MANUSCRIPT FOR PUBLICATION-MANUSCRITO POR PUBLICACIÓN
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Voici quelques extraits d'un manuscrit que j'aimerais publier. Ledit manuscrit est rédigé en français et pourrait être publié dans d'autres langues.
Here are extracts of a manuscript that I would like to publish. The said manuscript is written in french and could be translated in other languages.
Aquí son presentados extractos de un manuscripto que quiero publicar.
Odilon Talbot 861, rue Jean-Collet Boucherville, Québec J4B 3J1
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L`HISTOIRE D`UNE VIE ET SES PERIPETIES! _______________________________________
Table des matières préliminaire
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Introduction .....................................................1
Jacques Laberge ..............................................5
I- L`enfant ........................................................9
II- L`adolescent ...............................................15
1- L`adolescent comme tel .....................15
2- La famille en bref ...............................20
III- L`adulte.................................................... 24
IV- Les prémices amoureuses et sexuelles .......31
V- Le séjour européen.................................... 40
VI- La famille Laberge ....................................47
1- La famille Laberge comme telle .........48
2- Les vacances ....................................58
3- La chienne ........................................59
4- Le sport ............................................61
VII- La famille de Suzie en bref ........................65
VIII- La vie à l`américaine ................................67
IX- La carrière comme telle ..............................81
1- Le travail ............................................81
2- Les considérations afférentes ..............89
X- L`implication sociétale .................................97
1- La politique .......................................97
i) Le Parti québécois ....................99
ii) Le Parti Libéral du Québec ......113
iii) Le Bloc québécois ...................117
iv) Quelques considérations ..........120
2- La société en général ..........................131
XI- La profession proprement dite .....................141
i) L`administrateur élu ..............................141
ii) Autres aspects de la profession ............159
XII- L`apogée de sa carrière .............................169
XIII- Les allusions à l`apogée de sa vie ..............188
Notes concluantes ....................................191
ANNEXES .......................................................196
I- Ma soeur Ernestine ...............................196
II- Suzie et Jacques ...................................198
III- Les symptômes de la pollution............. 200
L`auteur se pose la question ; pourquoi écrire ? Pourquoi décrire des événements, des sentiments, des situations vécues ou fictives ? Pourquoi ? Tant d`écrits, de textes de toute nature existent déjà! Quelle motivation personnelle, quels mobiles me poussent à écrire ; - des moments de loisirs à occuper, des périodes de solitude imposées par la société ou décidées volontairement à combler. - le désir de communiquer, de faire connaître à ses proches et d`autres personnes, d`une façon littéraire, des éléments de sa vie personnelle, intime, intérieure, professionnelle et sociale, sa perception des choses. - le besoin de commenter les événements survenus, de rêver à "haute voix", d`inventer des événements, des personnages. - de documenter et d`analyser un cheminement individuel avec un certain recul, en rétrospective. - et que sais-je! On fit remarquer à l`auteur que n`importe qui pouvait écrire et publier un livre. L`auteur croit que l`écrit traduit la personnalité, le niveau de connaissance, les préoccupations à un moment donné, l`envergure d`un individu dans un ou des domaines, etc. Aussi beaucoup de ces propos, de ce discours témoigne de la vie privée de son personnage principal. L`auteur se permet un récit intimiste d`autant plus que la situation le facilite. Il avait antérieurement soumis de brefs écrits à des éditeurs. Plusieurs l`avaient encouragé à poursuivre ce travail qu`il avait négligé pour se consacrer à ses activités professionnelles et peut-être aussi par manque de motivation. Des connaissances lui disent que les premiers écrits sont rarement publiés pourtant un écrivain produisit récemment un livre à succès à son premier essai. D`ailleurs. il n`en était pas tout à fait à ses débuts. D`autres disent qu`il est préférable de répondre à une demande, une commande. Comment demander ou commander un livre à quelqu`un qui n`en a jamais produit!
Ecrire est-ce un acte artistique tel que défini dans un périodique? Dans l`esprit de l`auteur, sa démarche dite littéraire, ce terme lui semble péjoratif, est en premier lieu un geste d`expression, de communication, d`ouverture en tant que citoyen, que professionnel, ... plutôt que d`expression artistique. Toutefois, il espère que le résultat de sa démarche plaira surtout de part son contenu; ses idées et aussi son contenant; sa présentation. Il aimerait rejoindre le plus de gens possible. Heureusement qu`à son point de vue, le domaine littéraire inclue tous les aspects de la vie: politique et autres.
Ecrire pour la première fois un texte relativement long peut être comparé à l`ouverture d`une soupape d`un vaisseau ou contenant, d`un réservoir sous pression plus ou moins forte et à un jeune adulte répondant à ses pulsions amoureuses. Il s`agit d`un apprentissage dans un nouveau domaine, un autre domaine. L`écriture requiert de la part de l`auteur une certaine confiance personnelle en la valeur, la qualité et la pertinence de ses propos.
Il est nécessaire que l`auteur assume la portée sociale de ses propos et qu`idéalement anticipe les réactions. A défaut d`être entièrement intégré aux systèmes économiques, social et politique, c`est-à-dire que ses valeurs ne se confondent pas à celles du système, de l`ordre établi, de l`ordre des choses, il se doit à lui-même et à la postérité d`inscrire ses préoccupations, ses positions, au grand jour, afin qu`elles incrustent, imbibent les tissus sociaux et influencent progressivement le schème des valeurs sociétales. Nos sociétés, tout en savourant et dégustant les valeurs du moment, du jour ou actuelle, recherchent inlassablement de nouvelles idées, explications, formules, créneaux, modes, ... afin de satisfaire les exigences des éléments dynamiques et libéraux.
Sachant que la franchise ne plaît qu`occasionnellement, surtout, lorsqu`elle s`avert rentable et que, généralement, les gens préfèrent doser et adapter leurs réponses à leurs interlocuteurs, par conséquent la narration romancée d`événements représente une alternative aux descriptions factuelles. Ecrire et publier un livre, c`est accéder chez autrui, leurs présenter des idées, les divertir intellectuellement, ... On se demande toujours s`il est préférable d`avouer ou de souligner son inexpérience dans un type d`écritures car certains lecteurs y verront, automatiquement beaucoup de failles ou à redire alors qu`autrement ils auraient rien eu de négatif à dire.
Par contre, les lecteurs sérieux pourraient bénéficier de cet éclairage, de cette information dans leur évaluation ou appréciation du texte. Si jamais son essai, son récit est publié, l`auteur sait, dès ce jour, le devoir, entre autres, à l`indulgence des membres du comité de lecture de l`éditeur qui auront pris connaissance du contenu et, probablement, fait abstraction des nombreuses corrections à être apportées au texte, à l`ébauche sommairement corrigée. Vraiment, l`auteur usa sinon abusa de la patience de ces lecteurs expérimentés, avertis, ... On lui dit que le processus d`évaluation du manuscrit durait trois mois et il fut fébrile, fiévreux d`amorcer le processus et d`obtenir des réactions préliminaires qui ne viendraient peut-être pas.
