nombreuses luttes de pouvoirs existaient, perduraient. Le système politique ne reposait-il pas fréquemment, en pratique, sur le bipartisme. Jacques était favorisé relativement à Suzie car il n`avait que très rarement mal à la tête alors que Suzie souffrait fréquemment de migraines et de maux de dos. Elle avait tout essayé la médecine conventionnelle, l`acuponcture, la chiropractie, la physiothérapie, la kinésithérapie, les exercices, ...

Pourvu et bénéficiant d`un excellent estomac, Jacques, périodiquement, réduisait son poids près de son poids calculé comme normal par un éducateur physique: cent cinquante-deux livres. Sa méthode s`avérait des plus simples car elle consistait à réduire la quantité des aliments absorbés et à boire de l`eau. Ainsi, sa diète était balancée car il continuait à absorber la même variété, diversité et gamme d`aliments. Jacques attendait et choisissait un moment particulier, un changement pour amorcer un jeune diététique. Ils avaient aussi expérimentés avec succès un gargarisme à base de miel et d`huiles essentielles et naturelles d`eucalyptus et de menthe poivrée pour traiter un gorge éraflée et des congestions nasales.

En vieillissant à l`instar de d`autres couples, les Laberge recevaient moins de parents et d`amis malgré les nombreuses sollicitations ou possibilités tant au Québec qu`au Canada et aux Etats-Unis que d`ailleurs car ils étaient moins désireux et motivés à cuisiner et à dépenser temps et argents à cet effet.

Actifs dans diverses organisations, ils rencontrèrent des gens de divers milieux ayant diverses préoccupations et exercèrent leur pouvoir discriminatoire d`après leurs préférences et leurs intérêts tel que perçus. Certaines connaissances des Laberge et même des confrères de travail de Jacques s`imaginaient qu`ils étaient riches souvent parce que plus jeunes ou n`ayant pas des formations semblables. Les exigences financières en milieux urbains et en régions ou en campagne différaient beaucoup, la valeur des résidences, ... Ils étaient loin d`être riches, comme Suzie le disait souvent, devant maintenir leur niveau de confort actuel parfois en l`absence d`un deuxième salaire. Leurs fonds de pension en souffraient aussi de ces moments difficiles car Jacques ne pouvait investir dans un fonds de pension des revenus d`intérêts.

Quelqu`un ayant réussi à amasser suffisamment d`argents pour vivre convenablement de ses revenus, souvent, travaillait pour s`occuper et continuait à amasser d`autres argents par réflexes naturels, par déformations professionnelles. Il ne pouvait travailler bénévolement. Jacques appréciait l`argent comme moyen permettant l`achat d`utilités, conduisant à un certain confort et surtout à un certain degré d`indépendance difficile à atteindre. On disait de quelques personnes que l`argent leur collait aux doigts tandis que d`autres ne pouvaient endurer la pensée de posséder quelque argent! Jacques avait déjà noté cette façon différente de s`assurer une sécurité dans sa propre famille.

Un autre mode d`expression culturelle que Jacques appréciait était le théâtre. Les Laberge avaient assisté à quelques pièces. A l`université, le dimanche après-midi, Jacques avait assisté à plusieurs mini-concerts et occasionnellement, les Laberge se laissaient bercer aux sons harmonieux d`orchestres et de chorales.

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