Comme point de départ d`une écriture, il peut être plus facile de s`inspirer de situations vécues en maquillant le mieux possible les personnages impliqués tout en retenant, conservant les traits importants et significatifs pour les fins du traitement du sujet. L`auteur se propose d`écrire que ce que l`inspiration du moment lui dicte afin d`être plus authentique. Un texte rédigé autour d`un personnage central et principal représente un défi en raison du vaste espace occupé par celui-ci, de la justesse et de la rigueur requises aux propos y afférents. L`approche narrative et descriptive impose des restrictions de style et de mode d`expression. Ainsi donc, les idées principales sont regroupées chronologiquement par secteurs et l`auteur a greffé des observations additionnelles souvent ultérieures à la chronologie des événements principaux ce qui est un peu déroutant à prime abord. Il s`agit d`un enrichissement du texte par l`association d`idées, d`informations complémentaires lesquelles auraient difficilement pu être ajoutées au récit. En contrepartie, cette écriture réfère à de multiples intervenants décrits succinctement, en peu de mots. Présenter le plus chronologiquement possible tout en regroupant les sujets de même nature, un regroupement matriciel temps-sujet, le cheminement personnel d`un individu suppose un choix du niveau de détails compte tenu des périodes approfondies, de la diversité des sujets abordés et de l`envergure de l`ouvrage contemplé. Ici, le personnage principal défile dans la vie en passant allègrement d`un milieu social à un autre. L`avancement ou la progression de cet individu est dû sans doute à ses efforts, à son travail, à sa détermination, à son application et sa ténacité ainsi qu`à son important potentiel intellectuel et physique.
On est en droit de se demander, quel aurait été le cheminement personnel d`un tel individu évoluant dans un milieu plus propice à son épanouissement personnel et professionnel compte tenu des standards conventionnels de réussite d`une carrière et, possiblement, d`une vie. Si l`on compare, ce cheminement personnel à celui d`un individu issu d`un milieu favorisé, près des officines du pouvoir et recherchant le pouvoir pour le pouvoir proprement dit sans référence à un projet de société ou à des objectifs nationaux, par exemple, l`on observera probablement un avancement plutôt rectiligne chez l`habitué du pouvoir, connaissant, acceptant et composant avec les forces sociétales. Peut-on prévoir un essoufflement soit psychologique, soit physique chez quelqu`un qui doit franchir plusieurs paliers dans son développement ou épanouissement personnel. Plusieurs opportunités pourraient ne pas être saisies ou ratées plus ou moins volontairement? L`ajustement aux valeurs intrinsèques à divers milieux est très exigeant, peut s`avérer conflictuel et conduire à certains rejets significatifs de ces mesures et à un refus d`asservissement relativement important. Si vous décriez ou déplaisez aux dirigeants, vous pouvez vous attendre à des déboires pour longtemps!
L`auteur étant très "habité" par le personnage central, Jacques, il ne croyait pas pouvoir animer plusieurs personnages. L`emploi du temps présent aurait facilité considérablement l`écriture et la lecture de ce récit, de cet essai. Si jamais, ce récit devait être publié et s`avérait intéressant, il pourrait récidiver et procéder autrement lors d`un autre essai. Il admet que son soucis principal est le contenu; faits, idées, opinions, approches philosophiques, ... laissant le contenant à sa plume habituelle, naturelle. L`auteur est loin de croire qu`il a la patience d`inventer des personnages et de les animer, sans autre objectif, but que de couvrir des pages avec des récits finement fignolés. Il lui faut discourir, écrire au sujet de choses qui le touchent, poursuivre un but, transmettre ses opinions, ses idées, ... à ce stade de sa vie. Il ne vise pas un récit empesé, sophistiqué comme tel.
Cependant, le personnage même en cause était suffisamment complexe et sophistiqué ce qui pourrait le conduire à un tel résultat, écrit. Il préfère exprimer simplement, harmonieusement les péripéties d`une vie doucement vécue. Ecrire pour plaire à la galerie, à de potentiels lecteurs lui apparaît déshumanisant, une certaine forme de "prostitution intellectuelle" toutefois s`il s`agit d`une façon de travailler, de gagner son pain pour certains auteurs et bien pourquoi pas? L`approche de l`auteur consiste à agglutiner, entasser, accumuler progressivement et possiblement logiquement des faits, des opinions, ... sur le cheminement de Jacques, le personnage principal, et près des pôles du récit grâce à la technologie moderne de traitement de texte, mécaniquement.
Cette démarche intellectuelle s`apparente au processus d`apprentissage et d`acquisition des connaissances presque universels d`assimilation progressive des connaissances et de leur utilisation intégrée dans la vie personnelle, professionnelle, ... Jacques avait tant d`idées, de principes, de projets que ce récit se doit d`être captivant s`il traduit une partie de cet être. L`auteur éprouvait plus de facilité à documenter, à développer à son réveil les idées nées la nuit précédante.
Ce récit de la vie de Jacques et de ses péripéties nous présente brièvement sa perception, son éclairage, sa philosophie de notre univers québécois et international. Plus le portrait de Jacques, le personnage principal est complet et élaboré plus son approche, ses opinions seront interprétés et appréciés à leurs justes valeurs et dans leurs perspectives propres par des lecteurs intéressés à ce récit et soucieux de respecter, de pénétrer l`esprit de l`auteur. Aux proches s`apparentant apparemment au personnage principal si jamais ils étaient embarrassés par certaines situations, l`auteur leur suggère de rappeler à leurs interlocuteurs qu`il s`agit d`un récit romancé, d`un roman, d`une histoire! Quoi! Seulement eux connaissent leur réalité familiale et autres et en ont leur propre vision et perception.
L`auteur poursuit de multiples objectifs tant personnels que sociétaux en rédigeant ce texte. Il pensait se limiter à environ cent cinquante pages de texte s`assurant ainsi de l`accessibilité de ce récit en termes de durée de lecture surtout pour les lecteurs occasionnels. Compte tenu des réactions obtenues, de sa disponibilité et de sa motivation personnelle, il pourrait poursuivre cette démarche rédactionnelle à laquelle il avait consacré quelques mois. Toutefois, ce récit s`inspirait de l`histoire d`une vie (cinquante ans) et de ses péripéties.
JACQUES LABERGE
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Compte tenu de la formation et des expériences de Jacques Laberge, il ne faudrait pas s`étonner du sérieux de ses propos, d`un haut degré d`intériorisation et de son puissant esprit d`analyse et de synthèse, n`en déplaise à certaines personnes qu`il côtoya au cours de son existence. Sa vie témoignait de son intérêt à de multiples champs d`activités. Peut-être qu`il devint philosophe en vieillissant? Il aimait intégrer les connaissances acquises et les expériences vécues. Il adorait coucher sur papier ses idées, ses préoccupations, ses remarques relatives à mille et un sujets et il s`intéressait à la politique en général et surtout à la politique québécoise. Suite à la rédaction d`articles, de textes, Jacques recueillait les commentaires de ses proches afin de situer ses propos et de les conditionner à la parution éventuelle de ses articles. Jacques fut quelques fois surpris par la qualité et surtout la nature des textes qu`il produisait.
Il aurait pu écrire longuement au sujet de ses frères et soeurs, toutefois, il croyait qu`il aurait pu déplaire aux membres de sa famille d`autant plus que ce type d`écriture ne correspondait pas à ses besoins principaux à ce moment. Non seulement, son cheminement personnel pouvait s`avérer, à une échelle réduite c`est-à-dire en l`absence de grandes réalisations sociétales, une source d`inspiration et également ses réflexions personnelles constituaient des pistes de réflexion pour la relève québécoise. Simple pour ne pas dire effacé dans la vie de tous les jours afin de ne pas subir de stress, des pressions inutiles et indues, il savait présenter ses vues en tout milieu et s`harnacher conventionnellement en dû temps et circonstances. Jacques devait connaître un politicien qui lui adoptait des attitudes gourmées en présence de visiteurs ce que lui faisait le moins souvent possible. Il dut maîtriser plusieurs disciplines dans son développement et son affirmation personnelle. A s`arc-bouter, quelques fois, contre les "establishments" politiques, économiques et même culturels, il acquit une vaste connaissance de ces milieux, en provoquant des réactions et aussi des actions. Lorsque les gens devaient affronter, faire face à un événement, ils réagissaient souvent ouvertement, comme le Parti Egalité l`avait fait en révélant les vrais couleurs, les vraies positions des anglophones montréalais camouflées depuis de longues années mais toutefois connues depuis toujours des milieux d`affaires surtout montréalais tant francophones qu`anglophones.
Il n`en a pas moins été un penseur fébrile dont les raisonnements étaient dérivés d`observations pratiques de la vie de tous les jours dans plusieurs secteurs d`activités. Combien de ces mesures politiques et autres font maintenant parties de notre réalité quotidienne? On pourrait être tenté de dire ou de croire qu`il se prenait au sérieux, pour un autre, certains diront. Hé bien! Oui! Il se prenait pour lui-même. Il n`était pas Monsieur Hébert ou Monsieur Roberge, il était Monsieur Laberge! Il réalisait que devant chaque interlocuteur, il laissait entrevoir un peu de lui-même; de ses goûts, de sa personnalité, ... La réalité et la fiction se côtoyaient plus souvent que l`on pouvait croire à la première réflexion! La fiction originait d`une imagination fertile, de fantasmes, de notre subconscient et de notre conscient. Jacques estimait que la réalité débordait et englobait la fiction.
Jacques était un perfectionniste qui s`ignorait! Il atteignit des sommets dans plusieurs domaines et révéla progressivement certains replis de sa personnalité. Il ne fut pas toujours facile pour Jacques d`accepter ou de réaliser qu`il n`était pas parfait en tout: certains aspects de sa personnalité lui apparaissaient comme des faiblesses avec lesquelles il se devait de composer et d`accepter. Jacques s`impliquait de diverses façons dans la société par la force des choses tantôt pour vivre, tantôt pour survivre, en d`autres moments pour défendre et maintenir des acquis, des principes et des valeurs. Il essayait le moins possible de se laisser bousculer par les événements, en les prévoyant le plus possible et, les gens, en étudiant leurs comportements, leurs motivations, leurs intérêts, ... Parfois, il aurait aimé vivre un peu comme un robot en suivant les courants de pensée populaires, en épousant les valeurs du milieu et en favorisant son mieux-être. D`ailleurs, c`était jusqu`à un certain point ce qu`il faisait lorsqu`il occupait un nouvel emploi pour faciliter son intégration et performer spécialement durant la période de probation. Seulement, en une occasion, il se vit refuser sa permanence par un patron qui la lui dénia à la toute dernière minute croyant ne plus pouvoir s`en départir! Drôle de raisonnement! Mieux valait-il pour lui qu`il en soit ainsi car il s`agissait sûrement d`un faible et insécure dirigeant sinon instable! Jacques trouvait exigeant les postes à un conseil administratif car il assumait avec beaucoup de sérieux ces fonctions, peut-être trop! Il définissait ses propres objectifs qu`il essayait de réaliser tout en assumant les autres responsabilités inhérentes au poste. Il avait été favorablement impressionné par la performance de Mme Payette comme ministre, par exemple. A être exigeant pour lui-même, il indisposait occasionnellement les autres membres du conseil par son esprit critique et ses démarches souvent innovatrices. Il préférait laisser, si possible, sa marque à un poste plutôt que de simplement cumuler la fonction honorifiquement. Il aurait, peut-être été souhaitable qu`il assume avec plus de détachement l`exercice de ces fonctions et progresse, s`il-y-a lieu lentement, afin de faciliter son acceptation par ses confrères ainsi que de celle de ses idées, de ses approches, de ses objectifs. Pour fins d`expérimentation et de satisfaction d`un désir de changements, il variait ses approches auprès de divers groupes et, en milieux peu accueillants, il utilisait des tactiques variées afin d`éviter les traquenards. Malheureusement dans chaque organisation, il devait respecter un rythme d`avancement pré-déterminé conduisant sûrement à une intégration entière et à la perpétuation intégrale des valeurs du milieu.
En vieillissant, il pouvait manifester son impatience en postulant des postes qui étaient considérés comme étant au-delà de sa portée et qui auraient constitué des défis stimulants et mobilisateurs. Sa vie, pour certaines personnes, s`avérait un succès complet. A l`apogée de sa carrière, il se posait beaucoup de questions et il espérait encore d`autres réalisations, poursuivre un cheminement, somme toute, intéressant à plusieurs points de vue. En aurait-il la chance, l`opportunité? Ses vues, ses valeurs deviendraient-elles celles de sa société? L`avenir le dirait et, entre-temps, ses proches le désiraient, le souhaitaient fortement!
Jacques se plaisait à discourir, à écrire de sujets moins spécialisés que l`électronique et l`administration en posant un regard de partiellement initié de part sa formation surtout technique et administrative. En tant que spécialiste, il aurait cru nécessaire de faire état de ses connaissances surtout théoriques acquises et de les présenter d`une façon très sophistiquée, étiolée autrement ces propos auraient été banalisés par la communauté scientifique. Un tel raffinement conditionné à l`extrême ne lui convenait pas présentement quoique ses écrits traduisaient sa solide formation. Il désirait adresser, embrasser avant tout la réalité telle que perçue et vécue pour ensuite énoncer quelques éléments de solution, extrapoler le devenir, tracer des perspectives de préférence à trois dimensions, ... à la mesure de ses humbles moyens. Une approche originale pourrait possiblement conduire à un éclairage différent, une nouvelle perception de la société québéco-francophone, une évaluation réaliste de ce que les québécois(es) étaient en tant qu`individu et société. Se connaître, s`accepter, s`organiser en conséquence, se défendre collectivement via l`indépendance. Ce programme constituait en des termes simples son credo ou son deuxième credo!
Par hasard, en déballant des objets laissés par une parente, ils s`intéressèrent aux journaux ayant servi à l`emballage. Le journal datait de 1939 et il s`agissait du "Le Mauricien". Les commentaires suivants rejoignaient les points de vue de Jacques relativement à sa démarche littéraire. "C`est ainsi que sans grands mots et sans complication psychologique, on peut parfois atteindre au plus grand art, celui de la simplicité ingénieuse et de la sincérité avec soi-même. Comme nous serions heureux si, à la lecture de cette charmante histoire, tous y prenaient une leçon de justesse et de perspective et concluaient à ce principe que la grande littérature, ou du moins celle qui n`ennuie jamais, est souvent celle qui utilise la vie quotidienne, ses joies et ses peines normales, pour leur donner, dans une forme dépouillée, une valeur universelle." Ils ajoutaient: "Règle générale, on aura raison contre ceux qui systématisent la misère contemporaine et l`exagèrent. Le romancier doit laisser de son époque une image vraie, le moins possible flattée. Son premier mérite sera d`être actuel et sincère, d`arranger sa vie de façon qu`elle n`entraîne pas ici ou là le déséquilibre ou la partialité. On s`est tout de même toujours douté qu`au fond l`enthousiasme ne s`enseigne guère au pied de la lettre. C`est plutôt une chose éprouvée, conquise, triomphante des doutes, une assez rare vertu réservée à certains hommes et selon laquelle il fait bon arborer l`optimisme et le courage les plus magnanimes."
Jacques aurait aimer complété des expériences personnelles et professionnelles par la publication d`au moins un livre et par la présentation de d`autres conférences. De plus, il réalisait ne pas avoir cumulé de postes d`importance surtout des postes de conseillers en raison de ses points de vue franco-québécois indépendantiste.
I-L`ENFANT
Issu d`une famille quasi monoparentale des années 40, Jacques Laberge passa beaucoup de ses loisirs dans les bois avoisinants la résidence familiale. Il visualisait cette dernière comme étant vaste à travers ses yeux d`enfant et même d`adolescent. Son père fut hospitalisé suite à une dépression alors qu`il avait trois ans et il retourna au foyer avant le mariage de Jacques suite aux pressions exercées par la famille auprès de l`hôpital. On peut conclure qu`il a peu connu son père, si ce n`est deux ou trois visites à l`hôpital de Québec. Ainsi donc, il vécu dans un foyer dirigé par sa mère assistée, en particulier, par son frère aîné. Les faibles réminiscences de l`image de son père pourraient être celles d`être promené dans les bras de celui-ci lorsqu`il souffrait d`une indigestion au lard, porc froid rôti. Alors, il aurait refusé du sirop de maïs que lui offrait son grand frère, Etienne. Allez donc savoir, s`il s`agissait de véritables souvenirs ou simplement d`images construites à partir des témoignages répétés par les frères et les soeurs témoins de l`événement. Apparemment, il aurait été frappé au ventre par un bélier à bas âge.
Sa mère avait toujours eut la nostalgie de son village natal où les conditions de culture agricole, d`accessibilité étaient plus favorables que dans le rang où elle vécut de nombreuses années. Elle était près de son plus jeune frère, relativement gâté, consommant éventuellement de l`alcool et en plus ou moins bons termes avec sa femme qui semblait à ses yeux remarquablement douce et travaillante. Il devait se suicider à l`âge de la retraite.
Sa mère décriait souvent certaines transactions effectuées par son mari au cours de ces années de mariage: achat d`un cheval noir trop fringuant, ... Son père était fermier, l`été, et entrepreneur forestier, l`hiver. Thérèse, une de ses soeurs le décrivait comme jovial, accueillant et adorant les soirées de famille. Ce petit homme fort était un leader naturel. Elle fut l`objet de générosité de sa part alors qu`elle était aux études, racontait-elle à Jacques. A un moment donné, il fit de la boisson avec un voisin et sa mère ne s`entendit pas très bien avec cette ancienne voisine.
Jacques se souvenait de la bergerie où un bon nombre de moutons passaient l`hiver. Plus tard, il devait y aménager des cages à lapins au premier étage. Il se souvenait que l`on avait utiliser la boucannerie, le boucan à quelques reprises pour fumer, boucaner du poisson et du porc. C`était également un endroit favori pour le jeu en raison des dimensions réduites de ce bâtiment et de la proximité de la clôture leur permettant de grimper sur le toit. Le poulailler et la porcherie étaient bien achalandés aussi. Souvent à l`automne, la famille saignait un cochon, porc et recueillait le sang dans une poêle avant de le verser dans un contenant plus grand où le sang était constamment remué afin de l`empêcher de coaguler. Evidemment, le porc criait et lorsqu`il était mort son poil était grillé en brûlant de la paille sur sa peau.
Il se rappelait aussi un gros chat, matou jaune très attaché à la famille et efficace à l`occasion pour l`annihilation de la vermine du sous-sol. Ils eurent aussi un petit chien qui devait être tué par un camion sous les yeux de Jacques et de la cadette ce qui les peina longtemps.
Les facilités sanitaires évoluèrent lentement de la pompe à eau manuelle à la pompe électrique et de la toilette à l`extérieur complémentée par des contenants à une toilette à eau à l`intérieur. Dans le domaine de l`éclairage, ils passèrent de la lampe à l`huile au naphte et finalement à l`ampoule électrique et les études en étaient d`autant facilitées. La cuisinière à bois intégrant un réservoir d`eau fut remplacée par la cuisinière combinée, au bois et à l`électricité et le chauffage électrique.
Les études primaires furent agréablement subies par Jacques et de belles amitiés se développèrent surtout avec un copain, Albert Dubé, appartenant à une nombreuse famille dont la vie familiale semblait vive et animée; soirées de danses, de gigues. Albert jouait de la musique à bouche, harmonica et appréciait beaucoup la soeur de Jacques. Que de souvenirs reliés à l`école de rang; les parcours effectués à pied l`automne et le printemps, le transport scolaire en traîneaux protégés d`une toile tel les wagons du "far west" assumé par les parents à tour de rôle d`un hiver à l`autre, les tarti nettes aux fraises, aux cretons, ... à titre de dîner, l`ouverture des chemins par des charrues ou des béliers mécaniques le printemps. A enrichir de mots nouveaux ces rédactions effectuées en classe, il en vint à être remarqué par un inspecteur d`école qui lui demanda s`il pouvait conserver, emporter une de ses compositions après qu`il l`eut complimenté.
Ses études primaires se terminèrent après une année en charmante compagnie de deux gentilles compagnes de classe auxquelles il laissa la première place du palmarès académique après la parution du premier bulletin scolaire. Il devait éventuellement revoir l`une d`elles lors de rencontres à caractère politique. Il était alité à la maison suite à une fâcheuse chute en bicyclette dans une "côte", pente "apique" ou raide sur gravier lorsqu`il apprit la bonne nouvelle de l`obtention de son diplôme d`étude primaire de la bouche même de son institutrice, une mère de famille revenue au travail après avoir élevé ou éduqué ses enfants. Fort heureusement, elle avait soumis ses finissants à des séances intensives d`études des examens antérieurs.
Il se rappelait quelques fois un copain de classe plus âgé qui avait répété quelques années et qui manifestement vivait des problèmes d`apprentissage prononcés. Jacques était peiné, essayait de l`aider et ultérieurement se demanda si des raisons, des causes, des troubles physiques (visuels, auditif, ...), mentaux légers et autres d`ordre médical pouvaient expliquer ce phénomène. Cette situation devait le motiver à appuyer les efforts consacrés aux enfants handicapés physiquement et mentalement. Ce copain travaillera plus tard en Ontario et Jacques ne le revit plus. Il se souvenait une fois de s`être bagarré et jusqu`à un certain point de plus s`être souvenu d`une partie des échanges et il n`était pas très fier de lui.
Un petit voisin, Normand Gagnon, représentait le personnage principal dans la vie de cet enfant. En fait, la famille voisine constituait presque un ajout à la famille de Jacques de part leur chaleureux accueil, leur amabilité, leur générosité, leur simplicité; un vrai modèle de voisin, des parents aux derniers enfants! En dehors des vacances, durant l`année scolaire, chaque samedi, Jacques projetait des activités avec son voisin lorsque les tâches de la ferme ne l`attendait pas. Par mégarde, cette voisine avait déversé son "eau de vaisselle" dans le visage de Jacques, heureusement qu`en cette occasion il portait son passe-montagne et elle l`avait fait entré chez elle pour lui assécher le visage, se souvenait-il, comme détail loufoque. Quelques fois, ses cousins venaient le visiter et l`un d`eux voulait souvent boxer avec les gants de Jacques. Ce dernier n`aimait pas ces séances qui finissaient immanquablement par des saignements de nez. Jacques reconnaissait chez lui un instinct pour le moins combatif et il travaillera plus tard dans une brasserie. Jacques devait revoir cet ancien voisin avec sa petite famille en compagnie de deux de ses soeurs dans ce village d`arrière-pays où il devait demeurer un an.
Chaque saison apportait son lot d`activités. A l`automne, il chassait le lièvre à l`aide de collets placés dans leurs petits chemins ou sentiers, l`écureuil en utilisant de petits pièges, la belette en construisant un mini-abri où il plaçait un appât ainsi qu`un piège et le rat musqué aidé d`une planche de bois placée à la surface du lac, sur l`eau, sur laquelle des appâts et un piège étaient fixés. Il avait même attrapé deux perdrix dans des collets à lièvre placés sous un vieux barrage d`arbres délimitant deux lots de terre. Il séjournait des heures dans la forêt partiellement dégarnie et il suivait de nombreux sentiers qui lui étaient familiers. Mordiller les épines des sapins, des épinettes et les extrémités des branches d`aulnes et de cèdres était devenu un réflexe chez lui. Quelques fois, il cueillait de la gomme d`épinette, mastiquait des feuilles de thé sauvage et mangeait des baies. Plus tard à l`université, Jacques près de confrères d`Abitibi devait être surpris d`apprendre, malgré ses petites expériences de trappeur-amateur, qu`un d`eux avait mangé de l`ours à la maison et que son père était un trappeur professionnel. Sans doute qu`il mangeait de l`écureuil, de la marmotte, du rat musqué, du castor, du porc-épi, ...
Qu`ils étaient délicieux et substantiels, ces boulis enrichis par les légumes frais du jardin; carottes, petites fèves, navets, patates, ... et complémentés par de la viande de porc salée! La viande brune d`animaux sauvages; perdrix, lièvre, chevreuil, original, outarde, ... lui était familière et il la considérait comme savoureuse. Au début d`un automne, sa mère et deux de ses soeurs étaient venues le rejoindre à la sortie de la forêt, de la savane car elles avaient vu un ours traverser la route et elles craignaient pour Jacques. Ce dernier n`avait jamais vu ou rencontré d`ours dans les bois et il n`en rencontra jamais.
Dans les environs de la maison se trouvait une source naturelle où l`on pouvait s`abreuver d`eau claire. C`était surtout un coin privilégié pour les enfants, un îlot de verdure, un rendez-vous pour le gibier. Ce coin verdoyant où les sols humides étaient recouverts de spongieuses végétations. Plus tard, Jacques se dirait que beaucoup de sa sérénité intérieure, il la devrait à ces heures de quiétude et d`échanges, de communion avec cette nature paisible et harmonieuse.
L`hiver, les descentes en ski, en traîneau, en toboggan et les promenades en raquettes, de même que la poursuite de la chasse jusqu`à ce que la neige soit épaisse ou profonde constituaient ses activités favorites. Pour skier, lui, ses frères et soeurs, faisaient un tracé et ils descendaient durant des heures en évitant les obstacles au bas de la pente tandis que d`autres utilisaient le traîneau et la traîne sauvage en absence de monte-pente mécanique naturellement. Les jeux de cartes, de domino, de parchesi, ... avec les frères et, surtout, les soeurs occupaient plusieurs soirées et journées de tempête. En respectant les instructions d`une grande soeur, il tricota un sous-vêtement, une camisole en laine tout en soignant une vilaine grippe. Quelques fois, ses frères aménageaient une mini-patinoire sur le petit lac et chacun s`initiait et pratiquait ce sport. Malheureusement, ce petit lac peu profond gelait suffisamment pour détruire occasionnellement le poisson, la truite.Que d`heures passées à jouer dans la grange sur la paille et le foin par des jours de tempête!
Au printemps, le ruisseau à l`avant de la maison débordait et Jacques en surveillait le dégel. Lorsque la neige avait durcie, qu`elle était dure, il en profitait pour glisser en traîneau tout en évitant les éraflures. Quelques fois, l`eau faisait des dégâts à la cave, au sous-sol où les légumes étaient entreposés. Une de ses soeurs recevait souvent une invitation de sa marraine à aller à la cabane à sucre ou un pain de sucre d`érable. A l`occasion et au lieu d`acheter du sirop d`érable, sa mère en préparait à partir d`écorces d`érable. A Pâques, la famille recueillait l`eau dite de Pâques avant la levée du soleil.
La période des vacances apportait les travaux champêtres; "cerclage" ou désherbage et arrosage manuel du jardin et des champs de patates, de "naveaux" ou navets, "foulage" ou de compaction humaine des "voyages" ou chargements de foin où la charrette était tirée par un cheval dont l`entrée dans la grange était plus ou moins sécuritaire et problématique, ramassage de roches ou épierrement, récolte ou cueillette des fruits sauvages tels que fraises, framboises, mûres, bleuets, groseilles, noisettes, canneberges, cerises à grappes, cerises, merises, pimbina, ... Les travaux journaliers dits du train se poursuivaient à un rythme différent de ceux de la période hivernale.
Les jeux étaient des plus enivrants certains soirs d`été, souvent accompagnés de courses effreinées égalant la turbulence des chauds vents d`été. Par temps chaud, particulièrement, Jacques et ses soeurs et frères allaient se baigner, soit au petit lac "sans fond" ou vaseux en prenant soin de s`attacher au radeau ou à la chaloupe, ne sachant pas nager, soit à la petite rivière Rouge où ils pêchaient également au début de l`été et au printemps. Enfant, Jacques s`amusait avec frères, soeurs, voisins et voisines dans un étang sis entre les deux résidences. Ils jouaient à mille et un jeux: magasin, chasse à la grenouille, maison, etc. Les enfants disaient qu`ils allaient jouer à la "mer"!
En l`absence de père, les liens mère-fils étaient forts entre Jacques et Josée. Des liens chaleureux et d`excellentes communications facilitaient les échanges. Jacques s`exprimait quelques fois d`une façon directe et sa mère s`était adaptée à son franc-parler cependant il était toujours poli et respectueux. Sa mère inspirait un sentiment de confiance et de sérénité. Elle était intéressée à tous ses enfants; ils étaient, dans les circonstances, sa vie, croyait Jacques. Souvent, sa mère répétait que nous étions pas riches mais que nous mangions bien et qu`une saine alimentation était nécessaire à une bonne et excellente santé.
Une soeur, Thérèse, agissait en pratique comme tutrice du groupe des jeunes; étant institutrice de formation, elle enseigna à plusieurs d`entre eux, dont Jacques. Sa soeur demeurait à l`école durant la semaine et elle revenait à la maison les fins de semaine. A plusieurs reprises, elle devait se mériter la récompense, le mérite annuel accordé à la meilleure professeure du district, la "prime" tant convoitée par les professeures et accordée par l`inspecteur d`école. Elle encourageait ses jeunes frères et soeurs à poursuivre leurs études le plus longtemps possible et elle se montrait généreuse. Perfectionniste de nature, elle leur apprit, entre autres, à corriger mutuellement leur français parlé et écrit. Une manifestation de son perfectionnisme était sa fierté vestimentaire.
La médecine douce était populaire; camphre, teinture d`iode, onguent Rawley, liniment rouge, liniment Minard, alcool à friction, vaseline, sirop pour la toux, huile Auralgan, tisane à l`aulne, ... même si ce terme, alors, n`existait pas.
Jacques faisait souvent le même rêve, cauchemar. Il se retrouvait couché dans un tunnel étroit et un visage apeurant s`avançait menaçant dangereusement sur lui et il se réveillait en sursaut et en sueur. Il vécut et "revécut" ce cauchemar des dizaines de fois. Sa santé, en général, était peut-être déficiente, faible! Etait-il traumatisé par une image forte, autoritaire et apparemment malveillante! Peut-être l`image restringnante du frère aîné! Il se posait la question. Le fait de vivre dans une famille de douze enfants de vivant, disait-on, avait contribué à développer chez Jacques un esprit d`équipe, de famille et d`entraide requis pour le bien de la famille dans son ensemble et basé sur l`étude de plusieurs caractères et personnalités. Un jour, on lui fit remarquer qu`il était le douzième de la famille, né également le douzième jour du mois et qu`il devait, selon l`adage, possédé un don. Jacques se demandait de quel don il disposait!
Le frère aîné célibataire seconda sa mère et Jacques réalisera à l`âge adulte que ce frère assumait des responsabilités sans connaître les joies de la paternité, dit simplement. Il s`agissait d`un sort plutôt ingrat, somme toute! Par hasard, peut-être, sa future épouse pendant ce temps vivait une situation semblable étant éduquée par sa tante célibataire suite au décès de sa mère en bas âge.
II- L`ADOLESCENT
La vie d`un adolescent comportait des bouleversements majeurs aux plans physique, moral, intellectuel, ... Délaisser progressivement la chaleur maternelle, les attentions, les soins maternelles en faveur d`une affirmation croissante à l`extérieur de la maison, chez des voisins, à l`école, dans des activités collectives ou individuelles requérant un degré d`autonomie accrue. Non seulement les bras maternelles l`accueillaient; apparemment, une de ses soeurs aînées aimait bercé, gâté Jacques ce que lui reprochait une autre soeur considérant que ce n`était pas souhaitable pour l`épanouissement de Jacques.
L`observation et le vécu de nombreux phénomènes physiologiques quelques fois bouleversants et graduellement assumés, l`apprentissage et l`exécution de multiples tâches, d`activités de plus en plus valorisantes, utiles à l`entourage; par exemple, préparation des "ondins" de foin avec le râteau tiré par le cheval, amoncellement de foin en tas ou "valoches", fauchage, attelage des chevaux, etc. se poursuivaient à un rythme accéléré. Des loisirs étaient grandement appréciés après la réalisation de travaux utilitaires. Même les activités de détente telles les excursions en forêt comportaient un volet utilitaire comme la chasse, la pêche, ...
La vie scolaire occupait une place significative au stage de l`adolescence cependant son monde englobait également moultes activités intéressantes, captivantes doublées de d`autres plus laborieuses. L`affirmation personnelle face à des soeurs, des frères, des voisins, des confrères de classe s`amorçait catégoriquement. Souvent, les gens se demandaient à l`âge adulte s`ils avaient vécu une enfance et une adolescence heureuses. Jacques pouvait répondre affirmativement malgré les contraintes matérielles et l`absence du père, surtout l`absence du père.
1- L`adolescent comme tel
Que dire du début de ses études secondaires effectuées à l`école du rang sous la bienveillante direction de l`institutrice qui accepta presque bénévolement cet étudiant dans son école primaire. L`admiration vouée à ce professeure et le fait d`être le seul étudiant de niveau secondaire constituaient des éléments de motivation à la réussite de ses études. De plus, il ne désirait pas travailler dans les chantiers comme ses frères avaient dû le faire au début de leur carrière. Il participa en tant qu`acteur-amateur à une pièce de théâtre montée aux profits d`un mouvement humanitaire et présentée à la salle paroissiale. En fait, il jouait le rôle d`un homonyme alcoolique qui devait éventuellement se départir de cette fâcheuse habitude.
Il assista à un premier programme cinématographique dans la salle paroissiale au coût de vingt-cinq cents, il s`agissait d`un film de Tarzan. Quel ravissement de voir cette nature sauvage! Jacques se souvenait d`avoir vu la télévision pour la première fois chez un voisin de l`école, quelques mois avant que l`on en fasse l`acquisition à la maison.
Fait anodin quand même important à ses yeux, quelques fois à l`église, il était incommodé et il devait sorti pour éviter de perdre connaissance. Affaissé dans le froid corridor externe de l`église, il se remettait, reprenait ses couleurs. Peut-être était-il impressionné par la foule, par les cérémonies religieuses et il se questionnait au sujet de leurs sens, leurs interprétations, leurs significations, ...
Sa mère était, près de l`église, des prêtres. Un notable de la paroisse, le docteur, dit d`elle qu`elle était une "rongeuse de balustre". Chef de famille, elle ressentait, pensait Jacques, le besoin de partager ses soucis avec des gens connaissants, disponibles et impartiaux et aussi de solliciter leurs conseils. Dévote à Saint-Joseph en particulier et croyante, elle put traverser de nombreuse épreuves et vécut pour sa famille. Se faisant, elle s`était méritée une excellente réputation qu`elle voulait partager avec ses filles et ses garçons. Que d`heures passées à discuter moral en famille! Les débats étaient habituellement initiés et animés par sa mère. C`est ainsi qu`elle transmit ses valeurs en joignant le geste à la parole. Elle sut, malgré ses principes, continuer à aimer ses enfants même lorsqu`ils s`éloignaient du chemin qu`elle jugeait souhaitable, préférable humainement et religieusement. Jacques se souvenait qu`elle leur répétait que le sommeil d`avant minuit était meilleur, plus récupérateur que celui d`après. Plus vieux, Jacques aimait travailler tard la nuit lorqu`il n`avait pas d`obligations ou d`activités prévues le lendemain, alors il se sentait plus créatif et attentif.
Un hiver, son frère, François, s`était confectionné une paire de ski et il la vendit soixante-quinze sous à une connaissance. Jacques était désireux de posséder ces skis malheureusement il ne disposait pas de cette somme. Il dut s`en priver et n`en pleura pas moins quelques minutes à l`arrière du poêle, de la cuisinière essayant d`ébranler sa mère qui avait d`autres priorités et, de plus, il était juste que son frère dispose de ses skis et Jacques, fondamentalement, le comprenait malgré tout il espérait quand même! Il retint comme leçon que l`on ne peut tout obtenir quelques soient nos moyens et cela à bas âge. Lorsque son fils lui fera de multiples demandes, plus tard, il se souviendra de cette époque et il lui en fera part.
Son éducation sexuelle fut assumée par ses frères, surtout, Emile. Cette situation, à ses yeux, était fort acceptable dans une grande famille lorsqu`une femme en assumait la direction. Elle laissait beaucoup de latitude à ses enfants réalisant qu`ils devaient se prendre en main à la fin de leurs études et se développer à partir des valeurs et des principes qu`elle leur avait inculqués. Il existait un climat d`entraide dans la famille; chacun connaissant ses forces et ses faiblesses, ils essayaient de s`aider mutuellement. Une seule anecdote que Jacques pouvait mentionner au sujet du sexe était la vue conjointe ou simultanée par sa mère et lui de moutons faisant l`amour. Elle se contenta de sourire à titre de réaction ou d`explication. Plus tard, à l`apogée de sa vie, elle admit que les organes génitaux vieillissaient moins rapidement que d`autres et il se rappela cette remarque suite à la lecture de similaires observations dans une revue, se rappelait-il vaguement.
Une vieille route sise à un mille de la résidence était un endroit propice à la chasse. Elle traversait une forêt assez vaste où fréquemment des perdrix et des lièvres pouvaient y être observés et chassés. A l`automne, Jacques avait accompagné un frère à la chasse plutôt sportive à l`écureuil à la carabine de calibre 22. L`érablière sur la côte à proximité de la vieille route était un refuge pour les écureuils et ils étaient très audibles et visibles surtout après la chute des feuilles.
Au cours de quelques saisons estivales, le frère aîné vendit des fruits et légumes en milieu rural. Son commerce souffrit d`un problème assez courant, soit le crédit. Etant généreux de nature, il avait de la difficulté à se faire payer les comptes en souffrance. De plus, lors du décès d`un voisin, il avait avancé l`argent à la veuve pour enterrer son mari, un trappeur de profession. Une vingtaine d`années, après, la veuve fut heureuse de rembourser ce millier de dollars empruntés sans lui remettre aucun intérêt. Il fut surpris et heureux de ce geste alors qu`il n`espérait plus aucun remboursement.
Au niveau secondaire, les confrères de classe de sa soeur, Louise, pourtant brillants, la considéraient comme géniale, toujours première. En d`autres milieux familiaux, elle aurait sûrement complété brillamment des études universitaires. Elle était consciente de ses facilités d`apprentissage toutefois elle ne manifestait aucun signe de suffisance. Ses autres soeurs performaient aussi très bien dans le domaine académique, entre autres. Ultérieurement lorsqu`à l`université, il voyait des consoeurs réussir et il se disait que ses soeurs auraient possiblement pu en faire autant.
La grande soeur institutrice faisant preuve d`un grand souci d`impartialité face aux élèves de ses classes surtout en présence de membres de sa propre famille. A certains égards, Jacques s`était senti plus apprécié par d`autres professeures et professeurs que par sa soeur. Peut-être, était-il plus motivé face à des étrangers comme l`on disait couramment.
L`adolescent vécu une migration vers un village voisin et dû délaisser cette petite ferme peu exploitée au cours des dernières années alors que les frères et les soeurs travaillaient déjà ailleurs. La ferme fut vendue au voisin et Jacques y avait laissé ses lapins en liberté depuis un an dans la grange où ils se traçaient des tunnels dans le foin. Il se retrouva avec sa mère et ses soeurs dans un nouveau milieu généralement accueillant, un village de l`arrière-pays. Un premier appartement loué servit de domicile et l`école secondaire lui assura une meilleure compétition académique.
Un professeur dévoué et dédié à sa profession y dispensait un enseignement de qualité. Ce professeur devait quelques années plus tard lui offrir de l`aider à défrayer ses études universitaires; offre qu`il refusera non sans avoir apprécié ce geste traduisant bien la générosité et la grandeur d`âme de cet éducateur. Une solide amitié s`établit avec un confrère qu`il retrouvera au niveau collégial. Un autre confrère de classe deviendra un chanteur populaire connu au Québec. Les jeux durant les périodes de repos étaient prisés par Jacques. C`est à cet endroit qu`il crut avoir connu pour la première fois du harcèlement sexuel fait discrètement. Il se souvint longtemps d`une gageure avec un parent du premier de classe, Robert Cloutier. Ce parent eut à débourser vingt-cinq sous car Jacques s`était classé premier le mois suivant la gageure comme par hasard.
François, un frère plus âgé, poursuivit ses études par correspondance en mécanique ce qui devait lui permettre une carrière en ce domaine sur la Côte-Nord. D`ailleurs, il connut à ce moment celle qui devait être son épouse, une perle alliant personnalité, sérieux et attrait physique.
Le prochain déménagement l`amena au village de sa paroisse natale, endroit de prédilection de sa mère, loin du rang, de la terre partiellement défrichée et peu drainée où les gels précoces automnaux réduisaient considérablement les rendements de la culture tant maraîcher qu`agricole. Au cours de l`été, il démolit, pièce par pièce, une ancienne écurie sise sur le terrain de la résidence familiale où éventuellement son frère, Emile, devait y construire sa maison et y demeurer avec son épouse jusqu`à son décès accidentel. Parfois, Jacques réparait les appareils ménagers.
C`est à ce moment qu`il se rendit pour un an à une ville presque côtière pour y poursuivre ses études à l`Ecole d`Arts et Métiers et y demeurer chez sa soeur, Hélène, récemment mariée et suffisamment généreuse pour l`accueillir presque bénévolement. Que d`abnégation pour ce jeune couple même si Jacques se faisait obéissant, studieux et discret! Cette soeur l`appelait affectueusement Ti-J, un diminutif de Ti-Jacques et de Jacques. Plus grand, il lui suggéra de l`appeler Jacques et elle acquiesça gentillement à sa suggestion, sa demande.
Jouissant comparativement d`une bonne préparation académique et étant dédié à ses études, Jacques devait décrocher les principaux prix, les plus chers qu`il recevra de sa vie académique, à la fin de l`année avec une moyenne de dix pour-cent supérieure au deuxième. Le père-curé, grand ami de sa soeur assista à la distribution des prix. La secrétaire administrative l`encouragea à poursuivre de préférence ses études au niveau collégial dans une ville voisine, la capitale régionale.
Il se fixa comme objectif ou condition de compléter son cours en trois ans au lieu de quatre afin de compenser pour cette année à l`Ecole d`Arts et Métiers. Sa mère répétait souvent que l`instruction était une valeur plus sûre que l`argent. Jacques fut convaincu du bien-fondé de cette assertion lorsqu`il vit des entrepreneurs généraux se déclarer en faillite suite à des changements ou des renversements de partis politiques québécois et fédéraux altérants les rapports de forces au niveau municipal. Un d`eux alla même jusqu`a se suicider.
Durant cette période, son frère, menuisier et plus vieux de quatre ans, commença à fréquenter sa future épouse, Alberte, une jeune fille à l`esprit jeune et rafraîchissant et d`un physique agréable. Au sujet de ce frère, il a souvent pensé, qu`après avoir obtenu dans un premier temps son certificat de septième année, suite à une huitième année faite sérieusement, que ce certificat d`étude primaire lui fut enlevé par la religieuse et donné à un autre étudiant dont les parents pouvaient, semble-il, mieux appuyer financièrement dans la poursuite de ses études, faire son cours classique. Son professeur expérimenté et de très petite taille (nain) était malencontreusement parti en vacances. Jacques aurait aimé vérifier les dossiers du ministère de l`Education à ce sujet.
Ce grand frère lui offrit l`exemple d`un travailleur assidu et responsable sachant administrer intelligemment ses affaires en respectant ses moyens financiers. Jacques considérait que ses parents étaient chanceux d`avoir un fils qui les visitaient régulièrement. Sa mère les seconda également admirablement et elle s`ennuya de ses enfants résidants à Montréal et dans d`autres régions du Québec.
La vie familiale était enrichie par la présence de soeurs aînées mariées à des hommes serviables, disponibles et généreux. Jacques amusait ses nombreux neveux et nièces qui, maintenant, sont des adultes. Plusieurs années plus tard, il reçut la visite de l`un d`eux venu à Montréal entouré de sa jeune famille. Il devait conserver une sculpture sur bois de l`un deux. Une de ses nièces était une vraie force de la nature brillante et chaleureuse.
On retrouva Jacques, l`année suivante, pensionnaire au séminaire et accepté en deuxième année du cours collégial. Il y rencontra son copain du village d`arrière-pays au physique robuste et au caractère apparemment difficile sinon coriace et qui, sous ces dehors, cachait un coeur d`or et faisait preuve d`une grande loyauté, d`une franchise manifeste doublée d`un humour plaisamment sarcastique.
Notre adolescent se consacra à ses études, aux activités sportives et parascolaires. La discipline était acceptée naturellement, les surveillants n`avaient qu`à l`avertir visuellement pour le rappeler à l`ordre et il se méritera un prix pour dévouement au service du culte ayant, entre autres, participer à la mise sur pied de cours d`art oratoire où l`un des exercices pratiques consistait en des lectures lors des offices religieux. Ainsi, l`art oratoire fut placé au service du culte.
Le printemps et l`automne, il jouait au ballon-volant. Jacques se rappelait quelques fois, un geste malheureux mais nécessaire, croyait-il! Il côtoya un haïtien gentil qui lui jouait dans les cheveux à chaque rencontre. Il s`entendait bien avec ce jeune homme sauf sur ce point et Jacques l`avertit à deux reprises de ne pas lui jouer dans les cheveux. A la troisième occasion, Jacques le gifla doucement et symboliquement au visage et se fut la fin de cette amitié. Il aimait les haïtiens, les premiers représentants de la race noire qu`il rencontrait et qu`il trouvait doux et pacifiques. Un des haïtiens était un athlète consommé et il était plaisant de l`observer.
Jacques fut aussi juge à la boxe amateur au collège. De plus, il contribua à organiser et il suivit des cours de philosophie donnés par un des prêtes affectés à l`encadrement des étudiants. Afin de réduire ses dépenses académiques, il apprit la dactylographie à l`aide d`une méthode préalablement à la rédaction de sa thèse de fin d`étude.
Progressivement, une saine compétition pour le premier rang académique s`installa entre lui et un confrère, Yves Hébert. Ce copain intéressé particulièrement aux techniques s`avérait un gentil et doué compétiteur. Il le retrouvera ultérieurement à l`université où ils partageront un petit logement. Sa mère l`avait prévenu que les Laberge se donnaient à leur travail souvent jusqu`à épuisement et, plus tard, Jacques devait transmettre cette information à son fils.
Dès la vingtaine, il croyait souffrir de calvitie cependant au cours des années qui suivirent ce danger se dissipa. Et non! Si la vie lui était prêtée assez longtemps, il pourrait peigner, admirer ses cheveux gris et blancs. Des liens amicaux et cordiaux ont été établis au cours de ces quatre années de pensionnat et vingt ans plus tard, c`est avec émotions qu`il reconnaîtra, certains de ses amis, de ses confrères au premier coup d`oeil et plusieurs autres après avoir renoué connaissance lors d`un conventum tenu dans une ville du Bas-Saint-Laurent. A quatre par chambre, ils avaient appris rapidement à se familiariser avec les habitudes, le caractère et les goûts de chacun. A cette occasion, il revit également son ami géographe et démographe ainsi que son copain, professeur à l`université. On insista pour l`inclure dans le comité organisateur du prochain conventum.
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